A qui appartiennent les 200 000 milliards de dollars de la richesse mondiale ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les ménages détiennent 43% de la richesse du monde, évaluée à environ 200 000 milliards de dollars par McKinsey.
Les ménages détiennent 43% de la richesse du monde, évaluée à environ 200 000 milliards de dollars par McKinsey.
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Ma part du gâteau

Une étude du McKinsey Global Institute s'est penchée sur la répartition de la richesse globale détenue dans le monde, notamment par pays et par acteurs économiques : les ménages détiennent de loin la part la plus importante, devant les banques et autres institutions financières.

200 000 milliards de dollars. Précisément, 198 100 milliards de dollars. Difficile de se représenter une somme aussi énorme. Et pour cause, c’est l’ensemble de la fortune détenue dans le monde, selon une étude du McKinsey Global Institute, que relate The Atlantic. A titre de comparaison, le Produit intérieur brut (PIB) de la France, c’est-à-dire l’ensemble de la richesse produite, en 2010, était de 2 555 milliards de dollars, celui de la Chine de 5 745 milliards de dollars, celui des Etats-Unis de 14 624 milliards de dollars.

Mais l’étude de McKinsey Global Institute ne consiste pas en une addition de PIB. Elle montre comment et entre qui est répartie, dans le monde, cette somme. Et quelques enseignements intéressants sont à en tirer.

Les ménages détiennent près de la moitié (43%) de cette somme, pour un total de 85 200 milliards de dollars. Ce qui est essentiellement le fait des ménages des Etats-Unis et d’Europe, qui possèdent respectivement 27 000 et 23 000 milliards de dollars, un quart de la richesse totale, et environ 59% de la part des ménages dans celle-ci. Les ménages japonais pèsent pour un peu plus de 5% de la richesse totale. Ceux de Chine un peu plus de 2,5% : c’est plus à eux seuls que le reste de l’Asie, ce qu’explique le boom économique mais aussi l’immense population du pays, qui dépasse 1,3 milliard d’habitants.

Dans des pays développés, les ménages qui investissent détiennent des portefeuilles très diversifiés, avec des parts significatives en actions, souligne McKinsey. Les États-Unis en sont particulièrement friands : les ménages ont ainsi 42% de leurs actifs financiers non retirés placés en action, une part similaire aux ménages hong-kongais. Mais supérieure aux ménages européens, qui placent 26% de leurs actifs financiers en actions. Avec 25%, la France est d'ailleurs dans la moyenne. Crise oblige, cette tendance est à la baisse sur le vieux continent. Une baisse qu’a connu également le Japon : les ménages japonais se démarquent par des investissements aujourd’hui assez limités en action, qui représentent un peu moins de 10% de leurs actifs financiers. Alors que cette proportion était de 30% avant le krach boursier de 1989-90.  

Un total un peu inférieur à celui des ménages (52 800 milliards de dollars) est aux mains de ce que McKinsey regroupe sous le terme "d’investisseurs institutionnels", déclinés en trois entités : les caisses de retraites (28 300 milliards de dollars), les assurances (23 000 milliards de dollars), et les fondations et autres organismes de dons (1 500 milliards de dollars).  Là encore, les États-Unis concentrent la richesse plus que n’importe quel autre pays, quel que soit l’acteur concerné. Les retraites, pour lesquelles McKinsey additionne l’épargne par cotisation sociale automatique et les épargnes privées individuelles, y sont notamment 2,8 fois plus importantes qu’en Europe, et près de cinq fois plus qu’au Japon. Le phénomène est notable, étant donné que la population européenne (737 millions) est nettement supérieure à celle des États-Unis (300 millions). A l’inverse, les Européens ont placé plus en assurance (9 600 milliards de dollars) que les Américains (6 600 milliards de dollars). Significativement, la Chine a très peu placé en retraites et en assurances, le signe de systèmes assez peu développés et pas forcément encore entrés dans les mœurs.

Le sens commun, notamment dans une période de crise, pourrait amener à penser le contraire, mais l’étude de McKinsey montre que les banques sont loin de détenir une part aussi conséquente de la richesse mondiale que les ménages : 30 700 milliards de dollars. Dont un tiers est concentré par les banques européennes, quand un autre tiers est réparti entre les banques japonaises (6700 milliards de dollars) et américaines (4 000 milliards de dollars). Un chiffre qui peut se comprendre par le fait qu'aux États-Unis, les activités de gestion d'actifs (fonds d'actions, obligations, trésorerie) sont faites par des sociétés externes aux banques, alors qu'en Europe, les banques l'intègrent à leur activité. Ceci explique aussi le niveau de pension plus élevé aux États-Unis que sur le vieux continent.  

Enfin, McKinsey, révèle que les banques centrales du monde détiennent assez peu de la richesse totale, et que les sommes qu’elles concentrent ne varient pas tant selon les pays : 2300 milliards aux États-Unis contre 1 700 milliards en Europe, ou 1000 milliards au Japon, 2500 milliards en Chine, 1 900 milliards dans les autres pays d’Asie. 

Cet état des lieux révèle en tout cas la place encore très marginale prise par les économies émergentes dans l'économie mondiale. Globalement, tous les postes de richesses détenues recensés par McKinsey sont dominés par les Etats-unis, l'Europe et le Japon, qui peuvent se prévaloir d'une avance confortable. Ces trois acteurs détiennent 139 400 milliards de dollars, soit plus de 70% de la richesse totale du monde. 

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