Prothèses mammaires, sécurité sanitaire et image de la France<!-- --> | Atlantico.fr
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Le scandale des prothèses PIP ternit l'image de la France à l'étranger.
Le scandale des prothèses PIP ternit l'image de la France à l'étranger.
©Reuters

EDITORIAL

400 000 ou 500 000 femmes concernées ? De l'Allemagne au Vénézuela, le scandale ne cesse de s'étendre.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Voici un produit que la France a réussi à exporter aux quatre coins du monde, de l'Australie (9 054) à l'Equateur (environ 5 000) en passant par la Grande Bretagne (42 000) le Brésil (24 534) ou l'Italie (5 000). Malheureusement c'est un produit défectueux, il y a tromperie sur la marchandise et des centaines de milliers de femmes sont concernées. On imagine leur angoisse de s'être fait implanter des prothèses mammaires potentiellement dangereuses, alors que des avertissements ont été adressés aux autorités concernées depuis quatre ans....

Toute la presse internationale consacre des pages entières à ce scandale, exemple ci-dessus, avec le quotidien Iltalehti (Finlande).

Cette triste affaire donne une terrible image de la France à l'étranger, après l'affaire du sang contaminé, puis celle du Mediator,  voilà des prothèses mammaires contenant un gel de silicone non homologué, avec une couche de protection interne supprimée, qui finissent par se rompre. C'est une nouvelle illustration de la faillite totale de notre système de contrôle en matière de santé.

Au passage, on s'étonne que la justice n'ait pas encore mis en examen Jean-Claude Mas, le patron de la société varoise Poly Implant Prothèse (PIP) qui les a fabriquées, bien qu'il ait reconnu, pour ne pas dire revendiqué, la tromperie devant les gendarmes, au cours d'un interrogatoire dument transcrit dans un procès-verbal : "Je le savais que ce gel n'était pas homologué, mais je l'ai sciemment fait car le gel PIP était moins cher, et rapport qualité-prix c'était moins cher et de bien meilleure qualité".

Ensuite on ne comprend pas que le système de contrôle ne fonctionne pas malgré les alertes."L'Agence des produits de santé (Afssaps)" a été prévenue dès les premières ruptures survenues à partir de fin 2007 par les déclarations que nous sommes obligés de faire pour tout dispositif défectueux, puis par mail courant 2008", dit le chirurgien Christian Marinetti, président d'une clinique marseillaise de chirurgie esthétique.

En octobre 2009, le même chirurgien envoie un recommandé au directeur de l'Afssaps "en lui demandant expressément de faire quelque chose". Courrier qui reste sans réponse. Du coup il le renvoie en février 2010 le même courrier à cette même agence qui se décide  enfin à bouger en mars 2010, alors que... la société PIP est placée en liquidation judiciaire.

"Je voudrais un changement de la réglementation européenne, parce qu'à la différence des médicaments, où il y a une autorisation de mise sur le marché, il n'y en a pas aujourd'hui pour les dispositifs médicaux" dont font partie les implants mammaires : les déclarations lénifiantes du ministre français de la Santé ne rassurent en rien toutes les femmes porteuses ce ces implants. Et l'image de la France dans le monde n'en sort pas grandie.

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