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1,8% de croissance pour 2016 : pourquoi Hollande ne devrait pas trop se réjouir des nouvelles prévisions de l’OFCE
©Reuters

Fausse joie

Selon l’OFCE, la France retrouverait le chemin d’une croissance confortable pour l’année 2016, à 1.8%, ce qui viendrait "redonner espoir" à François Hollande. Pourtant, lors de ses dernières prévisions, l’OFCE prévoyait une croissance de 2.1% pour 2016, c’est donc bien une révision à la baisse qui a eu lieu.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Le 15 octobre, l’OFCE dévoilait ses prévisions de croissance française pour les années 2015 et 2016. Avec une anticipation de 1.1% pour l’année en cours, et de 1.8% pour l’année 2016, soit 0.3 point supplémentaire par rapport aux prévisions du gouvernement. L’observatoire français des conjonctures économiques prévoit ainsi une accélération économique du pays pour la fin du quinquennat, qui aurait pour conséquence une baisse du taux de chômage, à 9.7%, ce qui viendrait, enfin, valider le scénario d’une inversion de la courbe du chômage, annoncée depuis 2012 par François Hollande.

C’est ce que l’hebdomadaire Le Point relaye sous le titre "Croissance : la prévision qui redonne espoir à François Hollande", avant d’indiquer : "C’est sensiblement plus que la prévision de 1.5% de Bercy sur laquelle repose le projet de budget 2016. Le ministre des finances, qui vante partout la prudence de ses prévisions, en sort conforté". De son côté la Tribune indique "Pour L’OFCE, 2016 sera la vraie année de la reprise".

Soit. Les prévisions formulées par l’OFCE font ainsi état de causes exogènes, comme la baisse du prix du pétrole, conséquence du combat que se livrent les pays producteurs de pétrole, mais également du résultat de politiques publiques européennes. En premier lieu, le soutien qui a été apporté à la demande au sein de la zone euro, de la part de la Banque centrale européenne, au travers de son programme de rachats d’actifs, dénommé assouplissement quantitatif et lancé en janvier dernier. Mais également, en second lieu, de l’atténuation des politiques d’austérité budgétaire, qui avaient pu considérablement alourdir la facture récessionniste au cours des dernières années.

Mais Michel Sapin et François Hollande devraient également prendre en compte un autre point. Car si l’OFCE indique une année 2016 favorable à la croissance en France, le chiffre publié n’est en rien une révision à la hausse. En effet, lors du dernier point conjoncture, en avril dernier, l’OFCE tablait sur une croissance de 1.4% pour l’année 2015, qui a ainsi été révisée à 1.1% ce 15 octobre. Et c’est le même constat qui peut être dressé pour l’année suivante, puisqu’en avril, l’observatoire tablait sur une croissance de 2.1% pour 2016, avant d’être abaissée à 1.8% lors de ce dernier point de conjoncture.

Ainsi, cette prédiction est bien plus favorable que celle du gouvernement, mais elle traduit plutôt une baisse du niveau de confiance de l’OFCE pour l’économie française, par rapport au mois d’avril dernier. Ceci notamment en conséquence du ralentissement de l’économie chinoise, qui fait peser une menace sérieuse sur les exportations françaises, et plus largement, sur celles du continent tout entier. Mais cette révision à la baisse n’est pas une anomalie par rapport aux autres organismes de prévisions.

En effet, l’INSEE prévoit également une croissance 1.1% pour le pays en 2015, tout comme le prévoit la commission européenne. Alors que le chiffre de 1.2% est retenu pour le FMI et par le Banque de France, ou encore celui de 1% pour l’OCDE. Concernant l’année 2016, le gouvernement table bien sur une croissance de 1.5%, alors que l’OCDE table sur 1.4%, 1.7% pour la Commission européenne ou encore 1.8% pour la Banque de France. Ainsi, en abaissant sa prévision pour 2016, de 2.1 à 1.8%, l’OFCE rejoint finalement la fourchette du consensus, c’est-à-dire un chiffre compris entre 1.4 et 1.8%. 

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