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Démission de Christiane Taubira : la tempête grondait… il était temps
©Reuters

La fin

Elle n’était plus en phase avec le gouvernement. L’affaire de la déchéance de nationalité aura été le point d’orgue qui l’a contraint à quitter son poste de Garde des Sceaux qu’elle occupait depuis plus de 3 ans…

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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Sa situation était devenue intenable… Beaucoup se demandaient jusqu'à quand pouvait-elle rester ? Elle n’était plus en phase avec le gouvernement. L’affaire de la déchéance de nationalité aura été le point d’orgue qui l’a contraint à quitter son poste de Garde des Sceaux qu’elle occupait depuis plus de 3 ans… Ainsi donc, la capacité de résistance de Christiane Taubira avait des limites. Le président de la République a cru, pendant des mois, que l’imprévisible élue de Guyane était moins dangereuse, nocive à l’intérieur du gouvernement, qu’à l’extérieur… Il s’est trompé. La droite évidemment n’est pas mécontente de voir partir Christiane Taubira qui commençait à cristalliser une hostilité presque inquiétante aux yeux de l’opinion publique. Une hostilité, il faut le souligner, aux relents racistes parfaitement scandaleux. Oui, en nommant dès mai 2012, Christiane Taubira place Vendôme, François Hollande a fait fausse route. Trop volcanique, l’ancienne candidate à la présidence de la République en 2002, accusée en son temps d’avoir fait perdre Lionel Jospin...

>>> A lire aussi : EN DIRECT : Christiane Taubira démissionne de ses fonctions de ministre de la Justice

Place Vendôme, il faut un ministre à la fois placide, énergique qui doit avoir une vision de la justice. Ce qu’avait Robert Badinter, le ministre qui a aboli la peine de mort qui fit l’unanimité dans la classe politique, même s’il eut droit à des manifestations de policiers sous les fenêtres de son bureau.  Christiane Taubira, qui n’a jamais renié la cause indépendantiste, est une femme de culture,  parlant sans note à la tribune de l'Assemblée nationale, aimant citer le grand poète René Char. C’est bien. Cela fait plaisir. Sauf que la place Vendôme n’est pas une annexe du club des poètes. Le peuple a besoin de sécurité. Les magistrats d’être bien considérés. les personnels pénitentiaires aussi. Or, l’ancienne Garde des Sceaux n’a pas réussi à convaincre. Certes, elle porté le mariage pour tous. Ce texte restera dans les mémoires. Mais où est-elle la justice du XXIe siècle que nous promettait Mme Taubira ? Son entrée en fonctions avait mal commencé : quelques jours après sa nomination au ministère de la justice, elle assiste à un match de basket-ball entre détenus et gardiens. A la mi-temps, l’un des détenus se fait la belle. Tout un symbole. Les bonnes intentions ne suffisent pas rassurer le bon peuple.

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