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Primaires républicaines : à la recherche du troisième homme
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Trans-Amérique Express

Nouveau rendez-vous Atlantico : tous les mercredi, Gérald Olivier livre sa chronique sur l'actualité américaine. Cette semaine, les primaires républicaines et la difficulté de ce parti à trouver un concurrent solide face à Obama.

Gérald Olivier

Gérald Olivier

Gérald Olivier est journaliste et  partage sa vie entre la France et les États-Unis. Titulaire d’un Master of Arts en Histoire américaine de l’Université de Californie, il a été le correspondant du groupe Valmonde sur la côte ouest dans les années 1990, avant de rentrer en France pour occuper le poste de rédacteur en chef au mensuel Le Spectacle du Monde. Il est aujourd'hui consultant en communications et médias et se consacre à son blog « France-Amérique »

Il est aussi chercheur associé à  l'IPSE, Institut Prospective et Sécurité en Europe.

Il est l'auteur de "Mitt Romney ou le renouveau du mythe américain", paru chez Picollec on Octobre 2012 et "Cover Up, l'Amérique, le Clan Biden et l'Etat profond" aux éditions Konfident.

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Aux États-Unis, la campagne des primaires républicaines bat son plein. Treize débats ont déjà réuni les candidats à la nomination. Le 3 janvier, les électeurs de l’Iowa ouvriront un marathon électoral qui s’achèvera le 26 juin dans l’Utah. Mais les chefs du parti sont dans l’embarras car aucun des candidats déclarés n’apparait en mesure de battre Obama en novembre ! De nouvelles candidatures sont encore possibles, voire espérées.  

Sept  candidats briguent l’investiture républicaine : Michele Bachmann, Newt Gingrich,  John Hunstman,  Ron Paul, Rick Perry,  Mitt Romney, Rick Santorum.  Deux dominent dans les sondages :  Mitt Romney et  Newt  Gingrich.

Romney est un ancien gouverneur du Massachussetts.  Il est riche, bel homme, et fut déjà candidat à la nomination en 2008. Ce qui fait de lui « l’héritier légitime ».  Il est connu, bien financé et bien entouré.  Mais c’est un modéré aux avis changeants, un patricien de Nouvelle Angleterre poussé par Wall Street et étranger au vent de révolte populiste que véhiculent les sympathisants  des Tea Parties, base radicale du parti. 

Gingrich est un  ancien parlementaire de Georgie, qui fut « speaker » de la Chambre des Représentants de 1995 à 1999. Il connait Washington de l’intérieur et y a fait fortune en montant un cabinet conseil. Il se présente néanmoins comme le « rebelle », prêt à dynamiter le système, et  cultive une image populiste appréciée par un électorat en désaffection avec  les élus. Imprévisible, voir irascible, Gingrich n’est pas à l’abri d’un dérapage.  Sa vie privée prête aussi à controverse : il a été marié trois fois et a reconnu des relations extraconjugales….

Bref, « l’establishment » républicain  ne fait pas confiance à Gingrich, et les militants de la base ne font pas confiance à Romney.  Et si les Républicains abordent novembre divisés, ils iront à l’échec.

Appels à de nouvelles candidatures

D’où des appels à peine déguisés à  de nouvelles candidatures.  Dans les colonnes du Weekly Standard, hebdomadaire conservateur,  William Kristol évoquait Jeb Bush, et ex-gouverneur de Floride. Proche des néo-conservateurs, apprécié par les communautés hispaniques et juives, et bénéficiant d’un nom immédiatement identifiable, le cadet de George W. est courtisé avec insistance par les pontes du parti. Sans succès pour l’instant.

Le nom de Chris Christie, gouverneur du New Jersey circulait à l’automne. De même que celui de Paul Ryan, le jeune (41 ans) et télégénique représentant du Wisconsin.  Président de la Commission du Budget à la Chambre des Représentants, Ryan est recherché pour son expertise économique.  Ses propositions pour sortir l’Amérique de la crise l’ont rendu très populaire chez les républicains.

Intitulé « la route de la prospérité », son projet de réforme fiscale, présenté en avril 2011 avait été approuvé par la Chambre mais repoussé au Sénat. Il reste un des grands atouts d’avenir du parti. Et bien sûr certains prient pour le retour de Sarah Palin, ou l’engagement du général David Petraeus…

La candidature tardive d’un « chevalier blanc » capable de rassembler le parti est  possible. Les règles l’autorisent. Le calendrier la favorise. Il faut 1212 délégués pour emporter la nomination. D’ici au « supermardi » du 6 mars, quand neuf États voteront le même jour, seuls dix États vont se prononcer.  Certains, comme la Floride et le Michigan, ont été privés de la moitié de leurs délégués pour avoir avancé la date de leur scrutin. Pour les autres, le mode de répartition est proportionnel, ce qui atténue les écarts.  Alors qu’à partir du mois d’avril le vainqueur de chaque primaire se verra attribuer l’ensemble des délégués en jeu.

A défaut des Républicains, plusieurs personnalités, tel  le milliardaire Michael Bloomberg, maire de New York, envisagent une candidature indépendante. Un « collectif » appelé  « Americans Elect », très actif dans les réseaux sociaux,  propose un « ticket bi-partisan »,  c’est-à-dire un candidat républicain pour la présidence allié à un  démocrate pour la vice-présidence.  Cela peut faire sourire. ll est néanmoins probable qu’il y aura un troisième homme, et peut-être plus,  en 2012.

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