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Pourquoi la croissance française reste aux abonnés absents
L’économie hexagonale ne décolle pas. Pire, elle va entrer dans sa quatrième année de stagnation. Et l’Insee va confirmer cet état de fait avec des statistiques affligeantes.
Rien n’y fait. Le constat est implacable. L’économie française ne décolle pas. Elle va entrer dans sa quatrième année de stagnation. L’Insee vient de fournir une batterie de statistiques affligeantes. La production manufacturière est en recul d’un demi-point en octobre, l’agroalimentaire s’étiole ainsi que les transports. La création d’emplois a été revue à la baisse, y compris dans la construction, malgré une reprise apparente des ventes de logements, tandis que le chômage est en forte hausse. La consommation des ménages a connu un trou d’air en octobre, avant les attentats qui n’ont fait qu’accentuer le mouvement. Et la Banque de France vient de réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour le quatrième trimestre.
Et pourtant, la fameuse conjonction des planètes évoquée par le chef de l’Etat faisait souffler des vents favorables La Banque centrale européenne poursuit une politique ultra accommodante, en continuant d’injecter des liquidités à tout va. La baisse du pétrole ne faiblit pas, bien au contraire, elle est en train de s’accélérer avec un baril au-dessous de quarante dollars, enfin un coup de pouce aux entreprises a été donné avec le pacte de responsabilité.
Tout cela n’a pas réussi à dégeler la machine économique. Pire : l’augmentation de la demande souhaitée par le gouvernement s’est traduite par une hausse des importations, qui aggrave encore le déficit commercial et déséquilibre un peu plus les relations commerciales franco-allemandes. C’est dire que toute relance de la consommation des ménages par une amélioration des salaires par exemple, ne peut qu’aggraver davantage la situation puisque ce sont nos concurrents étrangers qui en profitent, sans parler des conséquences nuisibles à terme sur le déficit budgétaire qui sera encore alourdi par le fardeau supplémentaire de la lutte anti-terroriste.
Les solutions sont connues pourtant : elles ont été appliquées dans de nombreux pays européens en difficulté qui ont pu redresser la barre. Mais elles n’arrivent pas à pénétrer en-deçà du Rhin. Les Français sont conscients de l’impasse dans laquelle ils se trouvent, qui explique la percée du front national lors des élections régionales. Mais les débats violents auxquels la campagne a donné lieu donnent le sentiment de tourner en rond, car on ne voit surgir nulle part des idées créatrices susceptibles de mobiliser la population. Le pays n’arrive pas à se libérer de l’énorme chape bureaucratique qui l’asphyxie. Tout le monde sait qu’il faudrait s’alléger d’un Etat providence omnipotent, qui prétend tout réglementer, de la naissance à la mort des individus, redonner de l’air, permettre les initiatives individuelles qui tentent de s’exprimer et qui sont aussitôt combattues par le système et les syndicats qui veulent que rien de bouge. La France, ce pays imaginatif dont la créativité est souvent louée et admirée à l’étranger, ne peut souvent réaliser ses inventions sur place, mais est contrainte de les développer sur d’autres sols pour échapper à la rigidité de notre administration.
Car c’est l’impuissance qui est au pouvoir, sous la férule d’un dogme qui préfère interdire plutôt qu’inciter au changement, avec une classe politique qui a renoncé à toute évolution, uniquement occupée à se maintenir en place. Sous les lambris du Parlement, il n’existe aucune vision : on se focalise uniquement sur le court-terme, sans souci de prendre en compte le monde qui nous entoure, sans se préoccuper de l’avenir des générations montantes, de plus en plus exaspérées par la permanence d’un personnel politique qui refuse de quitter la scène. Mais eux seuls savent que "les gens d’avant ne peuvent avoir la vision du monde d’après".
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