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Les Français en plein syndrome de Stockholm avec François Hollande : mais que se passera-t-il quand ils "se réveilleront" ?
©Reuters

Allô docteur

Bien que le FN pourrait gagner jusqu'à six régions selon les derniers sondages, le PS, malgré un bilan bien terne, se maintient à un tiers des intentions de vote.

Christophe Bouillaud

Christophe Bouillaud

Christophe Bouillaud est professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Grenoble depuis 1999. Il est spécialiste à la fois de la vie politique italienne, et de la vie politique européenne, en particulier sous l’angle des partis.

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Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Atlantico : Peut-on faire un parallèle entre le syndrome de Stockholm des victimes de prise d’otage envers leur(s) ravisseur(s) et la situation actuelle de la vie politique française ? En quoi François Hollande pourrait-il profiter de ce phénomène ?

Christophe Bouillaud : Le problème, c’est qu’on a dépassé la moitié du mandat de François Hollande et qu’il est donc l’heure d’un premier bilan. Et les électeurs – qui ne sont ni des économistes ni des spécialistes de politiques publique - estiment qu'ils ont assez attendu pour voir les résultats. Et ces derniers sont plutôt moyens, c’est le moins que l’on puisse dire, il y a bien assez de raisons pour que les électeurs puissent s’énerver.

Les chiffres du chômage sont l’exemple par excellence du fait que la politique de François Hollande ne marche pas, du moins pas pour l’instant. Or, les gens ordinaires ne peuvent se satisfaire d’un chômage structurel qui va baisser dans cinq ans parce qu’on aura fait les bonnes réformes de structure. Ce qui est presque surprenant, c’est que le gouvernement n’en souffre pas plus. Il y a finalement peu de protestations, qu’elles soient spontanées ou organisées, face à ce niveau extrêmement élevé du taux de chômage. La société française semble résignée ou habituée à ce drame devenu permanent. Mais ce n’est sans doute pas la seule constatation négative que font ses électeurs : pour les personnes qui ont un revenu du travail ou une retraite, le pouvoir d’achat est sans doute aussi une question lancinante, malgré les chiffres historiquement bas de l’inflation. Il y a aussi plus globalement une croissance économique qui est atone en France depuis pratiquement 2008. D’ailleurs, les économistes sont étonnés que cette croissance soit toujours aussi faible avec pourtant un Euro qui a perdu beaucoup de sa valeur, des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne qui sont quasiment à 0 et une conjoncture internationale qui n’est pas si mauvaise. Dans le fond, c’est toute la stratégie Hollande qui n’a pas l’air de fonctionner vraiment.

Au-delà de la question « François Hollande », le système législatif pose aussi question. On peut penser ce qu’on veut de la loi Macron, il est indéniable de dire que son vote a pris énormément de temps. En plus, les décrets suivent aussi très lentement. Alors peut-être qu’il faut inventer un autre système pour les décrets. C’est assez flagrant. Entre le moment où la loi est annoncée, le moment où elle est définitivement votée par le Parlement et le moment où elle est appliquée dans la vie quotidienne des citoyens, les délais semblent s’allonger particulièrement lors de cette législature. Du coup, on peut avoir l’impression que tout le mandat de François Hollande se sera passé pour faire passer au final des mesures qui ne sont pas non plus révolutionnaires. En tout cas, il va sans doute falloir prendre des mesures politiques, économiques et sociales qui sortiront la France de cette impression de crise généralisée. Ne serait-ce que sur l’Europe, on ne pourra pas éternellement rester dans cet entre-deux sans projet clair pour l’avenir. Soit on choisit de faire une vraie Europe forte, fédérale au sens plein du terme, soit on choisit de faire une vraie France souveraine. Les deux options ne demandent pas les mêmes choix, contrairement à ce que prétend la vulgate d’un F. Hollande qui entend concilier les deux.

Eric Verhaeghe :  Il y en a en effet quelque chose qui relève du syndrome de Stockholm dans la peur de la liberté que nous vivons en France aujourd'hui. Les attentats ont nourri les Français dans l'idée que la liberté, sous toutes ses formes, notamment celle de faire la fête à une terrasse de café, portaient en elle-même de nombreux risques dont il fallait avoir peur. Cette peur est nourrie, pour de bonnes raisons d'ailleurs, par le gouvernement depuis le 13 novembre : la crainte de nouveaux attentats aveugles s'est emparée du pays. On sait que ces situations de peur favorisent un rejet de la liberté et une adhésion à la séquestration symbolique. De façon très significative, la principale arme du gouvernement aujourd'hui est d'ailleurs l'assignation à résidence. On est proche de l'espace symbolique de Stockholm. Le fait que François Hollande joue beaucoup sur l'empathie vis-à-vis des victimes facilite ce processus.

