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Lavage de cerveau et embrigadement d’enfants soldats : quand l'Etat islamique n’a rien à envier aux nazis
©Reuters

Terrorisme

Enrôlés dès leur plus jeune âge, ils sont endoctrinés et formés à toutes les disciplines de combat. Diplômes en poche, certains de ces enfants se spécialisent dans les exécutions et les attentats-suicides.

En temps de guerre, les enfants sont une denrée très recherchée. Ils sont utilisés comme soldats, boucliers humains, messagers, espions, etc. Et surtout, ils sont moins chers que des adultes car ils consomment moins de nourriture et n'ont pas besoin des mêmes montants de rémunération. En outre, l'immaturité de ces jeunes recrues est un plus pour les recruteurs : ils obéissent aux ordres, ils sont loyaux, faciles à endoctriner car ils n'ont pas de préjugés ni de croyances très établies.

Une nouvelle génération pour continuer le combat

Les enfants sont donc indispensables aux leaders de l'Etat islamique car ils représentent la prochaine génération qui, bien endoctrinée, continuera le combat. C'est donc une richesse tactique et stratégique, comme l'indique dans son rapport la fondation Quilliam, un think tank britannique spécialisé dans la lutte contre l'extrémisme.

Dans l'EI, la semaine scolaire se déroule du dimanche au jeudi, et les classes sont évidement séparées entre les hommes et les femmes. Les matières telles que le dessin, la musique, l'histoire, la philosophie ou les sciences sociales ont toutes été supprimées. En lieu et place, ils étudient les textes du Coran. Quant à l'éducation physique, elle a été renommée et s'intitule désormais : l'entraînement. Cela comprend la natation, la lutte et le maniement des armes (montage, démontage, nettoyage des armes à feu). Les enseignants sont également extrêmement surveillés.

Un enseignement similaire à celui inculqué par les nazis

Ce rapport Quilliam n'hésite pas à effectuer un rapprochement entre ces méthodes et celles pratiquées dans l'Allemagne nazie, dans la façon dont la jeunesse allemande a été instrumentalisée à des fins guerrières. Dans cette optique, comme dans l'Allemagne nazie, ce n'est donc pas à l'école primaire d'offrir des connaissances pour l'épanouissement personnel. Il faut développer les esprits et les corps de cette jeunesse pour le service du peuple et de l'Etat... Par conséquent, le seul sujet qui vaille dans le programme scolaire est ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif. Toutes les autres idées pédagogiques sont obsolètes et doivent être rejetées. L'Etat islamique applique ces précepts et endoctrine les enfants avec ses messages de haine et de violence.

Préparation au combat

L'endoctrinement qui commence dans les écoles s'intensifie ensuite, entre 10 et 15 ans, dans des camps de formation. Les filles apprennent comment cuisiner, faire le ménage, devenir de bonnes épouses et de bonnes mères. Quant aux garçons, ils sont préparés pour le combat par l'apprentissage des compétences militaires, l'utilisation des armes et la façon de traiter les prisonniers. Les conditions de vie sont rudes. Certains sont, par exemple, obligés de dormir sur des matelas infestés de puces. Mais à ce stade, leur fidélité à l'EI est immense : isolés de leurs parents, ils développent des liens très fort d'amitié et leurs camarades deviennent leur nouvelle famille.

Formés puis diplômés pour aller au front

Après avoir terminé leur formation, une cérémonie de remise des diplômes est organisée et les nouveaux diplômés sont exhibés en public, affublés d'un uniforme et d'armes. Ils sont alors condamnés à rester immobiles pendant que les commandants, des adultes, les frappent avec des bâtons. Un spectacle haut en couleur qui attire les plus jeunes qui seront ensuite encore plus malléables pour être influencés par la propagande. La boucle est bouclée.

Les enfants sont d'abord formés à devenir des espions, ils "enquêtent" sur leurs familles, leurs voisins, leurs amis. S'ils réussissent dans cette branche, on leur confie d'autres responsabilités comme les prêches, s'ils en ont les capacités, et le recrutement. D'autres se spécialisent dans les techniques militaires pour combattre en première ligne, garder le quartier général, fabriquer des explosifs, se positionner aux checkpoints, devenir des snipers.

L'exécution est un privilège et un honneur

D'autres enfants sont forcés de participer à des exécutions, normalisant ainsi les atrocités, et procèdent eux-mêmes aux égorgements. On leur enseigne que l'exécution est un privilège et un honneur. Enfin, une partie d'entre eux sont formés à commettre des attentats-suicides. Ils portent des gilets explosifs tout en effectuant d'autres tâches et ne les déclenchent qu'en cas d'attaque. Quand les enfants sont utilisés spécifiquement comme kamikazes, ils portent des vestes ou conduisent des véhicules et se font exploser, comme les adultes, sur le lieu de l'attentat.

Selon l'Observatoire des droits de l'homme en Syrie, en juillet 2015, 19 enfants auraient pris part à des opérations suicides.

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