Survivre à un attentat terroriste : que faire (et ne surtout pas faire) face à un “tireur actif” ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Survivre à un attentat terroriste : que faire (et ne surtout pas faire) face à un “tireur actif” ?
©Reuters

Bonnes feuilles

Depuis que la France est devenue la cible d'attentats terroristes, pas facile de vivre normalement et de savoir réagir en cas d'attaque. Voici quelques conseils pour mieux appréhender cette nouvelle menace. Extrait de "Vivre avec la menace terroriste", de Olivier et Raphael Saint-Vincent, publié aux éditions Eyrolles (2/2).

 Olivier et Raphael  Saint-Vincent

Olivier et Raphael Saint-Vincent

sont chargés de la prévention du risque terroriste au sein de l'Union des Société d'Education Physique et de Préparation Militaire (USEPPM). 

Voir la bio »

Principes de réaction immédiate à l’ASE : le SEA On est bien là dans le cœur de notre sujet : sauver sa propre vie dans le feu de l’action. Il faut veiller simultanément à deux choses : éviter de penser et agir au plus vite car quand vous allez vous rendre compte de ce qu’il se passe sous vos yeux (eh oui, malheureusement, ça ne sera pas instantané : un attentat est par définition une effraction traumatique et dans un premier temps, vous ne voudrez pas y croire), vous allez devoir mobiliser votre énergie et utiliser votre adrénaline à bon escient. Le colonel Chaput parle de « l’adrénaline comme une démangeaison psychique qui incite à l’action » : c’est exactement ça. Utilisez les effets positifs du stress pour réagir. Et votre première réaction tient en trois lettres : SEA (qui est l’acronyme des principes de réaction immédiate à une fusillade : se coucher au Sol puis observer l’Environnement pour trouver un Abri).

• Plaquage au sol !

Dans les exercices préparatoires d’une séance d’entraînement au combat corps-à-corps, le militaire commence toujours par une série de plaquages au sol. C’est l’un des gestes élémentaires du soldat. Au moindre bruit, plaquage au sol ! C’est un mouvement qui se fait sur place (les mains prennent la place des pieds) et en aucune manière c’est une chute vers l’avant. Quand on arrive au sol : bien veiller à relever l’un des genoux (pour protéger les parties génitales) et à détourner la tête (pour éviter de se blesser au visage). Aujourd’hui, après le 13 novembre 2015, tout citoyen doit savoir faire un plaquage au sol pour sauver sa vie. Car comme l’ont montré les caméras de vidéo surveillance pendant les attaques de terrasses de café du 10e et 11e arrondissements, ceux qui se sont levés de leur chaise, pris de panique, sont morts les uns après les autres.

• Faire « l’environnement » ! Une fois au sol, faites l’environnement. C’est la consigne militaire habituelle pour dire que l’on doit, juste après sa première réaction, balayer du regard autour de soi, à 360 degrés si possible. En tout état de cause, l’environnement autour de vous doit être rigoureusement scruté afin d’en identifier tous les dangers : spécificité du lieu, champ ouvert ou restreint, nombre d’in- dividus, objets dangereux apparents, présence de chien, obstacles urbains... Votre premier objectif, bien évidemment, est de localiser l’ennemi : car si vous êtes en mesure de vous replier (c’est-à-dire que vous n’êtes pas dans sa distance verbale ni physique), vous allez par- tir dans la direction opposée. Et l’environnement doit toujours être utilisé à votre avantage, par exemple pour permettre votre retrait de la scène de l’attentat.

• Bondir dans l’abri le plus proche ! Après avoir fait « l’environ- nement », votre objectif est de vous jeter à couvert dans l’abri le plus proche (si vous n’y êtes pas déjà car l’adrénaline peut vous y avoir transporté sans vous en rendre compte...). Le choix de « l’abri le plus proche » répond à deux critères importants : d’abord, comme son nom l’indique, sa proximité avec l’endroit où vous avez été surpris par la menace mais aussi l’efficacité de sa protection. On parle ici de terrorisme moderne où les auteurs de ces crimes sont en possession d’arme de guerre telle que le fusil d’assaut AKM (la kalachnikov nouvelle génération) qui est légère et très maniable, avec une cadence de tir allant jusqu’à 600 coups par minute et sa cartouche de calibre 7,62 mm traverse presque tout : la plupart des murs et beaucoup des tôles et aciers. Donc, ne réfléchissez pas : on tire dans votre direction? Optez pour une protection épaisse ! Dernière précision : « l’abri le plus proche » n’est pas une « zone de sûreté » où l’on peut attendre des secours ou l’intervention des forces de l’ordre. C’est un endroit où l’on ne reste pas et où l’on se cache de manière temporaire.

Extrait de "Vivre avec la menace terroriste", de Olivier et Raphael Saint-Vincent, publié aux éditions Eyrolles. Pour acheter ce livre, cliquez ici

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !