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François Fillon : "La France est dans une situation d'extrême faiblesse parce que nous n'avons pas su enrayer une forme de décadence"
©Reuters

Entretien

François Fillon, ancien Premier ministre et candidat à la primaire de la droite, a connu une progression de 7 points dans les intentions de vote selon un sondage IFOP du 20 avril. Il revient sur son programme économique, sa vision de l'Europe et les réformes qu'il juge nécessaires pour sortir la France de la décadence.

François Fillon

François Fillon

François Fillon est député de la 2ème circonscription de Paris. Il a été pendant cinq ans le Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

Il est actuellement candidat à la primaire de la droite qui se déroulera en novembre 2016.

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Atlantico : Avec une poussée de 7 points dans une enquête IFOP datée du 20 avril, et consacrée à la primaire, les sondages vont sont aujourd'hui favorables. A quoi l'attribuez-vous ?

François Fillon : Les sondages sur les intentions de vote des primaires, sont, de mon point de vue, d'une fiabilité extrêmement médiocre. Je ne change pas d'avis. L'essentiel de l'électorat de la primaire n'est pas sondable aujourd'hui pour la bonne raison que la plupart des Français qui iront voter à la primaire ne le savent pas encore eux-mêmes. Je relativise ces sondages, mais je suis content de constater ma progression ! 

Je pense que cela est le fruit du travail fait depuis 3 ans, avec une montée en puissance qui s'est manifestée par un évènement, le 2 avril, qui a permis de montrer la force de ma candidature, au travers d'une organisation territoriale et d'un soutien parlementaire très important. Mais également par un discours plus aiguisé et par une stratégie médiatique autour de cette manifestation qui a été plus puissante. 

A suivre : François Fillon sera en live le mardi 3 mai sur Atlantico 

Vous avez beaucoup misé sur votre travail en termes de programme économique. Lorsque vous croisez les Français, avez-vous l'impression que le diagnostic de la situation de la France a véritablement été fait ? Pensez-vous également que les Français croient encore au pouvoir du politique concernant l'économie, en comparaison par exemple, avec les contraintes que sont les marchés financiers, Bruxelles, ou le contexte économique mondial ?

Dans leur immense majorité, les Français que je rencontre sont d'accord avec le diagnostic que je fais, qui est le plus sévère mais le plus réaliste. J'évoquais la faillite en 2007, et on me parlait de faute politique. Aujoud’hui, on se souvient que j’avais tiré le signal d’alarme. Tant que l'on ne traite pas de manière cohérente et vigoureuse l'ensemble des problèmes de notre pays, nous n'aurons aucune chance d'obtenir son redressement. 

Je ne crois pas du tout que les politiques soient privés des moyens d'agir. Notamment parce que des pays sont parvenus à réduire leur taux de chômage alors qu'ils sont placés dans le même environnement que la France. Sur les 6 premières puissances économiques mondiales, il n'y en a qu'une qui est dans une telle situation de chômage et c’est la France. L'essentiel de la responsabilité est entre nos mains.

Si notre chômage est si élevé, c'est parce que l'on a refusé de réformer notre marché du travail, parce que nous avons une fiscalité du capital qui décourage les investissements, parce que notre système de formation s'est enlisé dans une vision faussement égalitaire qui a abouti à l'exclusion d'un très grand nombre de jeunes. Et c'est sans doute, enfin, parce que nous avons un système de protection sociale qui est allé si loin en termes de couverture des personnes sans activité que le différentiel entre les revenus du travail et ceux de l'assistance est devenu tellement faible qu'il génère des arbitrages en faveur de l'assistance. 

Votre site de campagne ne comporte pas de chapitre consacré à l'Europe. Pourquoi ? Pourtant l'Europe n'est pas exempte de problèmes, qui se traduisent notamment par sa stagnation économique depuis 2008, et ce, au contraire des Etats Unis. Quel est votre projet ? 

