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Épargne : pourquoi ce n’est pas (encore) le moment d’abandonner l’assurance-vie
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EDITORIAL

Dans un univers défavorable à l’épargne, l’assurance-vie conserve des atouts. Les rendements sont certes bien inférieurs au rythme de l’inflation mais les compagnies font un effort, certaines en puisant dans leurs réserves.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Tous les sondages l’indiquent : au moment où la crise économique s’étend, les Français entament une cure d’économies, avec la ferme intention de privilégier l’épargne plutôt que la consommation. Mais, en même temps, ils ne savent où diriger leurs pas, car la plupart des voies leur paraissent bouchées. L’immobilier n’est plus considéré comme un placement aussi sûr, alors que l’on annonce une baisse prochaine des prix, les actions n’ont plus la cote, malgré les niveaux très faibles auxquelles elles sont revenues, car on s’attend à une révision en baisse des perspectives bénéficiaires des sociétés. La chute des taux d’intérêt offre des rendements bien inférieurs au rythme de l’inflation pour les produits à court terme : les Sicav monétaires rapportent 0,6% et sont délaissées. Le livret A lui-même, exonéré d’impôt, n’assure plus une protection suffisante puisqu’il rapporte 2,25%, alors que l’inflation s’est élevée à 2,5% l’an dernier.

Et c’est le moment qu’ont choisi nos compatriotes pour se délester largement de leur placement fétiche, l’assurance-vie, la crise financière ayant semé le doute sur la solidité des compagnies dès lors que les fonds en euros sont essentiellement placés en obligations d’Etat. La baisse régulière des rendements depuis plusieurs années rend aussi les produits moins attractifs. La gravité de la crise financière conduisant à se méfier de tout, une véritable décollecte s’est amorcée depuis l’automne dernier : elle a pris des proportions spectaculaires, au point de commencer à inquiéter le gouvernement car l’assurance-vie représente une épargne de 1350 milliards d’euros entre les mains de 14 millions de Français.

En période préélectorale, il vaut mieux cajoler les détenteurs de cette manne, plutôt que de les faire fuir par une série de grignotages successifs au fil des ans, d’autant qu’elle permet d’assurer une partie du financement de la dette publique. Aujourd’hui, dans un univers défavorable à l’épargne, l’assurance-vie conserve des atouts, même si ceux-ci sont plus modestes qu’auparavant. Tout en restant fragile, le marché obligataire s’est un peu apaisé, comme l’ont montré les dernières émissions effectuées dans plusieurs pays sur le marché de la dette. Par ailleurs, le gouvernement a réduit l’appétit en faveur du livret A en refusant d’augmenter sa rémunération : c’est un concurrent qui devient moins redoutable. Enfin, les compagnies font un effort, certaines en puisant dans leurs réserves, pour offrir un rendement meilleur que ce qu’on attendait généralement.

L’Afer qui donne le « la « dans ce secteur a ramené sont taux d’intérêt à 3,43% contre 3,52% l’an dernier, pour témoigner sa confiance dans l’avenir. Ses concurrents opèrent en moyenne une baisse comprise entre 0,4 et 0,7%, inférieure aux prévisions effectuées il y a quelques mois. Au total, l’assurance-vie devrait permettre cette année un maintien du pouvoir d’achat des sommes investies, ce qui, dans cette période troublée est déjà un gage de sécurité.

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