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Guy Carlier : "Que Sophia Aram 
me foute la paix !"
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L'échange houleux entre Sophia Aram et la ministre de l'Apprentissage Nadine Morano a laissé des traces. L'humoriste de France Inter n'a pas hésité à traiter la ministre de vulgaire, faisant même référence au livre de Guy Carlier sur Nadine Morano. Une petite pique qui n'a pas échappé aux oreilles du principal intéressé.

Guy Carlier

Guy Carlier

Guy Carlier est un auteur et chroniqueur de radio et télévision.

Il a longtemps officié sur les ondes de France Inter au coté de Laurent Ruquier ou Stéphane Bern.

Il démarre aujourd'hui une carrière d'humoriste en lançant son propre one-man-show Ici et maintenant.

 

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Atlantico : Ce mercredi dans une chronique sur France Inter l’humoriste Sophia Aram et la ministre chargée de l’Apprenstissage Nadine Morano ont eu un échange houleux. La chroniqueuse allant même jusqu’à traiter la ministre de « vulgaire ». Quel œil portez-vous sur cet échange ?

Guy Carlier : Je trouve que cet incident est un non-évènement. Chacune a joué son rôle, pour moi c’est « match nul ». Chacun fait le « buzz ». L’une pour remplir ses salles, l’autre pour faire réélire Sarkozy.

Je ne me prononcerai pas sur la qualité de sa chronique. Je sais simplement que j’aurais eu plus envie d’écouter si l’on m’avait dit : « Stéphane Guillon s’est tapé Morano ! ». Je me serais dit : « Tiens, je vais me marrer en plus ».

A France Inter, les auditeurs doivent vraiment regretter Stéphane Guillon. J’aurais vraiment aimé entendre ce qu’en comparaison, il aurait pu faire là-dessus.

Dans cette chronique, Sophia Aram insinue que Nadine Morano vous trouble à un tel point que vous arrivez à confondre populaire et vulgaire. Que dire de cela ?     

Ce qui m’énerve, c’est qu’elle ne me lâche pas. Je pense que ça fait partie de son « truc marketing ». Quand l’histoire a éclaté (Sophia Aram avait dit dans une chronique que les électeurs du Front national étaient des « gros cons » et j’avais répondu que c’était elle la « petite conne qui faisait gagner 5 points au FN ») le service de communication de France Inter m’a appelé pour calmer le jeu. J’ai dit : « Ok, je ne bouge pas ». Depuis cela n’arrête pas, il y a toujours une petite référence. Une sorte de référence « zémourienne »…Qu’elle me foute la paix ! Quand elle dit : « On ne fait surtout pas de vagues. » et quand trois jours après il y a un rebond dans Le Monde, ça me soule vraiment.

Pour Nadine Morano, c’est la même chose. Elle dit : « Guy Carlier se laisse distraire par ses troubles émotionnels au point de confondre populaire et vulgaire » Je n’ai pas du tout été troublé par Nadine Morano… Je trouve que c’est assez malsain de traiter les choses comme ça. Cela laisse penser que j’ai fait un livre à la gloire de Nadine Morano et de l’UMP. Ce n’est pas vrai.

Le livre « Nadine Morano : une chanson populaire » n’était donc pas un hommage à la ministre.

Les gens qui me lisent et me connaissent savent très bien ce que sont mes opinions.  Je ne partage pas du tout les idées de Nadine Morano, même si sur certaines idées elle m’avait paru à une époque plutôt audacieuse (notamment sur le PACS).

Quand j’ai écrit mon livre, elle était sur une « ligne ». D’un coté de cette ligne il y avait Eva Péron (ce côté « héroïne populaire ») et de l’autre il y avait Madame Sans-Gêne. Il y a des moments où elle est l’une et des moments où elle est l’autre. Je maintiens que je la trouve infiniment plus populaire que Rachida Dati ou Rama Yade que l’on n’accuse jamais de jouer du côté « populaire ». Le symbole du bling-bling et de la vacuité c’est Rachida Dati. C’est le néant social et culturel, c’est l’avenue Montaigne. C’est pour cela que j’étais en colère et que j’ai écrit ce bouquin sur Nadine Morano. Parce que j’étais excédé d’entendre les gens dire que Rama Yade et Rachida Dati étaient populaires.

Les deux femmes se sont livrées au petit jeu du « qui a le plus longtemps vécu dans une cité ? ». Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Chez les humoristes, il y a ce truc de dire « Je viens du peuple, je viens d’une cité ». Comme si c’était une tare d’être d’un milieu plutôt aisé. On a reproché par exemple à Stéphane Guillon de venir d’un milieu bourgeois. Ce n’est pas de sa faute et il a les idées qu’il veut. Ce « concours de cité » me saoûle aussi un petit peu.

Pour se défendre, Nadine Morano a traité l’humoriste de « copieuse ». Sophia Aram aurait repris à son compte la vanne d’un internaute qui comparait les « tweets » de la ministre aux « pensées » de l’acteur belge Jean-Claude Vandamne. Cela vous surprend-t-il ?

C’est quelque chose de récurrent et qui va au-delà de Sophia Aram. Il y a maintenant toute une catégorie de gens qui ont du talent sur internet et qui sont pillés par les gens qui sont « dans la place ». Je trouve cela honteux.  Je connais beaucoup de jeunes mecs, de jeunes auteurs (surtout dans le stand-up) qui font des vannes dans les forums sur Internet que l’on retrouve ensuite dans les médias traditionnels. Quand on les entend, on se dit : « Bravo ! ». Et puis en fouillant un peu, on se rend compte que ce sont des vannes de forum. Par exemple, sur Twitter, dimanche dernier, j’ai trouvé toute la série de vannes sur Bernard de la Villardière vraiment irrésistible.

Propos recueillis par Jean-Benoît Raynaud

Guy Carlier jouera son one-man-show à Denain le 29 janvier, pour honorer la mémoire de Patrick Roy, député socialiste du Nord décédé le 2 mai 2011.

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