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Pétrole à moins de 20 dollars c’est pour bientôt… les secteurs qui gagnent  et les autres
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L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

Le pétrole a continué de s’effondrer toute la journée de mercredi, à moins de 30 dollars le baril. Et ça n’est pas fini, selon les études prospectives qui sortent des grandes banques.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Les commentateurs ne semblent pas prendre la mesure de l’impact de la baisse des prix du pétrole. Elle est pourtant considérable et elle va se poursuivre si on en croit les banques américaines. Cette baisse des prix du pétrole est entretenue par deux facteurs. Tout d'abord, un déséquilibre entre l’offre et la demande. La demande a tendance à se tasser grâce aux gains de productivité réalisés dans l’industrie. Un moteur qui consommait 10 litres au 100 km il y a dix ans, en consomme désormais deux fois moins.

Par ailleurs, les pays émergents en crise en consomment moins. Face à cette réduction de la demande, on a une offre qui s’est élargie. Les gaz et le pétrole de schistes américains ont fait des Etats-Unis le premier producteur d’un pétrole pas cher.

Ajoutons à cet effet technique, la décision très politique des pays producteurs du Golf de ne pas diminuer les productions, bien au contraire. Tout se passe comme si l’Arabie Saoudite voulait compenser les baisses de prix unitaires, en augmentant la production pour récupérer des revenus globaux. Cela étant, l’Arabie saoudite contribue à alimenter l’offre donc la baisse des prix.

Si la classe politique et l’administration en parle peu, c’est que cette baisse des prix n’a pas que des avantages. Elle commence même à cumuler beaucoup de méfaits et de freins. L’industrie pétrolière internationale commence à être au plus mal étant donné que toutes les exploitations à moins de 30 dollars le baril sont battues sur les marchés par un pétrole moins cher. Tout le monde souffre de ce phénomène, les pétroliers, les compagnies, les raffineries, les Etats dont une partie de la fiscalité est calée sur le prix du pétrole.

Ajoutons à cela, et c’est nouveau, que les pays du Golf commencent à ressentir le reflux de revenus. Tous les pays sont gênés : le Qatar, Abu Dhabi, Dubaï... et surtout le premier d’entre eux l’Arabie Saoudite. Les revenus distribués dans ces pays sont moins généreux. La consommation et l’investissement diminuent rapidement. Enfin, ce problème a asséché le flux de pétrodollars qui venait s’investir en Europe ou en Amérique. L’Amérique  n’a donc plus de pétrodollars à recycler,  ce qui va lui poser aussi un problème sérieux de financement de ses dettes.

Parallèlement, il y aussi des secteurs qui gagnent. Les transports au fuel, camions , trains,  l’automobile, les autocaristes et l’aérien bénéficient d’une partie importante qui ne sera répartie qu'à la marge au niveau du détail, dont le voyageur va profiter en achetant son billet. Le client et le consommateur vont aussi voir leur facture de chauffage s'alléger. La cuve de fuel à 4000 euros pour l’hiver a perdu presque la moitié de son prix. C’est un énorme pouvoir d’achat distribué.

La vraie question est de savoir à qui va profiter ce surplus de pouvoir d’achat distribué même si la baisse de l’euro amortit un peu le bénéfice sur le prix du pétrole, il en reste, en pouvoir de dépenser. D’où le soutien des petits commerces et des services.

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