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L'avenir est-il si noir pour BlackBerry ?
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Waterloo pour RIM ?

75 millions de personnes utilisent un BlackBerry à travers le monde. Pourtant Research in Motion (RIM) a annoncé une nette diminution de ses revenus et de ses profits comparés à la même période l'an dernier. La "mûre" va-t-elle droit dans le mur ?

Bruno Teyton

Bruno Teyton

Bruno Teyton est Consulting director chez IDC France. 

 

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Atlantico : Alors que Rim, l'inventeur du BlackBerry annonce une baisse de 71% de ses bénéfices pour 2011 - un profit de 265 millions de dollars, contre 911 millions pour le même trimestre en 2010-, pensez-vous que RIM soit sérieusement atteint, en particulier par le succès de d'Apple et l'émergence de Samsung ?

Bruno Teyton : On a, en effet, vu beaucoup de surréactions face à ces annonces. Quand on regarde les chiffres, on s'aperçoit que RIM a vendu pratiquement 59 millions de téléphones cette année et on en prévoit 117 millions en 2015. On est sur une pente ascendante. Même si Rim n'est pas dans les prévisions escomptées ni sur le plan financier ni en bourse.

Ceci est dû à plusieurs pannes techniques du réseau de Rim. Les tablettes (PlayBook) n'ont pas répondu aux attentes. De plus l'OS (le système d'exploitation) qui équipe ces dernières et qui devait être employé dans les smartphones a du retard...

On a aussi vu que RIM avait acheté pas mal de sociétés pour proposer un catalogue un peu plus riche et attirer davantage. On sait que les succès d'Apple et de Samsung sont dus à leur faculté à attirer les développeurs dans leur écosystème de partenaires et d'opérateurs.Donc on voit bien la stratégie de Rim pour enrichir sa plateforme pour aller vers plus de social games, le cloud et renforcer la partie gestion de flottes de terminaux mobiles.

Cependant, on remarque que RIM est en mode réactif par rapport à Apple et Samsung/Google qui sont plutôt proactifs. On peut se demander s'il court aussi vite que ses concurrents...


Mike Lazaridis, le patron de RIM, quand il parlait de l’iPhone, disait avec un peu de condescendance que sa technologie d'écran tactile était vieille de dix ans... Mais finalement, vous dîtes que ce sont les applications, plus que la technique, qui ont dopé Apple ?

Le succès d'Apple est, en effet, moins dû aux technologies qu'à sa capacité à les mettre ensemble et de proposer des choses extrêmement faciles à utiliser pour le grand public. D'autre part, si BlackBerry était l’apanage des entreprises, Samsung et Apple ont ciblé le grand public. Pourtant, on note que de plus en plus d'entreprises n'hésitent pas à recourir à des smartphones et, de fait, attaquent la chasse gardée de RIM.

Comment expliquez-vous cela ? Les entreprises voudraient ainsi proposer un outil un peu plus valorisant socialement à leurs employés ?

C'est un peu cela. L’iPhone est rentré par le haut dans les entreprises via la direction générale de telle ou telle société qui le voulait. Avant de redescendre peu à peu les strates. Samsung, pour sa part, a visé le milieu et le bas de gamme. RIM, d'un autre côté, doit donc conquerir le grand public et donc améliorer son offre d'applications et la facilité d'utilisation de ses appareils...

Etes-vous inquiet à propos de Rim ou pensez-vous qu'on observe juste un partage du monde entre l’iPhone dans les pays riches et BlackBerry dans les pays émergents ?

Les pays émergents peuvent, en effet, s'avérer être, un relais de croissance intéressant mais avec des prix plus bas que dans les pays développés. Dans les prochains mois RIM devra relever le défi de la profitabilité et tirer le meilleur parti de ses acquisitions afin de s'imposer dans la course à l'innovation...

Propos recueillis par Antoine de Tournemire

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