Que cela soit à travers la rhétorique des partis traditionnels proclamant "Sans nous c’est le déluge" ou la multiplication des démarches anti-FN d’électeurs ou d’élus, ne peut-on pas parler d’une forme de situation proche de ce syndrome de Stockholm avec tout à la fois une phase de rejet et une autre de légitimisation des élites au pouvoir ?  

Christophe Bouillaud : Il faut déjà bien s’entendre sur ce concept de « syndrome de Stockholm ». Autant que je puisse le savoir cette idée est née d’une prise d’otage qui a eu lieu en Suède dans les années 1970 dans une ambassade je crois. Les otages en étaient ressortis relativement favorables à leurs ravisseurs. De ce point de vue-là, je ne pense pas que cela corresponde tout à fait à l’état actuel de la société française. Par contre, ce qui est tout à fait vrai, c’est qu’il y a un discours concernant le Front National de la part des partis en place affirmant effectivement : « C’est soit nous, soit le déluge. » Il y a de même un discours catastrophiste pour préserver l’existant qui est de dire qu’il faut garder l’euro sous peine de tomber dans un gouffre économique. Par rapport à la nécessité des réformes, la logique est la même. Il faut réformer le pays, disent les élites politiques et économiques, comme un Jacques Attali par exemple, sinon ce sera la catastrophe. Donc il y a un discours très général, porté aussi bien par presque l’ensemble de la classe politique : des  néo-libéraux jusqu’aux écologistes, affirmant que la réforme est indispensable pour se sauver. Et d’ailleurs le Front National  porte lui-même ce discours, à savoir qu’il faut absolument tout changer pour sortir de l’impasse. C’est donc un message très partagé, peut-être anxiogène, d’un avenir menaçant qu’il faut éviter à coup de réformes. Même s’ils n’ont pas la même vision des aspects à changer pour se sauver, tous les partis insistent sur la nécessité de l’action. Je suis néanmoins plutôt sceptique sur le fait que seules ces actions partisanes peuvent nous sortir de l’ornière.

En effet, les partis surestiment peut-être de beaucoup leur importance dans le cours de l’histoire. En réalité, la France dispose d’autres ressources que celles à  proprement parler politiques. Elle a aussi des ressources dans la vie sociale, la vie économique et la vie culturelle. Et ce n’est pas parce qu’un parti est au pouvoir ou pas que le pays va s’effondrer. La Région Nord-Pas de Calais-Picardie, ne va pas devenir plus riche ou plus pauvre du simple fait d’avoir telle ou telle majorité partisane qui la gouverne. Les évolutions d’une région dépendent de bien d’autres facteurs.

Par ailleurs, autant qu’on puisse le voir dans les sondages, il y a une extrême méfiance vis-à-vis des partis politiques. La France de 2015, c’est l’un des pays d’Europe qui fait le moins confiance en sa classe politique dirigeante. On est quasiment tout en bas du tableau. De fait, selon un sondage Eurobaromètre récent, on est quand même à un niveau de 5% de confiance dans les partis politiques ! Sachant que les premiers de la classe de ce point de vue en Europe sont certes seulement dans les 30 à 40%, mais tout de même, les Français sont vraiment parmi les plus méfiants. Cette méfiance envers les partis politiques est désormais une spécificité française.

En outre, quoiqu’il en soit de cette méfiance générale vis-à-vis des partis, il reste qu’au niveau de l’électorat du FN aujourd’hui, une partie  lui fait vraiment confiance pour sortir la France de l’ornière. Et plutôt qu’un « ravisseur », le Front National semble être plutôt pour beaucoup de ses électeurs le « sauveur ». Et il y a une asymétrie croissante dans cette situation, car les gens qui votent pour les partis traditionnels ne voient pas majoritairement dans ces formations classiques « le sauveur ». Ils pensent que ces partis ne vont pas améliorer fondamentalement la situation, mais il s’agit pour eux d’éviter le pire. Finalement, les électeurs du FN croient plus à la politique que les autres. Ils croient que leur vote peut changer quelque chose. Ces électeurs pensent que le pire est déjà là et qu’il y a urgence à changer. Et ils sont assez convaincus que le FN peut changer quelque chose.

