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Primaire : quand le New York Times dessine le scénario par lequel Marco Rubio pourrait encore battre Donald Trump même en perdant tous les Etats du Super Tuesday
©Reuters

Il ne peut en rester qu'un

Selon une analyse du New York Times, Rubio pourrait perdre tous les états de la primaire mardi, et néanmoins l'emporter. Mais pour cela, il devrait avoir beaucoup de chance...

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Aujourd'hui, tous les pronostics l'affirment : Donald Trump sera le nominé du Parti républicain américain à l'élection présidentielle américaine. Il est très haut dans les sondages, battant tous ses opposants de 10 à 20 points. Traditionnellement, le vainqueur du "Super Tuesday", le mardi 1er mars où 13 états différents votent en même temps, désigne le vainqueur, et les sondages donnent Trump gagnant dans tous sauf un. 

Et, oui, une victoire de Trump, à ce stade, est le scénario le plus probable. Mais est-il certain ? Non, selon une analyse du New York Times. C'est improbable, mais il y a un scénario où Marco Rubio pourrait l'emporter. Si c'était le cas, le jeune sénateur de Floride renverserait les règles du jeu politique dans une année où toutes les règles sont déjà en suspens. 

La clé est de comprendre le processus de nomination des primaires américaines, un peu compliqué. La désignation du candidat ne se fait pas directement par voix. Au lieu de cela, les scrutins dans les divers états allouent des délégués aux candidats. A la convention du parti, à l'été, les délégués votent pour leur candidat ; au premier tour du scrutin, le vote des délégués est obligatoirement pour le candidat qui les a désignés, mais si une majorité absolue ne se dégage pas, les délégués sont libres de voter aux tours suivants. Traditionnellement, ces règles ne comptent pas : assez tôt dans la primaire, un leader se dégage clairement, les autres candidats se retirent, et le vote des délégués est de pure forme. 

Tout comme chaque état décide de la date de son scrutin, il décide également des règles par lesquelles les candidats sont alloués. Certains états allouent leurs délégués proportionnellement, et certains états allouent leurs délégués en totalité au premier du scrutin. Et certains ont des règles plus compliquées. 

Mais pour résumer, le calcul est le suivant : si les états du "Super Tuesday" allouent leurs délégués proportionnellement. Même si Trump remporte la plupart des états, si Rubio gagne assez de voix il peut remporter un certain nombre de délégués--164 délégués contre 279 pour Trump, selon le scénario du New York Times. 

Par contre, après le Super Tuesday, à partir du 15 mars, les états qui restent en lice attribuent, eux, leurs délégués en totalité au premier. Il faut que d'ici au 15 mars, Rubio commence à battre Trump. Comment le faire ? La seule solution est que les autres candidats se désistent en sa faveur. Trump est le premier dans les sondages, mais une majorité des électeurs républicains sont hostiles au magnat de l'immobilier. Le problème est de consolider ce front "républicain" anti-Trump. Si pour l'instant Rubio semble le mieux placé, il y a encore d'autres candidats qui empêchent ce vote de se consolider. 

C'est notamment le cas de Ted Cruz, le sénateur du Texas et candidat de la droite de la droite du Parti républicain, qui veut tenter sa chance à Super Tuesday car de nombreux états sont du Sud, où il a le plus de soutiens. Mais Cruz est en chute libre dans les sondages, et il est possible qu'après Super Tuesday il se retire en faveur de Rubio. Il y a également le cas de John Kasich, gouverneur centriste de l'Ohio, très populaire dans son état et qui veut y remporter la primaire, qui ne peut pas espérer remporter la primaire mais reste néanmoins en lice, aspirant un certain nombre de voix pro-Trump. 

En clair, pour que Rubio l'emporte, il faut que les autres candidats se désistent en sa faveur d'ici au 15 mars et que le soutien de Trump ne dépasse pas la majorité absolue. Si c'était le cas, ce serait une incroyable surprise dans une campagne qui n'a fait qu'en receler. 

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