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Manuel Aeschlimann : "Il n'existe aucune cabale contre Rama Yade, c’est une stratégie
de victimisation de sa part"
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Affaire Rama Yade

Le député des Hauts-de-Seine revient sur l'interview donnée ce lundi par Rama Yade au JDD dans lequel il est personnellement mis en cause. Pour Manuel Aeschlimann, l'ancienne Secrétaire d'État présente une "candidature de division" dans la circonscription qu'il occupe.

Manuel Aeschlimann

Manuel Aeschlimann

Manuel Aeschlimann est député UMP des Hauts-de-Seine depuis 2002. Il a également été Conseiller général des Hauts-de-Seine et maire d'Asnières-sur-Seine.

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Atlantico : Dans une interview au JDD, Rama Yade a dénoncé ce lundi une "cabale inouïe contre elle". Existe-t-il réellement une cabale contre Rama Yade ?

Manuel Aeschlimann : Non, c’est une simple stratégie de victimisation. C’est une stratégie dont Rama Yade est coutumière. Il n’existe aucune "cabale", comme elle le dit dans cette interview. Philippe Sarre, le maire de Colombes, a fait son travail en faisant vérifier si elle était valablement inscrite sur les listes électorales. Il s’est avéré qu’elle ne l’était pas.

Je m’étonne de son parachutage dans la circonscription, c’est pour moi une candidature de division. Elle revient sur sa radiation des listes électorales cependant c'est elle qui s'est mise en situation irrégulière. Je ne vois pas où la cabale l’attend, c’était à elle d’être en régularité. Si elle l'était, ces événements n’auraient pas eu lieu.

Durant deux ans elle a trompé les Colombiens en prétextant être domiciliée dans cette ville. Le fait qu'elle loue un appartement, depuis le 7 décembre, au sein de la commune de Colombes lui permettant de s’inscrire sur les listes électorales n'est qu'un aveu de sa tromperie.


Pourquoi dénoncer cela maintenant, à quelques mois des législatives et pas plus tôt ?

Parce que tout est parti de deux événements :

  • Lorsque le maire de Colombes, lors d'un conseil municipal, a mis en doute publiquement sa domiciliation car il considérait qu’elle ne connaissait pas ses dossiers.
  • Dans la foulée de ce conseil municipal, Rama Yade a demandé une attestation d’inscription sur les listes électorales. C’est elle qui a effectué ces démarches et c’est sa demande qui a alors tout déclenché.

J’ai eu vent de ces informations depuis cette fameuse demande d’attestation qui est restée sans suite. Nous savions qu’elle avait été absente d’un tiers des séances du conseil municipal mais il n’y avait rien d’approfondi et d’avéré. Elle trompait son monde.

Jusqu’à l’affaire du plagiat, même dans le monde des médias elle bénéficiait d’une certaine aura. Elle a une énorme capacité à faire croire des choses. Elle affirme qu’elle a des soutiens d’élus. Mais tous les comités des élus UMP, notamment de la circonscription, me soutiennent, y compris ceux du Nouveau centre.

Rama Yade vous cite personnellement dans cette interview et indique notamment que « c’est parce qu’ils ont peur de perdre leurs places et leurs privilèges que le PS et ce qui reste de l’UMP local m’ont désignée comme la femme à abattre ». Vous avez donc peur de perdre votre place ?

Non, nous ne craignons pas de perdre nos places. Nous ne chômons pas, nous n’avons peur de rien, nous sommes simplement attentifs aux divisions que Rama Yade apporte et à ses attaques personnelles permanentes.  Depuis une semaine, elle s’est déclarée candidate, j’ai dû subir de nombreuses attaques personnelles, ma famille également. Elle a notamment prétendu que mon investiture était dûe au fait que mon fils soit le filleul du Président de la République.

Rama Yade apporte une attitude de dénigrement au sein de la campagne que nous ne connaissions pas et à laquelle nous n’étions pas préparés. C'est peut-être sa conception de la politique mais ce n’est pas la nôtre. Nous ne l’avons pas attenduE pour développer nos projets et être sur le terrain.

Et lorsqu’elle indique ne pas expliquer votre "violence" à son encontre ?

Si on observe mes propos et mes écrits, il n’y a aucune traces de violence, simplement une volonté de dénoncer une tromperie à l’égard des habitants de Colombes. Au-delà même de la radiation et des poursuites éventuelles, j’observe l’humiliation des habitants de Colombes. Ils découvrent grâce à des articles de presse qu’elle rentre à Paris et qu’elle ne vit pas le quotidien des habitants comme elle le prétend. 

Qu'en est-il de ce sondage cité par Paris Match qui la placerait devant vous lors des prochaines législatives ?

Cela devrait plutôt lui faire peur à elle, car j’ai saisi la commission des sondages.  Selon Paris Match, ce sondage est financé par le Parti radical alors que dans le JDD, le Parti radical nie un tel financement.  Dans l’interview de Rama Yade, parue ce dimanche dans le JDD, elle prend d'ailleurs ses distances en indiquant qu'elle n'avait "pas lu Paris Match", mais qu'on "lui en avait parlé".

En vérité, personne ne possède d’information sur ce sondage. La commission m’a affirmé que si aucune trace de ce sondage n’était trouvée il y aurait une publication au sein de Paris Match. Nous en saurons davantage d'ici deux semaines.

Vous avez portez plainte devant la justice contre Rama Yade...

Oui, deux plaintes sont en cours, pour diffamation et atteinte à la présomption d'innocence. L'une d'entre elles a déjà été envoyée. Ce n’est pas pour donner un aspect négatif aux choses, c’est pour dire stop. La volonté de salir et de faire du dénigrement, ce n’est pas comme ça que l’on fait de la politique. C’est dommage d’en arriver là. Sa campagne débute d’une manière tellement virulente qu’il faut la stopper sur ce plan-là. Il est nécessaire qu’elle revienne sur le terrain des idées.

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