Quant à parler de « légitimation », je suis un peu plus sceptique sur le terme. Mais c’est vrai qu’il y a une contradiction française très forte entre le fait qu’ils n’aiment pas leurs partis et le fait qu’ils continuent de voter majoritairement pour les formations traditionnelles. Même les derniers sondages sur les régionales réalisées par le Cevipof, les personnes qui vont voter pour un parti traditionnel, donc hors extrêmes, que le FN  et quelques autres représentent environ 60% des Français qui vont s’exprimer. Donc les forces qui ont traditionnellement gouverné la France depuis 1944 sont toujours majoritaires. Mais si l’on regarde les sondages avec précision, on se rend compte que cette tendance est surtout due aux personnes âgées, et d’ailleurs ce sont elles qui vont plus voter que les jeunes générations. Or ce sont chez les actifs et les jeunes que l’on retrouve une forme de séduction pour le FN ou d’autres forces alternatives.

Eric Verhaeghe : Il faut attendre les résultats des élections, dimanche soir, pour prendre l'ampleur des dégâts. Personne ne sait exactement quel est l'état de l'opinion. A ce stade, je retiens surtout que l'autorité est vécue comme fortement légitime et que les Français lancent aujourd'hui un signal discret consistant en une préférence pour la sécurité assurée par un régime fort à une liberté qui les expose aux risques. Mais, pour bien mesurer le phénomène, il faudra suivre les résultats concrets.

La France semble avoir souvent eu recours par le passé à cette figure d’une alternance, d’un sauveur, comment l'expliquez-vous ?

Christophe Bouillaud : Je ne pense pas que ce soit totalement spécifique à la France. L’idée de l’Homme providentiel peut aussi marcher dans d’autres pays. Il ne faut pas surestimer la spécificité française sur ce point. D’un certain point de vue, l’Allemagne aussi a eu son « sauveur » dans les années 1930. On a vu ce que cela a donné. Le sauveur arrive souvent à un moment où le système politique se retrouve face à un mur. La IVème République s’est terminée avec l’arrivé du « sauveur » De Gaulle, car le système n’a pas réussi à s’adapter aux difficultés liées à la « Guerre d’Algérie ». Plus tôt dans l’histoire, les problèmes soulevés par la coalition réunie autour du général Boulanger ont finalement été résolu par le pouvoir républicain en place, et, par conséquent, cela n’a pas débouché sur une crise de régime. Mais il est clair que l’arrivée du général De Gaulle en 1958 correspond à un moment où la IVème République s’est retrouvée dans une situation de blocage par rapport aux problèmes qu’elle avait à régler. Si les forces dominantes d’un système politique réussissent à résoudre les problèmes de fond, alors il n’y aura pas besoin de « sauveur ». 

Eric Verhaeghe : Le sauveur est une figure constante de la culture celtique à laquelle nous appartenons et que nous perpétuons parfois sans le savoir. C'est le Brenn qui soude les peuples de Gaule face aux périls. Il serait d'ailleurs amusant de suivre la transformation de la figure du Brenn en figure du Saint-Sauveur que fut le Christ. On observera toutefois que, longtemps, le sauveur s'est incarné dans des personnages assez jeune. Il faut attendre 1940 pour voir un vieillard (Pétain) l'incarner. Là encore, les sociologues de tous poils s'amuseront à distinguer le fils comme sauveur (Bonaparte, De Gaulle) et le père (Pétain). Hollande tente aujourd'hui de prendre les habits du sauveur. Dans la mesure où il est un sauveur qui fait la guerre et non l'armistice, il est plutôt dans les habits du fils que dans les habits du père. Est-il taillé pour ne pas flotter dans le costume ou va-t-il décevoir? l'avenir nous le dira.

Quelles raisons nourrissent cette idée de la volonté de se trouver un autre ravisseur dans notre société française actuelle ?

Christophe Bouillaud : D’une certaine façon, je pense que le mode de scrutin en France a stérilisé les changements politiques depuis trop d’années. Il a favorisé les divergences entre les grands partis dominants et la réalité de l’opinion. Le problème, c’est qu’on sort très difficilement d’une telle situation, qui arrange bien les partis en place,  et, pourtant, il faudra bien en sortir un jour ou l’autre à mon avis, et ce quel que soient les courants d’opinion qui finiront par l’emporter. 

La société française donne l’impression que ce "syndrome de Stockholm" va en augmentant petit à petit. A contrario, n’y a-t-il pas un risque que le basculement soit brutal ?