Les Etats Unis ont des règles économiques, un niveau de fiscalité et un niveau de protection sociale qui leur donne une capacité de rebond extraordinaire. Et il est incontestable que nos vieilles économies européennes souffrent de leur âge, par une accumulation de contraintes, d'habitudes, de blocages, qui les rendent beaucoup moins réactives que les Etats Unis. 

Mes propositions sur l'Europe seront annoncées le 9 mai à Strasbourg. L'Europe est au bord du collapse, du délitement. Il va donc falloir la reconstruire. Pour cela, la priorité pour moi est que la France commence son redressement. La France n'aura aucune influence sur l'évolution de la construction européenne tant qu'elle est dans cette situation de faiblesse structurelle. Parce que l'Europe est construite de telle manière qu'il n'y a que deux pays qui sont en mesure de mettre sur la table des réformes fortes et profonde ; ce sont l'Allemagne et la France. Or, l'Allemagne est assez satisfaite de la situation actuelle, parce qu'elle en profite et que Madame Merkel a su installer une méthode de contrôle indirect de l'Allemagne sur l'Europe. De la même façon, l’Histoire de l’Allemagne fait que les Allemands hésitent à prendre des solutions très vigoureuses, de peur d'inquiéter leurs voisins. Enfin, le système politique allemand, ses coalitions, ses pratiques parlementaires, empêche la Chancelière de "casser la baraque" avec un grand programme européen. Si tant, est, d’ailleurs, qu’elle en ait envie. Dans ces conditions, l'Allemagne va continuer à se satisfaire et à essayer de profiter de ce système. 

Il n'y a que la France qui puisse bousculer ce processus qui est en train d'aboutir au délitement. Mais pour qu'elle le fasse, il faut qu'elle soit crédible. Je considère que l'Europe devrait se concentrer sur quatre ou cinq priorités stratégiques pour lesquelles elle a une utilité et confier le reste aux Etats. Ce qui est exactement le contraire de ce qui se passe aujourd'hui. L'Europe est très active et très ambitieuse sur des sujets qui pourraient être assez correctement traités par les Etats et elle est totalement absente sur les sujets stratégiques. La première priorité est une monnaie européenne qui permette à terme d'assurer une vraie souveraineté, une vraie indépendance vis-à-vis du dollar. Il faut casser le monopole du dollar dans les échanges internationaux. 

Il s'agit donc de faire un quinquennat pour la France et un pour l'Europe ?

Non, parce qu'il faut mener les deux projets de front. Un projet de choc économique et social pour la France qui se caractérise par 5 ou 6 réformes très difficiles et que je veux conduire dans un délai très court. Pas seulement pour aller vite dans un pays en capacité de se réorganiser rapidement après des élections, mais parce que c'est la seule façon d'engager un processus de réformes de l'Union européenne. Il faut démontrer que la France est capable de s'assumer, de prendre ses responsabilités, pour permettre d’enclencher ce processus européen. 

François Hollande a commis une erreur historique en acceptant d'entrer, à la demande d'Angela Merkel, dans une discussion sur les dérogations à donner aux Britanniques dans le cadre de l'Union européenne. François Hollande aurait dû saisir cette occasion pour dire que la France a aussi des désaccords profonds avec le fonctionnement de l'Union européenne. Chacun doit pouvoir exprimer ses revendications. 

L'événement le plus important a été l'élargissement et la dilution de la gouvernance européenne, qui a conduit à un système de négociation entre membres du conseil européen. On s'est enfermé dans ce système qui s'est couplé avec la faiblesse européenne de François Hollande, qui a été incapable de proposer une idée neuve depuis son élection. 

Il faut recomposer l'Europe autour de ses priorités stratégiques ; la monnaie, une politique de l'énergie, des frontières, de la sécurité, et enfin une politique d'innovation autour du numérique, avec les pays qui acceptent les efforts qui correspondent à ces politiques. 

Cette Europe peut-elle permettre une adhésion des populations ? Entre démocratie nationale, souveraineté des Etats et zone monétaire commune, ces trois objectifs sont-ils véritablement conciliables, n'y a-t-il pas un problème originel de structure dans l'Europe elle-même ?

