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Bilan de quatre ans à l’Elysée : record d’impopularité pour François Hollande et Français plus divisés que jamais
©Flickr

Edito

On aurait dû s’attendre logiquement sinon à un retour en grâce, du moins à un rejet moins massif de l’électorat, compte tenu de la succession de cadeaux à l’odeur électorale que François Hollande distille depuis plusieurs semaines. Mais le procédé constitue une grosse ficelle qui est peut-être en train de produire un effet contraire.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Triste anniversaire pour François Hollande passé dans un lieu dont le nom ne lui porte pas bonheur, la Lanterne, résidence officielle dans le parc du château de Versailles. Sa popularité, en chute de dix-sept points en un mois, est tombée à son plus bas niveau depuis le début de son mandat, à 16% seulement, suivie dans les mêmes proportions par celle de son premier ministre Manuel Valls, signe que l’opinion place les deux têtes de l’exécutif dans une réprobation identique.

On aurait dû s’attendre logiquement sinon à un retour en grâce, du moins à un rejet moins massif de l’électorat, compte tenu de la succession de cadeaux à l’odeur électorale que François Hollande distille depuis plusieurs semaines, sous prétexte que la conjoncture a donné quelques signestemporaires d’amélioration en matière de croissance et de réduction du chômage. Mais le procédé constitue une grosse ficelle qui est peut-être en train de produire un effet contraire. Car « la redistribution après les efforts «  prônée par  le chef de  l’Etat n’est pas universelle. La prolongation des bourses d’étudiants, le retour de  la prime  pour les  fonctionnaires du primaire, les mesures en  faveur des agriculteurs, etc. risquent de faire autant de mécontents que de satisfaits, selon un sentiment largement  répandu que l’on n’en fait jamais assez dès lors qu’on commence à lâcher les brides et que la redistribution annoncée concerne toujours les autres, ce qui accroît les ressentiments.

Au demeurant à l’image de la classe politique, on voit grossir dans la population d’abord au sein de la gauche, mais pas seulement, deux camps adverses : celui qui est favorable à la dépense publique sans se préoccuper  des conséquences,  et celui qui prône le maintien d’une certaine discipline avec un programme d’économies et de réformes. Les antagonismes vont  crescendo comme en témoigne l’énorme gâchis d’un travail  parlementaire qui se réduit souvent à l’impuissance. Ainsi la loi Macron qui devait permettre d’autoriser le travail le dimanche dans lez zones touristiques reste pratiquement lettre morte parce que les députés ont délégué le pouvoir aux syndicats, qui, pour des raisons idéologiques opèrent un barrage absolu à tout changement, après cinq cents jours d’unepseudo négociation, ainsi que  les  Galeries Lafayette viennent  d’en faire  les frais. De même, le spectacle navrant du débat sur la loi travail, où le gouvernement brandit en permanence le recours au passage en force par le biais du 49.3, mais hésite toujours au dernier moment, comme s’il était terrifié par son audace.

Pendant ce temps, avec un acharnement, dont on voudrait le savoir capable sur le plan des réformes, François Hollande continue de préparer contre vents et marée la campagne en vue de sa réélection.  Dernière trouvaille envisagée : une nouvelle diminution de l’impôt sur le revenu pour les catégories les plus modestes selon le slogan habituel, alors que plus de la moitié des contribuables ne sont plus redevables, ce qui crée l’inégalité la plus criante dans la population. Et que les classes moyennes déjà touchées par la baisse des allocations familiales, devront encore faire face à une série de hausses entrées en vigueur cette année dont le plein  effet se fera sentir en 2017.

La Commission européenne suit, effarée, l’ouverture des vannes qui se traduit déjà au bas mot par six milliards de dépenses supplémentaires et se borne seulement à des remontrances timides, pour souligner que la France n’a aucun espoir de réduire sa dette publique cette année. François Hollande n’en a cure et poursuit son chemin, car tel est son bon plaisir.    

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