Pourquoi l’état d’urgence va empêcher le remaniement post-régionales<!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Yves Le Drian.
Jean-Yves Le Drian.
©Reuters

Glaciation

Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius étaient notamment donnés partants. Mais impossible, depuis le 13 novembre, de se passer de ces ministres régaliens. La mise en place d’un gouvernement de combat destiné à préparer 2017 attendra.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Ce devait être le dernier tournant du quinquennat. L’ultime modelage visant à préparer la future échéance présidentielle de 2017. Quelques jours avant les attentats, les supputations allaient même bon train : François Hollande allait-il ouvrir l’exécutif aux autres composantes de la gauche (, EELV, PC) ou façonnerait-il, avec Manuel Valls, un gouvernement centro-compatible afin d’aborder les futures échéances par une inflexion à droite ? Une date avait même été avancée, la semaine du 21 décembre, après l’élection des présidents de Conseils régionaux prévue le 18. Jean-Yves Le Drian, en cas de victoire, devait abandonner son portefeuille pour repartir en Bretagne. La présence de Christiane Taubira place Vendôme était remise en question. Laurent Fabius appelé au conseil constitutionnel était aussi donné partant tout comme Michel Sapin. 

Mais le 13 novembre au soir, les plans des uns et des autres sont tombés à l’eau. Le Drian, Taubira, Fabius et Sapin sont, aux côtés de Bernard Cazeneuve, des acteurs essentiels de la lutte contre le terrorisme. Pas question de s’en passer en temps de crise. Ca n’est pas le moment de passer le relais, de transmettre les dossiers, il faut agir. Les ministres doivent être pleinement opérationnels et ce encore pour plusieurs semaines. Même si, souligne-t-on dans l’opposition, rien n’empêche de changer de ministre de la Défense puisqu’en réalité ça n’est pas lui le chef des armées mais le Président de la République. Jean-Yves Le Drian gardera donc, même s’il est élu aux régionales, son poste de ministre. Les autres sont aussi sommés de contenir leurs envies de liberté. "Nous sommes entièrement mobilisés sur la lutte contre le terrorisme et la préparation de la COP21", commentait-on hier au Château.  "Je ne vois vraiment pas comment on peut remanier alors que l’on est en état d’urgence", entendait-on rue de Solférino. Plus que jamais les Français ont besoin de stabilité, de pérennité et, on l’a vu lors de la séance mouvementée à l’Assemblée nationale, ils rejettent avec force toute tentation de retomber trop tôt dans les querelles de politique politicienne. D’autres pourtant s’impatientent : "Il faudra bien le faire ce remaniement, on ne va pas continuer comme ça jusqu’aux présidentielles. Il va nous falloir mettre en place un gouvernement de combat. Ça se fera au premier trimestre 2016", affirme un habitué de l’Elysée. Le grand chambardement devrait, en tous cas, être reporté jusqu’ au 26 février date de la fin de l’état d’urgence.

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