J'étais contre cette monnaie, mais maintenant elle est là. Il y a des politiques monétaires qui ont été mal conduites et l'obsession de l'Allemagne à l’égard de l'inflation a conduit à une politique monétaire inadaptée. Dès lors, il y a deux options ; soit sortir, soit transformer l'outil. 

En sortir aujourd'hui, cela n'a pas beaucoup de sens. Il faut donc transformer l'outil et se fixer un objectif de long terme. Mais pour cela il faut revoir les traités, avec un pilotage de la monnaie qui autorise un dialogue avec la Banque centrale. C'est un sujet fondamental, mais nous sommes dans une situation d'extrême faiblesse parce que nous n'avons pas su enrayer une forme de décadence. 

Si nous voulons retrouver la maîtrise de notre destin, nous devrons prendre des mesures puissantes en interne mais nous avons aussi besoin d'une politique européenne qui nous protège. Or, l'organisation actuelle à 28, ne nous permet pas de l'obtenir. Il faut en changer, ce qui passe par une ambition française et un projet radical de réformes en Europe. 

François Fillon, c'est le candidat qui lutte contre la décadence française ?

En l'état actuel des choses, il faut chercher à faire adhérer les Français à un projet national et utiliser l'Europe comme une sorte d'association de nations, qui mettent en commun certains intérêts dans un monde hostile et non l'inverse. Il faut donner à l'Europe une ambition emblématique et susceptible de recueillir l’adhésion des peuples.

Quelle différence faites-vous entre une France en situation de décadence ou en situation de déclin ? 

La décadence est un phénomène plus large, au-delà de l'économie, et qui affecte toute la société. Très peu de politiques acceptent d'employer le terme de décadence, parce qu'ils sont toujours dans une forme de déni de la gravité de la situation. Parce que les politiques considèrent que pour se faire élire il faudrait gommer les difficultés. 

C'est la vraie différence entre Alain Juppé et moi. Mais si on nie la gravité de la situation, on ne peut pas proposer les transformations nécessaires ; parce qu'elles seraient difficiles à justifier. 

Vous parlez beaucoup d'économie, mais la situation de décadence est plus large. Ne considérez-vous pas que votre projet manque d'un tel discours ? 

Je suis un paysan sarthois, je fais les choses les unes après les autres. Je considère que le redémarrage de l'économie, le fait de redonner de l'espoir, est la première pierre du projet que je veux présenter. Désormais, je passe aux autres pierres. Plus on va entrer dans la campagne, plus ces questions-là seront centrales. Mais pour moi ces problèmes sont liés. Parce qu'en cherchant à les régler séparément on ne les résout pas. 

Nous avons des problèmes d'identité, des problèmes de cohésion, des problèmes de sécurité, de lutte contre la délinquance. Alors nous faisons des petites politiques pour résoudre tel ou tel problème, mais elles échouent, car c'est tout le pays qui doit retrouver de l'espoir, qui doit retrouver une certaine fierté. Et il ne la retrouvera que s'il a le sentiment d'avoir des politiques qui reprennent le contrôle de la situation. Pour y arriver, je suis convaincu de la nécessité qu'il y ait ce choc. Economique, social, et psychologique. Que pour la première fois depuis 1958, un gouvernement, en 3 mois, règle 4 ou 5 questions fondamentales. C’est de cette façon que la psychologie du pays change. 

A l'inverse, si vous prétendez par exemple que la France est en train de perdre son identité et que les problèmes ne portent que sur ces questions-là, vous aurez peut-être un succès de principe, mais vous n'allez rien pouvoir bouger de réel dans le pays. Je veux un projet cohérent, avec un volet économique et un volet concernant la restauration de l'autorité de l'Etat. Depuis 20 ans, la France agit comme un ménage surendetté, incapable de se projeter dans l'avenir, qui ne prend que des décisions de court terme, pour essayer de passer le budget d'une année. Et ces questions d'identité, de cohésion nationale, supposent qu'on soit en train de se sortir de ces contraintes-là, pour retrouver les marges de manœuvre nécessaires à la politique. Pour retrouver le long terme. 

