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En l’état actuel de la Justice, quelle peine risque réellement de purger le double braqueur qui a renversé un enfant à Paris ?
©France Bleu

Réponse pénale

L'après-midi du vendredi 26 février, un homme braque une agence de location de voiture, vole un véhicule, renverse un enfant, puis braque cette fois-ci un fast-food et est enfin pris par la police. Devant ce genre de cas très graves, la Justice ne fait que ce qu'elle peut, dans la limite des options qui s'offrent à elle.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Atlantico : Après avoir braqué une agence Europcar place de la Nation, à Paris, un individu armé a percuté un enfant de six ans et a pris la fuite. Peu de temps après, il s'est fait appréhender et arrêter alors qu'il tentait de braquer un fast food à Aulnay sous Bois. A quoi s'expose-t-il en théorie, au regard de la loi ?

Gilles-William Goldnadel : C’est ce qu’on appelle un cumul idéal d’infractions ! En plus de ce premier braquage, il est passible à la fois d’un vol à main armé, de coups et blessures, ou, à Dieu ne plaise, d’homicide involontaire, ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner avec toutes les circonstances aggravantes possibles, puis, pour couronner le tout, d’un nouveau braquage. Et les trois infractions ne se confondent pas dans le temps : cet homme ne peut à mon avis, à la lueur de ce que l'on connait du cas aujourd'hui, c'est-à-dire peu, bénéficier d’une quelconque confusion des peines. 

S’il on ajoute tout ce qu’il a fait, mis bout-à-bout, on voit se constituer un dossier fort épais et conséquent qui, sans aller jusqu'à la perpétuité bien entendu, devrait dans les faits donner lieu à une condamnation très lourde, avec quelque chose comme 20 ans de prison. C’est évidemment une estimation, mais on devrait être dans cet ordre d’idée. En dehors des viols aggravés ou des assassinats, on est bien ici en présence de ce que l’on peut retrouver de plus grave, au plus haut échelon des infractions et des peines. 

Par la suite, faut-il s'attendre à ce que la peine prononcée soit réellement appliquée ? Dans quelle mesure ? A quelles conditions ?

Les peines, comme vous le savez bien, ne sont jamais réellement appliquées. Et comme après l’émotion vient la raison, il est fort possible qu’il ne purge qu’une partie assez limitée de sa peine. Cependant, s’il est traduit aux assises, et c’est chose possible et probable dans ce cas précis, il est se pourrait qu’il sorte d’un cas judiciaire classique, avec une possibilité de réduction de peine au bout de quelques années, en cas de bon comportement notamment. Il aurait alors la possibilité de purger, en cas de condamnation adéquate, une peine d’incarcération avec un minimum de deux tiers de la peine, temps pendant lequel il ne pourrait en aucun cas obtenir la moindre remise.

Ce genre de délit, s’il est avéré bien entendu, me semble typique d’un cas qui se terminerait aux assises, et je flaire dans cette affaire la possibilité de récidive, m’appuyant évidemment sur la dure loi des probabilités que les statistiques sur ce genre de cas montrent très nettement. Il pourrait même y avoir dans son cas des condamnations non exécutées, c’est chose fréquente. Evidemment, on en saura plus rapidement.

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