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Les banques européennes ont de plus en plus de mal, à se financer.
Les banques européennes ont de plus en plus de mal, à se financer.
©Reuters

Revue d'analyses (financières)

Dans l’œil des marchés : Dominique Trenet, stratégiste dans une société de gestion indépendante, dresse, chaque mardi, un panorama de ce que disent et écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Dominique Trenet

Dominique Trenet

Dominique Trenet est stratégiste dans une société de gestion indépendante

Chaque semaine, il réalise pour Atlantico une synthèse des opinions les plus significatives sur l’évolution de la crise que nous sommes en train de vivre.

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Les banques européennes ont de plus en plus de mal, à se financer. Cela ne veut pas dire que la BCE ne fait rien.Selon Chris Wood le stratégiste de CLSA à Hong Kong, elle a acheté 203Md€ d’obligations souveraines et prête en ce moment 641 Md€ aux banques européennes. Le capital de la BCE qui n’est que de 5,3 milliards d'euros est "leveragé" 30,8 fois contre 52,2 fois pour la Banque d’Angleterre, 16,5 fois pour la Banque de France et seulement 5,7 fois pour la Deutsche Bundesbank (ce qui signifie que la BCE a des engagements à hauteur de 30,8 fois le montant de son capital ; plus ce ratio est élevé, plus une institution financière peut être fragilisée en cas de crise).

Malheureusement, la possibilité d’utiliser des collatéraux diminue très vite. C’est le nom générique des différents types de papier admis par les banques en garantie des prêts accordés. Selon Richard Comotto de International Capital Market Association, c’est l’équivalent de la graisse qui permet à l’injection de monnaie par les banques centrales de se transformer en prêts. Comme le fait remarquer le patron du crédit d’une grande banque américaine à Londres , qui ne veut pas être cité, « on avait le cancer à cause des dettes souveraines détenues par les banques. On pourrait mourir d’une attaque cardiaque en raison de la disparition quasi-totale des prêts interbancaires. Si on en réchappait on pourrait néanmoins attraper une pneumonie provenant des nouvelles régulations bancaires qui vont être mises en place ». C’est la raison pour laquelle la BCE et la Fed, pour apporter de la liquidité au système bancaire ont baissé la semaine dernière de 50 bp le taux du dollar overnight index swap (OIS).


L’Europe avance vers la récession

La croissance de la zone Euro a été encore revue à la baisse pour 2012. Laurence Boone de BOA MLà Londres s’attend à une baisse de -2,5%. Les prévisions en matières de bénéfices ont été ramenées pour les sociétés européennes à +4% en 2011 et 0% en 2012 (avec -5% pour les financières et +2% pour les sociétés non financières), contre un consensus qui se situe encore entre 7 et 10%. La Grande Bretagne, d’après George Osborne, Chancelier de l’Echiquier a maintenant une chance sur trois de tomber en récession. Il a annoncé la poursuite de la réduction des dépenses publiques qui vont se poursuivre pendant six ans. Pour l’année budgétaire en cours cela se traduira par 300 000 suppressions d’emplois publics et une réduction des salaires réels des fonctionnaires.

Heureusement, toute l’Europe n’est pas dans la zone Euro. C’est ce qu’a fait remarquer Stan Pearson, Head of European Equities de Standard Life, dans le cadre d’un séminaire organisé la semaine dernière pour des investisseurs internationaux à Paris. Cinq pays qui sont Suède, Norvège, Danemark, Suisse et Pologne n’ont pas les contraintes liées à l’Euro. Ils représentent 31% de la capitalisation boursière des marchés européens. Ils offrent selon lui encore de nombreuses opportunités d’investissement.


Panique en Chine

Le vrai problème de la Chine ce n’est pas la bulle immobilière, les risques d’inflation ou les problèmes concernant la démocratie, c’est celui des robots. Fanuc le numéro un mondial japonais de la fabrication des robots a expliqué à un petit nombre d’analystes, qu’il y a dix ans un robot remplaçait un travailleur payé 50$ de l’heure. Aujourd’hui on en est à 2$ de l’heure soit un coût du travail inférieur au coût chinois ! Le résultat est simple. Une société comme Foxconn, le fabriquant de Apple devait passer dans les trois ans qui viennent à 2 millions d’employés contre un million actuellement. Avec les robots de Fanuc elle passera à 500 000 !

Les services pétroliersfait partiedes secteurs attractifs.Dominique Patryde CA Cheuvreux qui couvre le secteur pour la société de bourse a expliqué dans le cadre d’un séminaire qui a réuni de grands investisseurs anglais à Londres la semaine dernière que le secteur se payait 11,3x les résultats des douze prochains mois soit 18% en dessous de la moyenne de long terme. Les deux valeurs qui ont été mises en avant sont CGG Veritas et Technip


L’univers d’investissement est de plus en plus binaire

Nous sommes dans un monde binaire sur le plan de l’investissement, car les gérants ne maitrisent pas les variables politiques. Michael Ridellgérant chez M&G explique que nous pouvons avoir aussi bien une forte inflation qu’une forte déflation, une forte hausse des actions ou une baisse dans les prochains mois. Suivant la Banque Nationale Suisse qui possède déjà 9% de ses réserves de change investies en actions, La Banque Centrale d’Israël, dans cet environnement a décidé d’investir une partie de ses réserves de change de 76,9Md$ en actions américaines. Barry Topf le senior advisor du Gouverneur Stanley Fischer estime que la diversification dans l’allocation d’actif est la seule façon de réduire les risques d’un portefeuille.

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