Attentats de Paris : les entreprises qui annulent leurs évènements doivent montrer le même courage que les Français et les maintenir<!-- --> | Atlantico.fr
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Des centaines d’emplois vont être impactés par les attentats.
Des centaines d’emplois vont être impactés par les attentats.
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

Paris, Bruxelles et demain d’autres capitales baissent un à un les rideaux, restreignent l’accès aux lieux publics, annulent des conventions, congrès et autres activités collectives. Des centaines d’emplois sont concernés, en danger de disparition.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Pour le moment ils gagnent. Ils peuvent pavoiser. De l’enfer où, je l’espère, la mort les a expédié, les barbares doivent trouver le moyen de rire, dans leur barbe brûlée. La barbe à barbare. Mais, je l’espère aussi, plus pour longtemps. Ils gagnent à court terme, car outre les victimes, dont la douleur est sans commune mesure avec une douleur matérielle, l’explosion de leur ceinture touche également notre activité économique, nos emplois, la vie de chaque Français. Nous ne pouvons les laisser gagner par contumace. Jamais.

Le constat ? Il est simple. Paris. Bruxelles et demain d’autres capitales, baissent un à un les rideaux, restreignent l’accès aux lieux publics, annulent des conventions, congrès et autres activités collectives. Chaque Français se retourne sur ses pas, craint pour soi et ses proches et des milliers de commerçants, artisans, PME, commencent à marquer le pas. Cela, malgré la belle démonstration de français qui tiennent leur liberté à bout de bras et manifestent, à chaque instant, dans la rue, là où la douleur les a frappé, leur envie de vivre et de ne pas laisser le mal triompher de notre quotidien. Ils sont bons ces Français. Je ne sais pas si il existe un Français de souche, mais il existe une belle souche de français, qui ne s’avoue jamais vaincue. Le village gaulois résiste encore !

Mes pensées iont vers mes amis proches, touchés dans leur chair, car touchés dans leurs chers. Chers amis, chère famille. Notamment notre ami de KissKiss BankBank, indemne heureusement, dont la femme a été blessée par 3 balles et 3 amis envoyés au ciel des justes. A mes partenaires de débat, Jean-Marc Vittori des Echos, ou Pierre Larrouturou de Nouvelle Donne, qui a perdu 5 de ses meilleurs amis sur place. Ses voisins. Nous pensons à eux, comme aux autres victimes, même si la proximité de nos amis, nous marque tout particulièrement.

Désormais, je suis attristé, inquiet par les conséquences des attentats, du cri des lâches, sur notre faible croissance. Et par ces centaines de PME, TPE, artisans et commerçants. Désormais seuls dans des boutiques désertées à ce moment crucial pour l’activité, six semaines avant les fêtes. Car il ne manquerait plus que le mal ait également raison de nos entreprises.

Nous recevons chaque jour dans nos réseaux, "Parrainer la Croissance", le CJD et bien d’autres, les récits de ces entreprises déjà fragilisées par la crise et que l’annulation des évènements et manifestations, qui vont devoir déposer le bilan, faute d’activité. Des centaines d’emplois sont concernés, en danger de disparition. Des familles décimées avant les fêtes et leurs enfants privés de noël. Nous ne pouvons accepter cela.

J’aimerais lancer un appel au courage. Les Français sont debouts. Ils reprennent le chemin des rues, des concerts, des expositions et leurs organisateurs leur ferment la porte au nez. Comment pouvons nous laisser le courage des français sombrer, sans contrepartie, via leurs acteurs économiques ? Ne leurs devons-nous pas, nous, entreprises, de faire preuve d’au moins autant de force et d’instinct de survie ? Allons-nous succomber aussi surement au principe de précaution qu’à la folie barbare ? Notre réponse est non. Cent trente fois NON !

Je demande, j’implore les acteurs économiques, qui vont décider et ont décidé d’annuler leurs conférences, expositions, congrès, de les remettre immédiatement en place, de dédommager leurs prestataires immédiatement, de ne pas les laisser mourir aussi surement que nos compatriotes sont morts à la terrasse des cafés et au Bataclan.

Il n’y a aucun risque à maintenir ces évènements, car le risque est une notion prévisible, calculable, en partie maîtrisable. Les actions de ces fous prétendus religieux, ne sont pas des risques au sens de cette définition. Ils peuvent frapper à tout moment et dès lors, s’emparer du risque pour justifier toutes ces annulations n’a pas de sens. Ou alors, il faut arrêter toute activité en France. Nous devons vivre avec ce risque, car il est désormais non plus un risque mais une certitude et il fait partie de notre équation quotidienne. Renoncer à faire, ne fait qu’ajouter une incertitude de plus à cette équation. Et surtout ajouter une réelle certitude, celle de la disparition de centaines d’entreprises sans justification autre que la peur. La peur c’est la défaite. Nous ne pouvons accepter de perdre. Nous sommes 68 millions, nous avons trois millions d’entreprises, nous sommes la 6ème puissance mondiale. Nous ne devons pas avoir peur, nous devons vivre et simplement exiger de nos gouvernants qu’ils prennent les mesures que 33 années de terrorisme, depuis la rue des Rosiers, aurait dû les obliger à prendre. La peur n’empêchera pas l’impensable, le courage permettra de réaliser l’indispensable.

Résistons. Nous leur devons. Nous le devons à ces hommes et femmes que la terreur nous oblige à conjuguer au passé, car de leur tombe ils nous crient de ne pas sacrifier notre avenir. Acteurs économiques, quand vous annulerez votre événement, pensez à eux, ils méritent votre courage.

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