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Radioscopie des classes moyennes face à la présidentielle 2017 : entre conservatisme et divisions, difficile de franchir le cap du renouveau
©Reuters

Un nouvel espoir

Les classes moyennes sont-elles prêtes à changer les choses, elles qui se jugent trop conservatrices, trop divisées, trop découragées et impuissantes ? Il semble que les projets et espoirs buttent contre une certaine résignation.

Véronique  Langlois et Xavier Charpentier

Véronique Langlois et Xavier Charpentier

Véronique Langlois et Xavier Charpentier ont créé en mars 2007 FreeThinking, laboratoire de recherche consommateur 2.0 de Publicis Groupe.

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Condition nécessaire du renouveau, l’éclosion d’une nouvelle génération de dirigeants politiques est-elle pour autant à leurs yeux une condition suffisante au redressement ? Non : c’est à une rénovation plus profonde, plus " systémique " que ces Français appellent… Mais jusqu’où sont-ils vraiment prêts à aller ? Leur scepticisme est très grand quant à la possibilité de voir en France se développer le même type d’expériences politiques que celles qui se mènent aujourd’hui dans des pays voisins. Et les contradictions qui peuvent au final se lire dans leur positions disent un certain désarroi : on voudrait changer, mais est-ce qu’on se sent capable de le faire ?  

>>> A lire aussi : Radioscopie des classes moyennes face à la présidentielle 2017 : des Français qui tentent de faire face mais se montrent ébranlés, sous tension et inquiets

CHANGER LE SYSTEME !

Changer un système à bout de souffle, au-delà des hommes : c’est un désir exprimé par presque tous les participants à cette investigation, qu’ils soient Millenials ou 35+, à travers 3 idées :

  • Changer la fabrique des élites : c’est-à-dire essentiellement sortir du moule unique que constitue l’ENA. Institution emblématique des dysfonctionnements de la République, machine à fabriquer des leaders consanguins et  déconnectés du monde réel… La charge est violente.

"Le modèle des énarques n’est plus adapté à la gestion moderne d’un pays". A.Gerard

  • Changer les institutions. Soit en passant à la VIème République, pour certains, ou en la rénovant  profondément en sortant explicitement du bipartisme. Cette piste de travail est suivie par peu de participants mais elle est toujours là.

"J’aimerais passer à une VIème République avec un nouveau fonctionnement politique". djmv33

  • Changer la pratique politique, avec la mise en place de gouvernements d’experts ou de personnalités issues de la société civile, ou d’une union transpartisane. Une option qui retient l’intérêt de nombreux participants, de façon récurrente.

"Je crois que seule une équipe soudée, un commando pourrait redresser la situation, dans un gouvernement d’union nationale". papity

>>> A lire aussi : Radioscopie des classes moyennes face à la présidentielle 2017 : désespérées par une classe politique qui pense plus à sa réélection qu’à leurs problèmes

CHANGER DE SYSTEME ?

Mais, derrière le consensus affiché, quelle est leur volonté réelle de changer ce système qu’ils rejettent ? Leur réaction à la question que nous leur avons posée - pensez-vous possible l’émergence en France d’un ou plusieurs mouvements alternatifs comme Podemos et Ciudadanos en Espagne ? - est claire, tant chez les Millenials que chez les 35+. Ils n’y croient pas, quand bien même ils peuvent se déclarer intéressés. Pour 3 raisons :

  • Ils se jugent eux-mêmes trop conservateurs. Avec une première contradiction qu’ils ne cherchent pas à résoudre : les mêmes qui réclament à cor et à cri le changement individuellement se considèrent collectivement incapables de l’embrasser. Trop attachés, ensemble, au système qu’ils décrient.

"Aucune chance d’avoir ce genre de mouvement alternatif ; la France et les Français sont beaucoup trop conservateurs". dadou333

  • Ils se jugent eux-mêmes trop divisés. Avec une deuxième contradiction : alors même qu’ils rêvent, pour beaucoup, d’union, ils ne croient pas les Français collectivement capables de dépasser leurs divisions pour construire ensemble un mouvement alternatif, quel qu’il soit.

"Il faudrait avant tout que les Français soient tous ralliés à la même cause… Il y a encore beaucoup de disparités d’opinions… Avancer ensemble et tous dans la même direction, c’est une utopie ?"  Fad78  

  • Ils se disent atterrés par la situation du pays et son fonctionnement politique, mais pas prêts pour autant à tenter maintenant une solution alternative " à l’espagnole ". Avec une troisième contradiction : le système est à bout de souffle et dysfonctionnel, mais malgré tout, on espère qu’il tiendra bien encore un peu…

"Les mouvements citoyens peuvent émerger. Ils sont les prémices des révolutions modernes. Mais notre situation en France n’est pas encore suffisamment désespérée pour que de tels mouvements voient le jour". Baradur93

"Je crois et j’espère qu’un jour ça se fera. Mais on n’est pas encore assez mûrs. Je pense qu’effectivement, il faut toucher le fond pour taper du pied. Pour le moment on n’est pas encore au fond du trou", comme le dit Louis63.  Orely - Millenial

>>> A lire aussi : Radioscopie des classes moyennes face à la présidentielle 2017 : parmi les candidats alternatifs, ceux qui les séduisent sont Juppé, Macron, Le Maire et Marine Le Pen

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