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Partagés au lendemain des attentats, les Français ne sont plus que 37% à s’estimer en situation de guerre
©Reuters

Sondage Ifop-Atlantico

Plus d'un mois après les attentats de Paris, le sentiment que la France a basculé dans une véritable situation de guerre, avec toutes les conséquences que cela implique, a perdu un large terrain selon un sondage Ifop pour Atlantico.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : A la question de savoir si la France est en guerre, après les attentats du 13 novembre, 41% des Français répondent que le pays n'est pas "véritablement dans une situation de guerre". Ils sont 37% à penser le contraire. Comment l'expliquez-vous ? 

Jérôme Fourquet : Le sentiment selon lequel la France aurait basculé dans une situation de guerre après les attentats a cédé beaucoup de terrain. Nous constatons une baisse très massive, qui s’observe dans toutes les catégories de population et dans tous les électorats. Ce mouvement est presque mécanique et homogène dans l’ensemble des strates de la société française.

Ce mouvement s’explique dans la mesure où nous n’avons pas eu, depuis le 13 novembre, de nouvelle réplique de ces attentats. Les traces du choc restent bien évidemment présentes dans la société française. D’ailleurs, nous constatons qu’après les attentats du mois de janvier, beaucoup moins de Français exprimaient ce sentiment d’être en guerre. Néanmoins, l’effet de sidération et le traumatisme psychologique générés par ces attentats sur le moment se sont un peu dissipés. Aujourd’hui les Français prennent davantage de recul.

Quelles conséquences politiques peut-on imaginer en France, alors que l'armée française est désormais engagée dans la lutte contre l'Etat islamique ? 

Ce mouvement a des conséquences sur l’action politique et sur le discours tenu. Si le gouvernement était totalement en phase avec l’opinion dans les jours qui ont suivi les attentats en utilisant une rhétorique très guerrière ; aujourd’hui, les Français continueront, certes, d’approuver les mesures sécuritaires sur le plan intérieur et extérieur (avec l’intensification des frappes en Syrie contre l’EI), mais ils souhaiteront que ces mesures soient accompagnées d’un discours qui aura changé de tonalité.

D’un point de vue politique, nous sommes face au schéma que nous retrouvions précédemment et nous constatons un beau dégradé gauche droite. Plus nous allons être à droite de l’échiquier politique, plus la gravité des évènements va être ressentie, et ainsi, plus le sentiment que nous sommes en guerre persiste, avec tout ce que cela implique. Les électeurs de droite sont ainsi moins réticents à tout ce qui est de l’ordre de la répression de la liberté et du renforcement des moyen de sécurité.

A l’inverse, il n’a échappé à personne que les manifestants contre l’éventuelle prolongation de l’état d’urgence étaient pour la plus part issus des rangs du Front de Gauche.

Il est intéressant de constater comme notre perception d’être en guerre ou non implique ce que nous sommes prêts à accepter, notamment en termes de libertés individuelles et de moyens employés pour lutter contre le terrorisme.

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