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Pourquoi les années bissextiles sont essentielles dans notre calendrier
©wikipédia

Ajustement

Tous les quatre ans, le mois de février compte 29 jours au lieu de 28. Ce sera le cas cette année, en vertu d'une réforme adoptée par le pape Grégoire XIII au XVIème siècle. Celle-ci s'inscrit dans une série de mesures prises à l'égard du calendrier julien sans lesquelles le mois de juin finirait par tomber en plein hiver.

Ce lundi est évidemment une journée un peu particulière, comme tous les 29 février. L'année 2016 compte ainsi, non pas 365 jours, mais 366 jours, ce qui est (presque) le cas tous les 4 ans. 29 jours en février, c'est donc une année bissextile, les autres se contentant de 28 jours. Aussi étrange soit-elle, cette coutume est tout sauf anodine et impacte la vie quotidienne d'absolument tout le monde. Sans elle, le mois de juin pourrait survenir en plein hiver, tandis que Noël pourrait avoir lieu au printemps. En clair, tout serait absolument bouleversé.

Pour comprendre le mécanisme,  il faut commencer par tourner ses yeux vers le ciel. Jusqu'à Jules César, le calendrier européen, dit calendrier romain républicain, était la norme dans le monde romain. Il comportait ainsi 10 mois et pas un de plus, pour un total de 304 jours. Il débutait au mois de mars, correspondant à l'équinoxe de printemps, dans l'hémisphère Nord. Restait donc 61 jours qui étaient ajoutés arbitrairement entre les mois de décembre et de mars. On se contentait ainsi "d'arrêter" le temps, jusqu'à obtenir le bon nombre. Au fil des années, des réformes sont venues complexifier un peu plus ce calendrier qui se basait et évoluait en fonction de la Lune et des cycles solaires. En 46 avant J-C, Jules César décide de remettre à plat le calendrier, à l'aide de l'astronome grec Sosigène d'Alexandrie. Dès lors, l'année compte 365 jours et est divisée en 12 mois, en y ajoutant les mois de janvier et février.

Problème : une année solaire (dite aussi année tropique) ne dure pas 365 jours, mais environ 365,2422 jours sachant que cette durée évolue et rétrécit d'environ 0,53 secondes par siècle. De la même façon, une journée solaire ou un mois lunaire ne sont pas non plus des multiples entiers. Pour éviter donc un décalage trop important avec les phénomènes astronomiques, il faut donc ajuster le calendrier. Les Romains avaient bien calculé qu'une année équivalait à 365,25 jours et ont donc décidé d'ajouter un jour de plus, tous les 4 ans, au mois de février pour assurer la stabilité du calendrier, désormais appelé calendrier julien. Traditionnellement, le jour était ajouté en fin d'année, sachant que le nouvel an romain débutait par le mois de mars.


De nombreuses églises orthodoxes utilisent toujours le calendrier julien

Sans cet ajout, l'année civile se décalerait petit à petit avec l'année solaire et donnerait, au bout de quelques siècles, des inversions de calendrier comme le mois de juin en plein hiver. Dans une société romaine puis chrétienne où les rites sont primordiaux, il est indispensable de garder une certaine cohérence.

Mais si les Romains ont inventé cette grande idée qu'est l'année bissextile, ils ont néanmoins manqué d'un peu de précision. Comme expliqué, l'année solaire ne fait pas 365,25 jours mais environ 365,2422 jours. La différence est minime (8 jours par millénaire) mais finit par devenir importante au fil des siècles notamment, lorsqu'elle implique un glissement progressif d'une fête comme celle de Pâques. En 1582, le pape Grégoire XIII décide donc d'affiner le calendrier julien. Désormais, les années bissextiles du calendrier grégorien apparaissent tous les 4 ans, seulement si cette année ne peut être divisée par 100 pour donner un chiffre rond. C'est donc le cas de 2016. Seconde règle, les années entières seront tout de même bissextiles seulement si elles sont divisibles par 400. C'est pourquoi l'année 1700 ne compte que 28 jours, tandis que l'an 2000 en compte bien 29. Grace à cette règle, on obtient donc une année civile d'environ  365,2425 jours, soit un écart de grandeur de 3 jours sur 10 000 ans.

Enfin, le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence, basé à l’Observatoire de Paris, ajoute, de temps à autre, une seconde intercalaire pour corriger ce problème et prendre en compte la légère irrégularité du mouvement de notre planète autour du soleil. 

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