La popularité de Merkel au plus bas depuis 2 ans : pourquoi le sex-appeal d’Angela s’est effiloché <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
La popularité d'Angela Merkel chute.
La popularité d'Angela Merkel chute.
©Reuters

2 points de mesures

Les prises de position d'Angela Merkel sur la crise des migrants ont fait reculer la CDU, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne, de deux points selon le dernier sondage publié par le quotidien Bild sur les intentions de vote des Allemands. Sa popularité n'a jamais été aussi basse depuis deux ans.

Atlantico : La popularité d’Angela Merkel n’a jamais été aussi basse depuis deux ans. Qui sont ceux qui ne croient plus en elle et pourquoi ?

Thomas Hanke : C’est évidemment lié à la crise des réfugiés. Mais, à mon avis, cette baisse de popularité n’est pas simplement due au fait que les gens auraient l’impression qu’elle n’est pas capable de gérer la crise. Je crois qu’il y a davantage de facteurs.

D’abord, il y a le problème de la division au sein de son parti sur cette question : certains pensent qu’elle devrait adopter une position plus dure vis-à-vis des réfugiés. Du coup, son parti n’a pas une position très claire. Et en Allemagne, les gens n’aiment pas du tout quand il y a des bagarres à l’intérieur des partis.

Ensuite, il y a des Allemands qui pensent qu’elle a chaviré. Au début, quand elle a vu ce qu’il se passait à Budapest, elle a décidé d’ouvrir les frontières. C’était un renoncement à l’exigence du compromis de Dublin pour les syriens. Puis elle a rétabli les contrôles avec l’Autriche. Les Allemands ne comprenaient plus très bien où elle voulait aller.

De plus, c’était la tâche de l’Etat fédéral de gérer la crise des réfugiés. Mais curieusement, dans la pratique, c’est le Land de Bavière qui a décidé de répartir les nouveaux arrivants dans les différents Landern alors que cela ne relevait pas du tout de sa responsabilité. Angela Merkel n'a pas permis à l'Etat, à son propre Ministre de l’Intérieur, d'assumer sa responsabilité. 

La crise n’a donc pas été bien gérée et les allemands lui reprochent évidemment.

Enfin, il y a aussi des gens qui ont peut-être l’impression qu’il y a trop de réfugiés.

Et que lui reproche-t-on sur le plan économique ?

Certains lui reprochent le salaire minimum, mais c’est une toute petite minorité.

Personnellement, je lui reproche le fait qu’elle n’ait pas pris de décision depuis 10 ans qu’elle est au pouvoir. Elle n’a pas fait grand-chose pour attirer le bien-être vers l’Allemagne pour les années qui viennent. Elle vit toujours sur l’effet des réformes qui ont été faites il y a presque 15 ans maintenant. Les années Merkel ont vraiment été des années de stagnation. Mais je pense que nous ne sommes qu’une minorité aussi à penser cela.

Je n’ai pas l’impression que les allemands reprochent ses décisions sur le plan économique à Angela Merkel, parce qu’en ce moment tout se passe très bien. L’Allemagne vit presque le plein emploi, la croissance, les salaires en hausse... Les gens sont contents et ils ont l’impression qu’à l’avenir ça va aller encore mieux. Par conséquent, je pense qu’il n’y a pas beaucoup de doute qu’elle va gagner les élections.

Pensez-vous qu’une rupture avec la CSU soit envisageable à l’heure qu’il est ?

Je pense que cela n’est pas envisageable. On l’a essayé et cela s’est terminé dans la débâcle pour les deux. On sait très bien maintenant que les deux partis dépendent l’un de l’autre.

Je pense que ce qui est le plus important aujourd’hui c’est qu’elle a beaucoup d’ennemis à l’intérieur du CDU, son propre parti. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !