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La psychiatrie pour expliquer la crise? Wall Street serait un aimant à psychopathes
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Vol au-dessus d’un nid de coucou

Ancien professeur de marketing à l’université de Nottingham, Clive Boddy livre sa théorie de la crise : Wall-Street serait l’équivalent d'un asile peuplé de psychopathes dépourvus de conscience, d’émotion et d’empathie.

Qui règne au sommet de Wall Street ? Des "psychopathes d'entreprise", estime Clive Boddy. Pour l'auteur de "Corporate Psychopaths : Organisational destroyers", ces psychopathes sont responsables de la crise financière et économique actuelle. Qui sont-ils ? Les 1% de gens qui, “peut-être à cause de connexions neuronales anormales, manquent de conscience, ont peu d’émotions et montrent une incapacité à avoir des sentiments, de la sympathie ou de l’empathie pour qui que ce soit."

Comment ces psychopathes sont-ils parvenus à la tête des grandes institutions financières américaines sans que personne ne s'en aperçoive ? Durant les deux premiers tiers du XXème siècle, les entreprises étaient stable et le changement y était lent. On était embauché jeune, et l'on passait toute sa vie à gravir les échelons de la même compagnie. Dans cet environnement stable, les psychopathes "étaient remarqués et identifiés comme de mauvais manageurs à cause de leur égoïsme et de leur manque d’éthique". Mais l’environnement de l’entreprise a changé… Il est devenu bien plus propice à l’ascension des psychopathes. 

Wall Street est un environnement dynamique, qui change rapidement. Selon William Cohan, l'auteur de Money and Power : How Goldman Sachs came to rule the world, les ennuis ont commencé "quand ces charmeurs sont parvenus à entrer dans les beaux bureaux des grandes institutions financières.Voilà quelques caractéristiques à surveiller afin de déterminer si votre patron est lui aussi un psychopathe d'entreprise.

- Il utilise son charme et son charisme
- Il prospère dans le chaos 
- Il profite d’un turnover important

(Si le doute persiste, un dictionnaire de psychologies vous en dira plus sur les symptômes et les moyens de guérison.)

Les psychopathes profitent en effet de "la nature relativement chaotique des entreprises modernes, où les changements sont rapides, le renouvellement constant" et du renouvellement fréquent des postes clés. Ils utilisent leur charme pour dissimuler leur comportement et "apparaître comme des dirigeants idéaux".

Dans son propre ouvrage, William Cohan analyse la manière dont l'avidité et l'inconscience ont permis à Goldman Sachs de devenir "too big to fail" ("trop grosse pour couler") L’un des anciens de la banque d'investissement y raconte notamment une anecdote à propos de Robert Rubin, devenu plus tard le secrétaire au Trésor de Bill Clinton. Au bout de trois ans chez Goldman Sachs, Rubin déclarait déjà que l’entreprise "rendait les gens malhonnêtes". Pourtant, Robert Rubin est resté, a gravi les échelons et a fini par encourager lui-même la prise de risque inconsidérée. 

Ce sont ces psychopathes d’entreprises qui sont responsables de la crise, estime Clive Boddy. "Leur résolution à chercher uniquement leur propre enrichissement a provoqué l’abandon des concepts surannés de noblesse, d’égalité, de justice, ou quelconque notion concrète de responsabilité sociale". Avec des conséquences dont ils semblent se moquer : la ruine de milliers de personnes. "Ils mentent avec le sourire, niant leur implication dans les évènements, font peser la faute sur les autres de manière convaincante, et ne se posent aucune question quant à leur propre valeur. Ils se réjouissent tout en s’éloignant du désastre économique qu’ils se sont arrangés pour provoquer, avec d’immenses bénéfices et un nouveau rôle : celui de conseiller les gouvernements sur la manière d'éviter de nouveaux désastres". Clive Boddy reconnaît que cette théorie mériterait d’être testée, et creusée un peu en profondeur. Mais il estime nécessaire, par mesure de précaution, de tester chaque personne chargée de prendre des décisions importantes. Le but : s'assurer qu’il ne s’agisse pas de psychopathes, mais bien d’êtres doués de sentiments, “qui se soucient des autres”. Du ménage à Wall Street ?

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