Dakar, ski, escalade... comment réussir à vivre à très haute altitude<!-- --> | Atlantico.fr
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Il est possible de commencer à souffrir du mal des montagnes à partir de 2000 mètres d'altitude.
Il est possible de commencer à souffrir du mal des montagnes à partir de 2000 mètres d'altitude.
©Reuters

Mal des montagnes

La 5e étape du Dakar a atteint entre San Salvador de Jujuy (Argentine) et Uyuni (Bolivie) le point culminant de son histoire, soit plus de 4600 mètres, une altitude qui peut déclencher le mal des montagnes si on ne s'y prépare pas correctement.

Dr Pascal  Zellner

Dr Pascal Zellner

Le Dr Pascal Zellner est président du laboratoire de télémédecine de l’Ifremont (Institut de recherche et de médecine de montagne).

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Atlantico : A partir de quelle altitude peut-on souffrir du mal des montagnes ?

Pascal Zellner : A partir de 2000 mètres pour les cas les plus rares. Les gens qui vont skier à Val Thorens par exemple peuvent potentiellement faire un malaise lié au mal des montagnes.

Il y a d'abord une période blanche de trois à six heures - car tout le monde ne réagit pas de la même manière - pendant laquelle les personnes n'auront pas de symptômes.

Au-delà de cette période, l'exposition à l'altitude peut provoquer un mal aigüe des montagne qui est lié à deux choses : la baisse de pression globale de l'atmosphère en raison de l'altitude et la baisse de la pression partielle d'oxygène. Cela provoque un manque d'oxygène disponible pour la respiration et l’alimentation du corps, qui fonctionne essentiellement avec de l'oxygène.

Quels sont les symptômes de ce mal des montagnes ?  

Il y a plusieurs types de symptômes : des nausées et des vomissements pour les cas les moins graves, et pour les cas les plus graves deux pathologies mortelles si elles ne sont pas prises en charge, qui sont l’œdèmecérébrale de haute altitude et l’œdème pulmonaire de haute altitude.

Que faut-il faire si l’on se met à souffrir du mal des montagnes ?

Si on ne se sent pas bien, il faut redescendre. Et une fois redescendu, il faut traiter ce mal des montagnes, car il ne passe pas tout seul.

Le traitement consiste à redonner de l’oxygène au malade. Les symptômes vont par ailleurs s’installer sur plusieurs jours qu’il faut savoir gérer, c’est pourquoi la médecine d’altitude est une vraie spécialité.

Les gens qui partent en altitude doivent par ailleurs être formés à détecter ces symptômes. Avec l’Ifremont, nous avons mis en place dans cette optique un centre de téléconsultation pour les ceux qui veulent des renseignements avant un voyage en haute altitude, ainsi qu’une ligne d’urgence à laquelle on répond 24h/24.

Comment éviter de souffrir de ce mal des montagnes pour une sortie en haute altitude ?

Il faut s’acclimater de manière progressive. Cela prend au moins trois semaines : pour surmonter des altitudes comme celle de la cinquième étape du Dakar, il faut monter petit à petit et s’exposer de plus en plus à l’hypoxie (une inadéquation entre les besoins tissulaires en oxygène et les apports).

Les peuples qui vivent en très haute altitude tout au long de l’année ont-ils des caractéristiques particulières ?

Il existe une seule ethnie au monde, celle des Sherpas, un groupe humain d'ethnie tibétaine, qui s’est génétiquement modifiée pour vivre en très haute altitude. Pour tous les autres hommes de la planète, ils vont devoir s’acclimater à la haute altitude, et quand ils vont redescendre, ils perdront cette acclimatation. S’ils veulent remonter, ils vont devoir s’acclimater de nouveau.

Il est possible de vivre à l’année entre 4000 et 4800 mètres. Si on s’installe plus haut, on meurt, car l’adaptation va avoir un coup physiologique trop important pour notre organisme, qui va alors se dégrader de façon de manière irréversible.

Quelle est la plus haute altitude jamais atteinte par l’humanité ?

C’est l’Everest, à 8 848 mètres d’altitude. En général, cette ascension requiert des masques à oxygène, mais il est possible d’atteindre le sommet sans, grâce à une acclimatation très précise réservée à des sportifs de très haut niveau.

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