COP21 : pourquoi nous sommes encore TOUS des climato-sceptiques<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
COP21 : pourquoi nous sommes encore TOUS des climato-sceptiques
©Reuters

Bonnes feuilles

Nous sommes conscients que notre activité est responsable du réchauffement climatique et nous en identifions les conséquences comme la fonte de la calotte glacière ou les dizaines de millions de réfugiés climatiques chaque année dans le monde. Pourtant, nous continuons à subventionner généreusement les énergies fossiles, à promouvoir des traités de libre-échange sans clause sur le climat et à utiliser des indicateurs de mesure qui comptabilisent uniquement la production marchande. Ce livre dévoile cette hypocrisie et montre que nous avons les moyens de relever le défi climatique. Une autre voie existe, c’est en réalité juste une question de choix. Extrait de "Le déni climatique", de Thomas Porcher et Henri Landes, publié chez Max Milo éditions (1/2).

Henri  Landes

Henri Landes

Henri Landes est maître de conférences à Sciences Po Paris et cofondateur de l’association CliMates dont il a été le président.

Voir la bio »
Thomas Porcher

Thomas Porcher

Thomas Porcher est Docteur en économie, professeur en marché des matières premières à PSB (Paris School of Buisness) et chargé de cours à l'université Paris-Descartes.

Son dernier livre est Introduction inquiète à la Macron-économie (Les Petits matins, octobre 2016) co-écrit avec Frédéric Farah. 

Il est également l'auteur de TAFTA : l'accord du plus fort (Max Milo Editions, octobre 2014) ; Le mirage du gaz de schiste (Max Milo Editions, mai 2013).

Il a coordonné l’ouvrage collectif Regards sur un XXI siècle en mouvement (Ellipses, aout 2012) préfacé par Jacques Attali.

Voir la bio »

À quelques semaines de la 21e conférence sur le climat (COP21) qui aura lieu à Paris, nous faisons, dans ce livre, un constat sans concession : nous sommes tous climato-sceptiques.

Certes, nous sommes différents de Claude Allègre et des climato-sceptiques traditionnels car nous reconnaissons les causes et les conséquences du réchauffement climatique. Nous sommes bien conscients que la source du problème provient de l’activité humaine et nous en identifions également clairement les conséquences comme les phénomènes météorologiques extrêmes à répétition, la fonte de la calotte glaciaire ou les dizaines de millions de réfugiés climatiques chaque année à travers le monde. Pourtant, en connaissance de cause, nous refusons de changer nos modes de production et de consommation. Peu importe le nombre de conférences et de rapports alarmants, peu importe qu’ils proviennent du GIEC, de l’ONU ou de la Banque mondiale, nous refusons de considérer cette réalité. Ce déni climatique est une nouvelle forme de climato-scepticisme, celle qui consiste à reconnaître le réchauffement climatique dans les faits, sans pour autant agir en conséquence.

>>>>>>>>>>>>>>> A lire également : Hypocrisie écologique : à l'approche de la COP21, le monde n’a jamais autant consommé d’énergies polluantes

Ce constat est visible à différents niveaux. Il l’est dans l’incapacité de nos gouvernants à s’entendre alors que tous les voyants sont au rouge. Il l’est dans les énergies que nous consommons qui restent à plus de 80 % des énergies polluantes. Il l’est dans nos indicateurs de mesure qui comptabilisent uniquement la production marchande sans tenir compte des pollutions et des destructions de ressources naturelles. Il l’est également dans ces centaines de traités de libre-échange, actifs ou en cours de signature, qui font la promotion des échanges de biens à travers le monde sans la moindre clause sur le climat.

Combien de temps pouvons-nous encore nous enfermer dans cette posture hypocrite qui consiste à soustraire constamment la contrainte climatique de nos décisions pour ne pas avoir à remettre en cause notre modèle économique ? Peut-on, par exemple, d’un côté débattre de l’exploitation du gaz de schiste puis de l’autre promouvoir la lutte contre le réchauffement climatique ? Peut-on encore se réjouir d’avoir des réserves de pétrole pour plus de cent ans alors qu’en extraire plus d’un tiers serait dramatique pour le climat ? Peut-on faire la promotion des échanges dans le monde via des traités de libre-échange alors même que les émissions de CO2 doivent baisser dans les cinq années à venir pour tenir l’objectif de 2 °C2 ? Ou bien peut-on encore parler de croissance économique quand celle-ci entraîne la perte d’une grande surface forestière ? Au regard du défi climatique qui nous attend, la réponse à ces questions devrait être négative, elle est malheureusement encore positive aujourd’hui. C’est ce déni que nous dénonçons.

Extrait de "Le déni climatique", de Thomas Porcher et Henri Landes, publié chez Max Milo éditions, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.  

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !