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La victoire française his-to-ri-que à l'Euro 84
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Tout à fait Thierry

Durant l'Euro 84, la France parvient à arriver en finale. Un parcours mémorable qui se termine par le sacre des Bleus. Dans son livre "Les grandes années du football", Thierry Roland se souvient avec enthousiasme de la victoire des footballeurs français.

Thierry Roland

Thierry Roland

Thierry Roland est journaliste sportif et commentateur de matchs de football.

Le 29 mars il publiera Thierry Roland : Les grandes années du Football, les années 70 (Jacob-Duvernet, 2012)

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La demi-finale opposait la France et le Portugal au stade vélodrome à Marseille. Ce fut une partie historique ; à deux reprises, les Portugais menaient au score, d’abord 1 à 0, puis 2 à 1 et à deux reprises Jean-François Domergue, formé aux Girondins de Bordeaux, réussit à égaliser. Ce fut son jour de gloire.

Les prolongations allaient ouvrir la voie de la victoire à la France grâce à un exploit de Jean Tigana, dans les dernières minutes du match. (...) Il centra vers Platini, pour conclure cette très belle action : 3 à 2, la France était en finale. Elle rencontrait l’Espagne, au Parc des Princes, pour un match au titre très convoité, la France n’ayant jusqu’alors encore jamais remporté de grande victoire internationale, et l’Espagne non plus, malgré un joli palmarès.(...)

Ce mach contre les Espagnols fut très serré, indécis, jusqu’au moment où, à la 57e minute, l’arbitre siffle un coup franc, pour une faute contre Bernard Lacombe, à proximité de la surface de réparation espagnole. Le moment est historique : Platini dont on connaît l’efficacité sur les coups de pieds arrêtés va tirer. Et le moment est d’autant plus historique que le goal espagnol, Luis Arconada, commet une faute involontaire, qui va donner le nom plus tard à une « arconada », chaque fois qu’elle se reproduira.

En fait, lorsque Michel Platini tire, le goal « se troue », ce qui veut dire qu’il lâche le ballon et le laisse passer sous son ventre. J’ai encore à l’esprit la vision de cette balle qui roule toute seule, presque au ralenti jusqu’au pied des filets. Derrière, il n’y avait plus personne pour rattraper le coup. La France marque son premier but en finale : 1 à 0 et se concentre autour des buts de Joël Bats (gardien de but d’Auxerre), bien décidée à préserver son gain. Il y aura un deuxième but, vers la fin de la partie, sur une passe de Platini pour le Toulonnais Bruno Bellone (mais joueur de Monaco) qui inscrit le but décisif : 2 à 0 voici la France championne d’Europe pour la première fois de son histoire ! (...)


J’ai dit au début de cette évocation que je considérais cette victoire dans l’Euro bien plus difficile à arracher qu’en Coupe du monde. Je voudrais m’expliquer et donner, ici, quelques éléments de comparaison. Faisons un parallèle entre le groupe de la France à l’Euro 84 et, par exemple, le groupe de la France lors de la Coupe du monde 98. Euro 84 : Danemark, Belgique et Yougoslavie : que des très bons. Coupe du monde 98 : Danemark (encore !) mais Afrique du Sud et Arabie saoudite. Sans vouloir faire offense à ces deux derniers pays, ce n’est pas une injure que de dire qu’ils sont, en football, d’un niveau bien moindre. Or c’est pratiquement toujours comme cela dès le premier match, l’adversaire est bien plus coriace lors de l’Euro qu’en Coupe du monde. Regardez l’Euro 2000 : la France, qui va s’imposer dans cette compétition, joue contre l’Italie en finale, contre le Portugal en demi-finale, contre l’Espagne en quart, et, lors des matches de poules, elle a dû affronter le Danemark, les Pays-Bas et la République tchèque. Que des grandes équipes !


C’est une constatation que j’ai faite. Voilà pourquoi cette victoire française dans l’Euro 84 est vraiment à marquer d’une pierre blanche. Ce fut his-to-rique !

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Extraits de Les grandes années du football : les années 80, de Thierry Roland en collaboration avec Jean-Paul Vespini, Jacob-Duvernet (novembre 2011)


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