Depuis 15 ans, la planète a connu une forte intensification de la mondialisation qui a permis à près d'un milliard de personnes, principalement en Chine, de sortir de l'extrême pauvreté, mais qui a également conduit à un affaiblissement des classes moyennes occidentales. Et ce, même dans les pays qui connaissent des situations de plein emploi, comme aux Etats Unis. Que répondez-vous à ces classes moyennes qui sont fortement exposées aux vents de la mondialisation ?

On ne reviendra pas en arrière, il faut envisager des solutions nouvelles. Ce qui suppose une vision de la mondialisation qui soit conforme à nos propres intérêts. La mondialisation ne peut pas être "heureuse" et ne peut pas nous servir de politique. C'est une situation à laquelle nous sommes confrontés, avec laquelle nous devons vivre, mais sur laquelle nous avons des leviers d'action qui correspondent au niveau européen. Voilà pourquoi, aussi, je ne souhaite pas que nous signions le traité transatlantique de libre-échange. Je considère qu'il y a des sujets pour lesquels la signature de ce traité représente des dommages trop importants à des secteurs de notre économie et il me semble que le bilan global n'est pas satisfaisant. Je ne considère pas le libre-échange comme étant l'alpha et l'oméga de la pensée économique et politique. L'Europe, comme la France, doit choisir sa stratégie sur le modèle des Etats Unis qui mènent une politique qui préserve leurs intérêts. 

En prenant l'exemple des zones géographiques qui connaissent une forte désindustrialisation, concrètement, que répondez-vous à une personne qui ne parvient pas à retrouver un emploi ?

Il n'y a pas de solution magique, c'est une politique globale. Dans le tour de France que j'ai fait, le cri permanent est "Fixez nous des objectifs, mais fichez-nous la paix". Il faut donc abaisser les contraintes, sociales, fiscales, règlementaires, qui pèsent sur les Français. Ensuite, il faut changer le système de formation. Parce qu'une grande partie des Français que vous évoquez ont des problèmes de formation. Une telle absence de formation de base que leur reconversion, leur adaptation à l'économie du  XXIè siècle est extraordinairement difficile. 

Notre école primaire doit être concentrée sur les fondamentaux. Nous avons également besoin de la mise en place d'un grand secteur de l'enseignement professionnel qui soit complètement différent, avec une généralisation de l'alternance comme moyen d'accès à l'emploi. Parce que le passage progressif dans le monde du travail est la meilleure façon de régler le problème d'accès des jeunes à l'emploi. Ce qui appelle des changements radicaux dans les contrats d'apprentissage qui doivent être beaucoup plus souples dans la répartition du temps entre formation et présence dans l'entreprise. 

Puis, nous devons soutenir l'innovation au travers d'une politique d'aménagement du territoire, avec une volonté d'amener certaines infrastructures, le numérique en particulier, dans les endroits les plus défavorisées, et la mise en place de pôles qui soient des lieux qui permettent de rayonner sur une région. En matière numérique, il y a un effort national à faire. Enfin, le statut de l'autoentrepreneur doit évoluer pour assurer la sécurité de ces travailleurs en leur donnant accès aux prestations sociales. C'est aussi une réponse à apporter à ces angoisses que vous décrivez. 

Selon une note rédigée par Jérôme Jaffré, le corps électoral de la primaire de la droite serait "déformé", avec une surreprésentation des plus de 65 ans et des personnes ayant un salaire moyen ou élevé. Ne craignez-vous pas qu'un tel système conduise à confisquer l'élection présidentielle aux personnes qui ne votent qu'à cette occasion ? 

