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Eric Cantona, the King
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I'm not a man, I'm Cantona

Eric Cantona, l'enfant terrible de Marseille et vrai génie du ballon rond qui s'est affirmé en Angleterre. Le portrait de Thierry Roland dans son livre Les grandes années du football, années 80

Thierry Roland

Thierry Roland

Thierry Roland est journaliste sportif et commentateur de matchs de football.

Le 29 mars il publiera Thierry Roland : Les grandes années du Football, les années 70 (Jacob-Duvernet, 2012)

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Celui là, il vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi ! Éric est un tempérament, un sacré caractère un vrai Marseillais que l’on n’a pas intérêt à venir chatouiller. Mais il a surtout une classe phénoménale et est un joueur exceptionnel, qui a d’ailleurs été désigné meilleur joueur de Manchester United du siècle.

Alors ça, c’est énorme, surtout pour un Français, c’est historique si l’on regarde quelques instants la liste impressionnante des joueurs de talent que le club a accueillis. Je pense à l’Irlandais Georges Best, l’un des plus grands attaquants au monde, à Bobby Charlton, fabuleux milieu de terrain qui remporta la ligue des Champions en 1968, la finale avait opposé Manchester au Benfica sur la pelouse du Wembley Stadium (4 à 1 et prolongations) ou encore à l’attaquant Écossais Denis Law. Tous auraient mérité ce titre, mais c’est Cantona qui l’a eu, cela prouve l’étendue de sa classe, bien sûr, et cela montre l’importance de cette reconnaissance. C’est vraiment unique ! (...)

Pour The Sun, c’est « une sale brute »

On ne retient (trop souvent) que son accent très prononcé (qui fait son charme) et sa brutalité. C’est injuste. Alors bien sûr Éric a eu ce geste impulsif lors d’un match de foot opposant le Crystal Palace à Manchester, en janvier 1995, en démontant un supporter qui l’avait insulté, mais ce n’est pas l’essentiel de son personnage, loin de là.

Ce jour-là, Matthew Simmons l’avait provoqué depuis les tribunes, alors Éric – je ne lui donne pas raison – s’est dirigé vers lui et lui a fait un joli yoko-geri, il s’est transformé en maître du kung-fu du stade de Seldhurst Park et son adversaire est resté à terre, il a pris ses deux pieds dans la figure. Pour cette faute, Canto a écopé de neuf mois de suspension et 120 jours de travaux d’intérêt général. La fédé anglaise lui avait reproché sa « mauvaise conduite ayant ruiné la réputation du football » et la presse anglaise s’était déchaînée, The Sun avait même titré « Sale brute » ! Il faut dire qu’Éric était déjà bien excité, énervé par le comportement agressif de l’équipe anglaise. Il s’était vengé en taclant fortement Richard Shaw et, sur cette action, l’arbitre avait sorti son carton rouge. Lorsque le supporter l’a insulté, the King a tout de suite vu rouge…

Mais le vrai Cantona est un type adorable, il a le cœur sur la main et, lorsqu’on le connaît, on sait qu’il est intègre. Simplement il ne faut pas aller le provoquer ! Après Auxerre, Martigues, Marseille, Bordeaux et Nîme, il est parti à Sheffield, puis à Leeds United et enfin à Manchester United. Son style a tout de suite conquis le public et les titres ont suivi puisqu’il a été trois fois champion d’Angleterre (avec Leeds en 1992 et deux fois avec Manchester en 1993 et 94).

C’était un animateur d’équipe exceptionnel et je pense qu’il a bien fait de quitter la France, conseillé par Michel Platini qui lui répétait que le football anglais correspondait à son tempérament. C’était vrai. Le foot anglais va de l’avant, il est offensif, lorsque les joueurs britanniques ont le ballon, ils foncent vers le but adverse en quelques passes. Notre défaut qu’il faudra corriger : on regarde derrière pour passer la balle en retrait ! Pendant ce temps, nos adversaires ont le temps de se replacer et de monter et la circulation de la balle devient plus compliquée.

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Extraits de Les grandes années du football : les années 80, de Thierry Roland en collaboration avec Jean-Paul Vespini, Jacob-Duvernet (novembre 2011)

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