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Les deux grands gagnants et trois grands perdants de la primaire de l'Iowa ne sont pas forcément ceux que vous croyez
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Présientielle 2016

Il n'y a pas que les vainqueurs qui gagnent et les perdants qui perdent. Dans une primaire où les scrutins sont échelonnées, il faut aussi tenir compte des tendances.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Les résultats officiels du caucus de l'Iowa sont tombés : du côté démocrate, Hillary Clinton a gagné d'une courte tête, et du côté républicain, Ted Cruz l'a remporté haut la main. Mais ils ne sont pas les deux seuls gagnants, et il y a d'autres perdants. En effet, dan sle contexte d'une campagne de primaires où les scrutins sont échelonnés, il faut aussi prendre en compte les tendances révélées par ce premier scrutin. En voici quelques unes.

Gagnant : Ted Cruz

Parfois, le gagnant c'est le gagnant. Ted Cruz a remporté haut la main le caucus de l'Iowa, alors que ça n'était pas certain. Il avait tout misé là-dessus, ayant promis de visiter chacun des 99 counties de l'Iowa, et avait été mis en difficulté, d'abord par Ben Carson, puis par Donald Trump. Pourtant, il a réussi son pari. 

Il est bien positionné pour les primaires suivantes, notamment la "SEC Primary", le 1er mars, qui comprend de nombreux états du Sud des Etats-Unis. Et surtout, il est crédibilisé comme le candidat qui réunit la droite du Parti républicain.

Gagnant : Marco Rubio

Le sénateur de Floride a eu un meilleur résultat que prévu, bon troisième, à quelques voix de Donald Trump en voix, et à égalité en délégués. Lui aussi réussit un pari très important : montrer sa crédibilité dans les scrutins. Rubio est le candidat parfait pour les républicains--sur le papier. Il est hispanique, il est élu de la Floride, un état-clé dans les scrutins, et il a un bilan qui le rend acceptable à la fois à la droite et au centre du parti, étant donné qu'il a des positions droitières sur beaucoup de sujets, mais a également pris position en faveur de la régularisation des immigrés clandestins. Et, surtout, il porte bien, il est charismatique, donne de bons discours et débat très bien. C'est le candidat le plus redouté des démocrates. La question était : est-ce qu'il peut transformer ces forces sur le papier en réalles réussites aux scrutins. Alors que les derniers sondages le montraient en difficulté, Rubio a réussi un meilleur score que prévu, et impulse donc une dynamique qui pourrait le porter pour les scrutins suivant. Il pourrait donc ainsi se crédibiliser comme la seule alternative crédible à Cruz et à Trump, qui sont anathème pour de nombreux républicains, mais néanmoins acceptable pour beaucoup de soutiens de Cruz et Trump, dont il est le second choix.

Perdant : Donald Trump

Ca fait six mois que Trump caracole en tête des sondages, et qu'il répète à tout va qu'il va tout gagner, et tout remporter. Pas ce coup-ci ! C'est clairement un coup dur pour le milliardaire populiste, dont l'image de marque est précisément qu'il est un gagnant qui gagne tout.

Un des prognostics les plus négatifs envers Trump est ainsi confirmés : les électeurs qui se prononcent pour lui dans les sondages sont principalement des électeurs désaffectés ; or ces électeurs sont souvent abstentionnistes. Un certain nombre d'analystes pensaient donc que les sondages sur-estimaient son soutien réel. Cette analyse semble aujourd'hui confirmée.

Est-ce que la partie est finie pour lui ? Non, clairement. Il a assez d'argent, et assez de répondant dans les sondages, pour continuer. Mais il est clairement un des grands perdants de la soirée d'hier.

Perdant : Jeb Bush

Jeb Bush semble être le grand perdant de cette campagne. Frère d'un ancien président et fils d'un ancien président, et bénéficiant du très fort réseau politique de sa famille, lui-même ancien gouverneur de Floride avec un très bon bilan, il semblait avoir de nombreux atouts. Et il a lancé un appareil de campagne en mode bulldozer redoutable, recrutant tous les consultants politiques, et levant 100 millions de dollars pour son budget de campagne, un chiffre jamais atteint en si peu de temps. Et tout cet argent n'a visiblement servi à rien. 

Jeb Bush a beaucoup misé en Iowa, et il s'est retrouvé à... 2,8%. Aujourd'hui il se concentre sur le New Hampshire. Au New Hampshire ça va mieux. Il est à... 8%. 

Quand on regarde Bush, on voit un homme qui visiblement n'a pas envie d'être là. Il avait déclaré avant de se lancer qu'il ne déciderait de le faire que s'il pouvait le faire "joyeusement." Or, depuis, comme l'a fait remarquer le reporter McKay Coppins, il mène "la campagne la moins joyeuse de l'histoire." Dans un cycle présidentiel où l'électorat en a assez de la classe politique traditionnelle, un frère et fils de président ne passe pas.

Perdant : Martin O'Malley

On n'a jamais vraiment su ce que le gouverneur du Maryland faisait là. Hillary Clinton est la grande favorite. Bernie Sanders est le candidat de la gauche de la gauche, qui enflamme les foules qui trouvent Clinton trop modéré. Et quant à Martin O'Malley...?

Il a un bon bilan, il est de gauche. Il est également fade, et n'a rien qui le distingue vraiment des autres candidats. Mais son score est néanmoins frappant pour un homme politique de cette stature : 0,6%. Il abandonne la course. On le comprend.

Vox

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