Christophe Bouillaud : Sur cette question nous avons peu d’expérience. Les recherches qui ont été faites sur le FN jusqu’ici montrent plutôt qu’il y a encore une forme de plafond de verre. Certes le Front National progresse, mais il se heurte toujours au fait qu’il y a une majorité de Français qui y sont opposés. Surtout le FN est très minoritaire au sein des élites économiques du pays – il n’est que de voir le tir de barrage en provenance du MEDEF à son encontre ses derniers jours. En même temps, il n’est pas impossible que ce plafond de verre finisse par éclater. Et on peut imaginer en ce sens un phénomène complètement conjoncturel qui provoque la bascule. Cela peut-être une crise plus forte que les autres ou un scandale qui apparaîtrait comme particulièrement intolérable aux Français et qui toucherait l’un ou l’autre des partis de gouvernement. Pour l’instant, on n’a pas l’impression de voir apparaître ce genre de scandale, mais qui sait ? Mais s’il y avait aujourd’hui un énorme scandale qui devait toucher l’un des deux grands partis, alors il serait possible que les formations traditionnelles finissent pas s’écrouler. L’affaire Cahuzac ou en plus risible l’affaire Thévenoud constituent peut-être un avant-goût de ce qui pourrait se passer si des manquements graves à l’éthique publique étaient révélés. Et de fait, il me semble que les soutiens de la base électorale des grands partis de gouvernement sont assez faibles rapportées à la masse de l’ensemble des électeurs inscrits, de part et d’autre d’ailleurs, de la droite comme de la gauche. A ce titre, je pense que le score relativement faible de la droite traditionnelle aujourd’hui tient largement au fait que c’est toujours Nicolas Sarkozy qui l’incarne. La droite n’a pas choisi de faire table rase du passé en se trouvant un nouveau leader et en retrouvant une virginité politique. On l’a bien vu au lendemain des attentats du 13 novembre : dès que la droite a commencé à critiquer l’absence de sécurité publique en France, la gauche lui a rétorqué vertement que N. Sarkozy avait supprimé des milliers de postes de policiers et gendarmes – ce qui est vrai par ailleurs-. Avec un leader qui n’aurait pas été l’ancien Président, la droite n’aurait pas eu à assumer cette énorme erreur de gestion, et elle aurait pu attaquer sans frein la majorité actuelle sur la sécurité. D’une certaine façon, la droite est perçue comme toujours au pouvoir, car nul ne peut ignorer que Nicolas Sarkozy a été président de la République entre 2007 et 2012 et que la droite ne veut toujours pas tourner la page de cette époque et de son bilan médiocre.

Eric Verhaeghe : Incontestablement, la France est au bout d'un cycle et la peur de la liberté grandit sans cesse en France, et s'exprime de plus en plus librement. On peut imaginer que, tôt ou tard, un François Hollande, qui n'a pas été préparé à jouer ce rôle, déçoive et que le peuple français appelle à une autorité nouvelle ou différente. Le résultat de dimanche en constituera un indice. Dans l'espace symbolique, une Marine Le Pen ne peut évidemment être comprise, identifiée, décodée, sans une révérence à Cérès, ou aux représentations féminines dans l'imaginaire celtique. C'est une nouvelle forme d'autorité qui risque d'apparaître, avec des valeurs et des réflexes différents. 

Si l’on va au bout du parallèle entre le syndrome de Stockholm et la société actuelle, que dire de l’après ? La France devra-t-elle passer par la case "psy" ?

Christophe Bouillaud : Très sincèrement, je n’aime pas trop cette idée de personnaliser « la France », comme si finalement c’était un corps à « soigner ». C’est très difficile de répondre à cette question, mais c’est sûr qu’il y a une nécessité en France que l’électorat français soit mieux représenté par les partis politiques. Et cela ne pourra aller mieux que lorsque l’électorat en général aura le sentiment que les hommes politiques « prennent en compte », comme le dit la formule des questionnaires d’opinion standard, « les gens comme vous ». Tant qu’on n’aura pas ce réalignement, cela ira de mal en pire. Au final, soit ce sont les élus des partis traditionnels qui changent, soit effectivement c’est le FN qui finit par l’emporter, soit c’est encore un autre parti qui sera perçu comme une vraie alternance. On ne peut pas imaginer de rester encore très longtemps dans cet état où le système politique est  décalé par rapport aux attentes de la société. En fait, le système partisan donne l’impression de ne pas représenter la société française, mais aussi de ne pas lui donner des satisfactions concrètes sur le fonctionnement de la vie quotidienne. En tout cas, la situation actuelle ne me parait pas très durable.    

Eric Verhaeghe : Structurellement, la France a besoin d'épisodes autoritaires pour se réformer. C'est navrant, mais c'est comme ça. Intuitivement, les Français savent que l'ordre dans lequel ils vivent n'est pas durable. Il est à bout de souffle, a besoin d'être réformé, mais n'est pas capable de se réformer seul. Comme dans toute cure, le soin n'interviendra qu'après un effondrement narcissique. 

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