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C'est mathématique : Donald Trump ne peut plus perdre la primaire américaine (sauf s'il y a un "front républicain" contre lui)
©Reuters

#TrumpTrain

Ce qui compte à la primaire américaine, ce ne sont pas les voix, ce sont les délégués. Or, la manière dont les délégués sont alloués aux candidats, ainsi que les scores de Trump, rendent une victoire inévitable, en tout cas s'il n'y a pas d'union derrière un seul candidat anti-Trump.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Donald Trump, milliardaire et star de télé-réalité, sera-t-il vraiment le candidat du Parti républicain en 2016 ? Une chose est sûre, le phénomène Trump ne faiblit pas.

La mathématique des délégués

Il faut comprendre comment fonctionne les primaires américaines : la victoire n'est pas directement liée au nombre de voix. Au lieu de cela, les voix aux primaires de chaque état allouent des délégués à chaque candidat. Ensuite, les délégués se réunissent à la convention quadriennalle du parti pour élire le candidat (au premier tour de scrutin, les délégués sont obligés de voter pour le candidat qui les a élus ; si un gagnant ne se dégage pas, les délégués sont libres de voter pour les tours de scrutin suivants). 

Depuis des décennies, ce système n'est plus l'enjeu central : au fur et à mesure du scrutin, un gagnant se dégage clairement, les autres candidats se désistent, et le vote des délégués n'est qu'une formalité. Mais la règle est la suivante : à partir du moment où un candidat obtient le nombre maximal de délégués, il est certain d'être désigné, puisque ces délégués sont obligés de voter pour lui à la convention. Il obtient donc mathématiquement la majorité absolue. 

Trump, mathématiquement certain

Le problème est que Trump a tellement d'avance par rapport aux autres candidats qu'il risque de rafler tous les délégués. En effet, la plupart des Etats ont des règles qui attribuent les délégués proportionnellement - sauf si les suivants n'atteignent pas un certain seuil, auquel cas le premier obtient tous les délégués. C'était le cas en Caroline du Sud, où Trump a obtenu tous les délégués malgré les règles de proportionnalité, puisqu'aucun autre candidat n'était au-dessus de 20%. 

En général ces règles ne s'appliquent pas car à ce stade il ne reste que deux candidats, et donc chacun reçoit les délégués proportionnellement. Mais il y a aujourd'hui quatre candidats anti-Trump - Cruz, Rubio, Kasich et Carson - et aucun d'entre eux ne semble vouloir se désister. Les édiles du parti voudraient que tous les candidats anti-Trump se désistent sauf un, afin de faire un front uni, mais, évidemment, aucun ne veut se désister pour un autre. 

Sam Wang, directeur du centre d'analyses des élections à l'Université de Princeton, considère que s'il y a plus d'un candidat face à Trump d'ici au 14 mars, il ne pourra pas être stoppé, rapporte Guideon Resnick du Daily Beast. Pour Josh Putnam, professeur de sciences politiques à l'Université de Georgie, c'est pareil : le seul moyen d'arrêter Trump à ce stade, c'est de lui trouver un challenger unique.

Bref, sans mauvais jeu de mots, il faut que le Parti républicain fasse un "front républicain" pour faire barrage à Trump. Et aujourd'hui, personne ne semble opter pour cette option. 

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