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Comment la ville d'Albi compte parvenir à l'autosuffisance alimentaire d'ici à 2020
©Marion Schneider & Christoph Aistleitner / Domaine public

Tous paysans ?

D'ici 2020, la ville veut que l'ensemble de ses citoyens ne mangent plus que des produits bio cultivés dans un rayon de 60 km. Pour réaliser cet objectif, 73 hectares près du centre-ville vont pouvoir être cultivés par de nouveaux maraîchers.

C'est un projet à la fois très simple mais assez complexe à mettre en œuvre. L'équipe municipale (divers droite) d'Albi a fait le pari de parvenir à l'autosuffisance alimentaire à l'horizon 2020. Une première en France pour une ville de 51 467 habitants. Concrètement, le chef-lieu du département du Tarn veut réorganiser sa production agricole pour que 100 % de ce dont elle a besoin soit disponible dans un rayon de 60 km seulement.

Favoriser les circuits courts

Pas question cependant d'interdire les produits qui viennent de plus loin. Les albigeois continueront à boire du Champagne, déguster de la tomme de Savoie ou du saumon fumé de Norvège... L'idée est de favoriser les circuits courts, de réduire le bilan carbone de la ville lié aux transports de marchandise, de sécuriser les approvisionnements en cas de crise alimentaire et de simplement s’assurer d'une meilleure qualité des produits consommés, explique le site Positivr.

8 hectares déjà rachetés et 7 emplois créés

Pour parvenir à tenir ces objectifs, une grande friche non constructible de 73 hectares, proche du centre-ville, a été préemptée par la mairie. Au fur et à mesure qu'elle en deviendra propriétaire, elle louera des parcelles d'environ un hectare à de nouveaux maraîchers désireux de s'installer. Le loyer ne dépassera pas les 70 euros par hectare et par an. En contrepartie, les exploitants devront s'engager à ne cultiver que des produits bio. Et leurs clients devront forcément être locaux : vente sur les marchés, paniers, vente sur Internet, écoles, maisons de retraite, etc. "Pour l'instant, 8 hectares ont été rachetés et sept emplois ont déjà été créés", explique l'adjoint au maire en charge du dossier au Figaro.

Les laitues et les poireaux vont remplacer les tulipes

En plus de cette politique d’acquisition et de redistribution de terres agricoles, la ville d’Albi a aussi décidé de mettre à dispostion ses espaces verts communaux en s'appuyant sur les Incroyables comestibles. Un mouvement né en Angleterre dont la démarche est simple : on plante partout où l'on peut, on arrose et on partage sa récolte avec les autres. Les parterres de jonquilles ou de tulipes, les ronds points, certains balcons... vont être remplacés, en accord avec la mairie, par des poireaux, des choux, ou des laitues et des herbes aromatiques. Toutefois, "les habitants n'osent pas trop cueillir les légumes. Ils ont l'impression que c'est du vol", raconte un bénévole au Figaro.

Exploiter tous les terrains disponibles

Prochaine étape, la réhabilitation des jardins ouvriers et des potagers délaissés chez les personnes âgées. Une plate-forme Internet devrait bientôt voir le jour pour mettre en relation des jardiniers volontaires et les propriétaires noyés sous les mauvaises herbes afin de ne pas laisser un bout de terrain à l'abandon. Albi n'est pas une ville riche et une bonne partie de la population ne possède que de faibles revenus, le taux de chômage était de 16,8 % en 2012 selon l'Insee, mais en en contrepartie ils ont un peu de temps libre.

Convaincre la grande distribution de jouer le jeu

Enfin, ultime étape pour parvenir à l'autosuffisance, convaincre les agriculteurs traditionnels qui peuvent regarder cette nouvelle concurrence d'un mauvais œil et persuader la grande distribution de s'engager à s'approvisionner chez les producteurs locaux. Pour l'instant, seuls les centres Leclerc peuvent acheter localement. Les autres enseignes doivent passer par des centrales d'achat. Ce sera donc au consommateur de faire peser la balance du bon côté. En achetant en majorité des produits locaux et bio, ils pousseront peut être les grandes surfaces à s'adapter à cette nouvelle demande.

L'autosuffisance alimentaire peut être perçue comme un phénomène de mode, limite bobo — mais peut être qu'à Albi ces pratiques peuvent être réalisées à grande échelle.

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