La liste secrète des clients ultra-privilégiés des grandes banques de Wall Street<!-- --> | Atlantico.fr
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C'est plus comme ça...
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Rien ne va plus

Même si vous êtes une grosse institution financière, de plus en plus de grandes banques ne vous parleront pas. Celles-ci préfèrent se concentrer sur une liste très réduite de gros clients les plus rentables.

Dur dur d’être une grosse banque aujourd’hui. Enfin, presque. Les taux d’intérêts négatifs et la garantie implicite d’un renflouage en cas de nouvelle crise sont une subvention de fait de l’Etat. Les nouvelles réglementations issues de la crise financière ont créé des barrières à l’entrée pour les nouveaux concurrents. Mais il reste néanmoins que dans l’univers de l’après-Lehman, certaines activités des grosses banques sont devenues de moins en moins rentables. Ce qui peut être un problème dans un monde où on recherche la rentabilité à tout prix.

Une solution est de concentrer sa fourniture de services à forte valeur ajoutée seulement à ses clients les plus rentables, qui sont souvent une poignée. De grosses institutions financières se retrouvent ainsi traitées comme des malpropres par de grandes banques, rapporte ainsi Bloomberg.

" Ca fait un coup de découvrir qu’on ne peut plus avoir facilement accès à toute la recherche " des banques de Wall Street, déclare ainsi Jeff Sica, dont le fonds d’investissement gère quand même 1,5 milliards de dollars. Mais visiblement, ce n’est plus assez pour certaines banques. Un gros changement, car traditionnellement dans la culture de Wall Street, les grosses banques fournissaient leurs services de courtage à tous les fonds d’investissement, qui payaient ensuite un pourcentage de leur volume d’affaires. Certains gros clients avaient droit à des ristournes, certes, et peut être un traitement un peu plus privilégié, mais il était plus ou moins tabou de faire une telle ségrégation entre les " bons " clients et les autres.

La méthode est simple : dans leurs services de recherche, de courtage, il y a maintenant une liste d’une poignée de clients. Si celui qui appelle est sur la liste, il a droit à être traité aux petits soins. Les autres doivent attendre, ou on leur fait gentiment comprendre qu’il serait mieux pour eux d’aller voir ailleurs. Chez Citigroup, la liste s’appelle le " Focus Five ", qui constitue les cinq plus gros fonds d’investissement clients de la firme. Stifel Nicolaus, une banque de Wall Street de taille moyenne, aurait une " BlackJack List " de clients à chouchouter. Pour le géant Morgan Stanley, les clients sont dorénavant placés dans un de trois groupes : " Supercore ", " Core " et " Base ". HSBC, premier en Europe et très actif en Asie, a décidé, d’un côté, d’éliminer de sa liste de clients les moins rentables, et de l’autre de créer une liste d’environ 200 clients les plus rentables à privilégier. Tout ça ressemble un peu comme ceux qui ont droit au carré VIP dans la boîte de nuit sélecte. Les autres n’ont que quelques secondes pour profiter de la joie d’avoir réussi à rentrer avant qu’on les fasse se sentir de nouveau comme des prolétaires. Et ceux qui travaillent à Wall Street n’aiment pas ne pas avoir le traitement VIP.

Pour Bloomberg, les banques n’ont pas vraiment le choix. Avec la croissance en berne partout, les activités de prêt traditionnelles des banques ne rapportent pas grand chose, et les nouvelles réglementations issues de la crise rendent les activités de finance de marché moins rentables. Le mot d’ordre dans les grandes banques n’est plus de trouver la rentabilité en croissant dans de nouveaux business, mais en augmentant l’efficacité des business existants. Certains très gros fonds, qui font énormément appel aux services de courtage, génèrent la plus grosse partie des commissions et sont les plus rentables. Et pour les autres, hé bien, s’il faut froisser quelques égos sur Wall Street, tant pis…

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