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Pourquoi le véritable chômage ne baissera pas en France cette année
©Reuters

Editorial

Le gouvernement est tenté de faire bouger les statistiques pour respecter la promesse du chef de l’Etat d’inverser la courbe du chômage. Mais, à terme, il faudra bien se rendre compte qu’il n’y aura pas de véritables créations d’emplois, alors que depuis l’élection de François Hollande le nombre des chômeurs de catégorie A a bondi de près de sept cent mille.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Alors que le quinquennat de François Hollande entre dans sa dernière phase, la promesse du chef de l’Etat d’inverser la courbe du chômage paraît de plus en plus illusoire. Au point que la tentation est grande d’utiliser des subterfuges pour faire bouger les statistiques. Deux procédés sont à l’œuvre : le premier est apparu pour les chiffres de janvier, grâce à un nombre important de radiation, opéré par Pôle Emploi, qui a permis de laisser croire à un recul du chômage touchant 27 000 individus. Le second se manifestera au fil des mois à venir grâce au développement de formations artificielles par des stages qui permettront là aussi de jouer sur les statistiques. Mais au terme de la période, il  faudra bien se rendre compte qu’il n’y aura pas de véritables créations d’emplois, alors que depuis l’élection de François Hollande le nombre des chômeurs de catégorie A a bondi de près de sept cent mille.

Déjà, sur le plan international, le climat n’est pas à l’euphorie. Les grands argentiers de la planète réunis en Chine ont au menu de leurs travaux des prévisions pessimistes des experts : partout le ralentissement de la conjoncture est à l’œuvre et a posteriori  2015 apparaîtra comme  une année bénie, au moment où les nuages s’amoncellent sur la planète. Au demeurant le Fonds  Monétaire International vient de lancer un avertissement sur les risques de déraillement de la reprise qui était à l’oeuvre, face aux dérèglements des marchés financiers, aux soubresauts qu’on observe sur les places boursières, à la guerre des devises qui fait rage, aux difficultés accrues des pays producteurs de pétrole ou de matières premières qui mettent en péril  le commerce international, avec le risque de fermetures de certaines frontières accru par les mouvements  migratoires des réfugiés.

Dans ce contexte aucun organisme sérieux analysant la conjoncture ne croit aux prévisions affichées par le gouvernement français de réaliser cette année une croissance de 1,5%, qui serait pourtant indispensable si l’on voulait caresser le moindre espoir d’infléchir la courbe du chômage.

Il s’y ajoute dans notre pays un climat délétère de fin de règne, où l’opinion médusée assiste aux déchirements de la majorité au pouvoir.  Déjà la loi Macron qui prévoyait un début de réformes a été vidée de sa substance, alors qu’une campagne de pétitions s’organise pour tuer  dans l’œuf la réforme du code du travail que le gouvernement tente  de mettre sur pied et dont l’avenir parait plus incertain que jamais. Les violentes attaques de Martine Aubry et des frondeurs contre les projets de réforme achèvent de ruiner les espoirs de changement que pouvaient espérer les chefs d’entreprise. Dans ce contexte, ils  ne peuvent que se réfugier dans une atmosphère défensive, la  tentative de reconstituer avant tout des marges de compétitivité dans un climat international où la concurrence fait rage et de reporter leurs investissements  à une période moins houleuse. C’est dire aussi que l’on continue de prendre du retard sur les changements que réclament  tous nos partenaires, qui progressent eux, à notre détriment et au rayonnement de la France, toujours soumise à un Etat organisé selon les schémas du passé que la gauche de Martine Aubry entend pérenniser, avec ses déficits records qui ont pour conséquence de tourner le dos à la croissance et de continuer à importer du chômage.

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