Sarkozy et moi : un jour, j'ai pris un taxi dont on s'est servi pour transporter du shit…<!-- --> | Atlantico.fr
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Un jour, j'ai pris un taxi dont on s'est servi pour transporter du shit…
Un jour, j'ai pris un taxi dont on s'est servi pour transporter du shit…
©Reuters

Cauchemar judiciaire

Je sais : j'aurais pas dû. Mais est-ce une raison pour me persécuter ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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J'étais convié pour un débat à Sarcelles. Comme j'étais en retard j'ai pris un taxi. Je ne donnerai pas ici le nom de la compagnie pour ne pas lui faire de la contre publicité. J'en ai eu pour une somme astronomique. Mais mon éditeur a eu l'élégance de me rembourser. C'était il y a quelques années.

Mais un jour en lisant la presse j'ai découvert que ce taxi était mentionné pour des raisons fâcheuses. Il avait été utilisé par deux mecs de Montreuil qui se rendaient à Saint Ouen. Ils avaient à livrer du shit à leurs potes de là-bas. On ignore si le chauffeur connaissait la nature de la cargaison.

Puis, toujours en lisant la presse, dont on ne dira jamais assez à quel point elle est utile, j'ai eu la désagréable surprise d'apprendre que mon téléphone avait été géolocalisé à la demande de la juge qui enquêtait sur les deux dealers. J'ai pas, mais pas du tout, aimé. La justice voulait savoir, parait-il, si, de près ou de loin  j'avais quelque chose à voir avec le shit. Et ce faisant elle a pu découvrir en fouillant mon portable si oui ou non je trompais ma compagne. Et s'il m'arrivait d'aller dans des boites échangistes comme Dominique Strauss Kahn.

Comme j'ai très mauvais caractère j'ai écrit Place Vendôme pour exiger des explications et des excuses de la part de la Garde des Sceaux. J'ai demandé aussi, car j'adore plaisanter méchamment, si tous les nombreux utilisateurs du fameux taxi avaient été soumis à la même surveillance policière que moi.

La réponse est arrivée assez vite. Elle portait la signature illisible d'un obscur tâcheron du ministère de la justice. En substance on me faisait savoir que la juge d'instruction dont émanait l'ordre de me fliquer était, en droit, un être libre et indépendant qui n'avait de comptes à rendre à personne. On m'informait également que la Garde des Sceaux était bien trop occupée pour s'intéresser à mon misérable cas.

En effet, m'écrivait on, les seules affaires qui remontaient jusqu'à elle étaient les "affaires sensibles" concernant les personnalités de première importance. Le courrier se terminait sur une note méprisante insinuant que je n'étais quand même pas un ancien président de la République. On me suggérait donc, en langage clair, d'aller me faire foutre. De ma vie jamais je n'avais été aussi humilié. Brusquement je me réveillais. J'avais fait un cauchemar. Ouf, je n'étais pas Nicolas Sarkozy !

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