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NKM-Sarkozy, lequel est en train de vraiment lâcher l'autre ?
©Reuters

Et la parité ?!

Selon la Lettre A, lâchée par les sarkozystes, Nathalie Kosciusko-Morizet reformerait ses équipes de campagne. La consommation de la rupture entre Nicolas Sarkozy et NKM pourrait être un atout pour cette dernière : elle pourrait ainsi rallier à elle les anti-sarkozystes. Cela ne palliera cependant pas son manque de relais dans les médias et sur le terrain.

Tristan Quinault Maupoil

Tristan Quinault Maupoil

Tristan Quinault Maupoil est journaliste politique au Figaro.

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Atlantico : Passée progressivement du statut de lieutenant de Nicolas Sarkozy à celui de dissidente, quel est l'état des relations qu'entretiennent actuellement Nathalie Kosciusko-Morizet et les sarkozyste des Républicains ?

Tristan Quinault Maupoil : Il n'est pas facile de trouver des passerelles entre Nicolas Sarkozy et NKM. Pendant un temps on aurait pu citer Claude Goasguen, avec qui il était envisagé un deal en 2017 : la loi contre le cumul des mandats aidant, il lui aurait laissé sa circonscription du XVIe arrondissement de Paris. Mais cette éventualité semble maintenant exclue. Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet prennent des chemins tellement contraires que leur collaboration passée semble être définitivement de l'histoire ancienne. Quand l'un continue de se tourner vers la droite des Républicains, l'autre salue l'intérêt de Nuit debout... Même sur les questions environnementales, Nicolas Sarkozy ne trouve plus aucun intérêt à Nathalie Kosciusko-Morizet, remplacée dans ce rôle par Maud Fontenoy. Dans la course aux parrainages, Nicolas Sarkozy a fait en sorte, in extremis de réparer une faille du règlement de la primaire pour que NKM ne puisse pas bénéficier de l'aide de parlementaires de gauche. Elle y a vu une attaque "ad hominen". Entre eux, le temps est résolument à la défiance.

Que pèsent actuellement les sarkozystes dans la structure des Républicains ? Une confrontation avec le camp de Nicolas Sarkozy pourrait-elle un atout ou un point faible pour NKM ?

L'organigramme de LR fait la part belle aux sarkozytes. Mais en réalité, l'intérêt de cet organigramme est à relativiser. Le parti est fragmenté entre les différents états majors des candidats qui ont chacun leur propre organigramme politique. À une époque il était indispensable de bénéficier de l'appui d'un parti pour gagner une élection. Ça semble être moins le cas maintenant : la primaire sera l'occasion de vérifier cela. La confrontation entre les sarkozystes et NKM aura peut être lieu mais ne sera pas non plus frontale. Les lieutenants de Nicolas Sarkozy ont surtout à se battre contre Juppé, Le Maire et Fillon. Le poids de NKM dans les sondages ne fait pas d'elle une priorité. Celle-ci pourrait tirer un avantage à une confrontation pour exister, mieux se démarquer et récupérer le soutien des anti-sarkozystes. Il faudra surveiller en juin le débat autour des investitures pour les prochaines législatives. Quelle circonscription briguera NKM ? La direction de LR validera-t-elle cette demande ?

Vers qui peut-elle se tourner pour trouver des alliés et renforcer ses équipes pour la campagne de la primaire ?

Son équipe de campagne est relativement restreinte à ses collaborateurs historiques et ceux qui travaillent à ses côtes à la mairie de Paris. Elle semble pouvoir compter sur un coup de pouce des fillonistes pour obtenir ses parrainages à la primaire mais ceux qui iront la parrainer n'iront pas non plus la défendre bec et ongle sur le terrain et dans les médias... C'est le gros point faible de NKM : son manque de relais pour décupler sa parole.

Quelles sont ses chances de victoires à la primaire en l'état actuel des choses selon vous ? Que dire de son début de campagne ?

Elle n'a strictement aucune chance de remporter cette primaire. Mais si elle prouve qu'elle a réussi à mobiliser à la primaire des électeurs de centre-gauche, urbains, des bobos, alors elle peut être un pilier d'une prochaine majorité de droite. Elle sera un élément qui élargira un prochain gouvernement de droite. Son début de campagne est poussif. Son annonce de candidature, à un JT de 20 heures, a été bien organisée mais il n'y avait personne pour ensuite décupler sa parole. Ses déplacements sur le terrain sont restreints, notamment à cause de fonds qui ne sont pas aussi importants que chez ses principaux rivaux. Tout le microcosme cherche à savoir si elle aura réellement ses parrainages avant de la prendre au sérieux. Si c'est le cas, elle fera ce qu'elle sait faire le mieux : être une "emmerdeuse", comme elle le dit. Une tribune médiatique s'ouvrira alors à elle.

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