Je considère que, parce que le candidat qui a le plus de chance d'être élu président de la République sera passé par la primaire, on peut proposer des idées plus radicales que dans une organisation classique. Je prends l'exemple de 2007. A ce moment-là, nous aurions pu prendre des engagements plus vigoureux, nous étions conscients qu'il fallait supprimer les 35 heures, mais l'arbitrage du candidat était de considérer qu'il ne pouvait s'en sortir avec une telle proposition. Nous avons fait des choix trop modérés avec une crainte imaginaire de ne pas passer le cap du premier tour. 

Je pense qu'il faut profiter du système actuel pour faire passer le programme le plus radical. Que vous choisissiez Fillon qui veut "casser la baraque" ou Juppé qui veut la réforme tranquille, ou un Nicolas Sarkozy qui veut que l'Etat s'occupe de tout, vous avez une grande probabilité que ce candidat soit élu.

La clé de cette élection est de faire la démonstration que la nouvelle équipe pourra opérer des changements radicaux dans un temps très court, et obtenir des résultats. En regardant ces 20 dernières années, on est resté dans un système dont nous n'avons jamais voulu sortir, et le résultat est qu'il n'y a aucune conséquence sur la vie des gens. En 2007 si on avait supprimé dans les trois premiers mois l'ISF, les 35 heures et mis en place la TVA sociale, je ne dis pas que tout aurait changé, mais nous aurions eu des résultats, nous aurions changé le climat économique du pays. 

Il faut respecter le contrat démocratique. En 1995, Jacques Chirac fait campagne avec Philippe Séguin sur la fracture sociale, et choisit Alain Juppé pour mener une politique rigoureuse. Cette politique-là, je l'approuve, mais le contrat démocratique n'a pas été respecté, ce qui a abouti à la crise que l'on sait. La primaire permet de rectifier cela, et de proposer un programme radical. 

Pensez-vous que les "Nuit debout" n'ont rien dans le cerveau ? Lorsque vous observez les mouvements actuels, en concluez-vous que la France est irréformable ?

Non. Je ne crois pas du tout en cette idée de France irréformable. Mais depuis 1945 nous avons été très loin dans une forme de socialisation, ce qui est de la responsabilité de la droite comme de la gauche. Nous avons tous défendu le modèle social français, l'école de la République, en ne voyant pas que derrière ce modèle, quelque chose se cachait, qui n'avait rien de social, et qui est très injuste. Derrière le modèle d'excellence et d'égalité de l'école de la République, se cachait un modèle inégalitaire. 

La France est difficile à réformer, mais elle n'est pas irréformable. Malheureusement, nous ne nous sommes pas donné les moyens de la réformer depuis très longtemps. Ce qui suppose aussi une équipe gouvernementale de professionnels compétents, qui disposent d'une autorité morale qui soit antérieure à leur nomination. Ainsi, chacun aura la capacité de prendre le contrôle de son administration et de mener les réformes nécessaires. Il y a des responsables politiques, qui en raison de leur parcours, de leur talent, de leur charisme, répondent à ces critères, mais je vois bien que l'on ne va pas les trouver sur tous les postes, et que plusieurs ministres devront être issus dans la société civile. Ce qui est en fait indispensable, si l'on veut rénover la vie démocratique de notre pays, et répondre aux mouvements que l'on peut voir aujourd'hui. 

Nuit debout, ce sont les enfants d'une gauche déboussolée. L'absence totale de conviction, de ligne, de valeurs, du président de la République et de son équipe, génère cette explosion de la gauche, qui génère elle-même l'émergence de groupuscules qui vont se diviser et s'affronter entre eux. 

La droite vous paraît moins déboussolée ? 

Oui. Idéologiquement, cela est incontestable. Certains font des zigzags, mais il existe une ligne médiane qui est plus à droite, plus ambitieuse, que ce qu'elle était il y a dix ans. Les propos que je tiens en matière économique, ou que certains tiennent en matière de société, étaient absolument inaudibles il y a encore 10 ans. 

Propos recueillis par Nicolas Goetzmann et Jean-Sébastien Ferjou

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