Fini l'iWatch, bonjour l'iRing : quand le plus petit gadget d'Apple est en approche… mais en approche seulement

Atlantico : Après l'Apple Watch, Apple sort l'iRing, une bague connectée, parlez-nous de cette nouvelle tendance de l'électronique à porter sur soi !

Gilles Dounès : Attention, même si l'édition dominicale du Daily Mail a sorti une infographie basée sur un brevet demandé par Apple le produit n'est pas encore sorti et rien ne dit qu'il le sera un jour. Ceci posé, cette tendance du "wearable computing" a commencé bien avant l'Apple Watch. Les équipementiers sportifs ont sorti des bracelets de surveillance, de monitoring de suivi de performance. C'est même Apple qui a lancé ce type de dispositif en 2005 en partenariat avec Nike, avec Nike+iPod : un capteur dans la chaussure que l'on étalonnait était couplé à un iPod à une molette clicable à l'époque et donnait le nombre de kilomètres parcourus, les calories grillées tout en servant de coach numérique ... Avec le temps, ces objets ont eu de plus en plus d'autonomie et de fonctions. En 2008 ou 2009, au moment de la sortie de la 1 ère version de IOS, alors qu'on savait que Steve Jobs était de nouveau malade du pancréas, les développeurs avaient proposé un "objet connecté" pour contrôler et suivre la glycémie. Il y a une vraie tendance dans les équipements destinés aux sportifs mais également à la E-santé ou à la domotique. De nombreux constructeurs d'objets intelligents mais également des constructeurs traditionnels proposent qui sa montre, qui sa balance ou même son tensiomètre connectés. 

Cela s'accompagne d'une multiplication des écrans, soit pour les contrôler soit pour visualiser leurs résultats : les téléphone, montres, tablettes et là une bague, toujours selon ce brevet.  Tout le monde cherche à trouver quelque chose pour rendre des services aux utilisateurs, en particulier Apple dont c'est le mantra et qui petit à petit, en s'appuyant sur l'électronique et le logiciel, s'est réorganisé autour du service. Et la force de la marque, c'est de proposer, en principe, de la valeur ajoutée en terme de simplicité d'utilisation et de sécurité à ces services gratuits ou payants. 

Maintenant, ce n'est pas parce qu'une demande de brevet a été déposée et  acceptée, que le produit sera forcément commercialisé. Une des phrases favorite de Steve Jobs était qu'Apple est aussi fière et même davantage des produits qui ne sont pas sortis que de ceux qui le sont effectivement. sont fiers autant des produits qu'ils ont sorti que ceux qu'ils n'ont pas sorti.

Pourquoi n'est-ce qu'un brevet ? Apple veut-il se protéger intellectuellement pour éviter de se faire voler son produit ou lance-t-il les concurrents sur une mauvaise piste ?

Ce qui est étonnant c'est que Apple sort un brevet si tôt avant le lancement effectif d'un produit. Soit il y a une idée qu'il veulent protéger et ils reviendront dessus ultérieurement parce qu'ils ont le sentiment d'avoir une bonne idée et que ce sera utile. Soit c'est pour le monnayer auprès de quelqu'un d'autre. 

Soit ils veulent lancer la concurrence sur une fausse piste pour lui faire gaspiller ses ressources humaines en recherches et développement, ou à lui faire perdre du temps et de l'argent. Il faut garder à l'esprit qu'Apple est extrêmement surveillée par ses concurrents, et il suffirait d'une simple annonce que la firme à la pomme est en train de travailler sur un fil à couper le beurre connecté pour qu'un certain nombre de ses concurrents annoncent faire de même. C'est exactement ce qui s'est passé pour la montre connectée.

On se souvient au début des années 2000 que la marque de Steve Jobs avait lancé la reconnaissance d'écriture, puis Microsoft a repris le projet, est-ce que l'iRing aura le même destin ?

Plus exactement, Apple avait développe au milieu des années 90 une technologie de reconnaissance d'écriture baptisée Rosetta, comme la Pierre de Rosette. Celle-ci était disponible sur le Newton, l'ancêtre des PDA. Cet outil a ensuite été porte sur le Mac, en 2002-2003. Avec une tablette graphique et un stylet vous pouviez écrire manuellement et il existait une reconnaissance d'écriture qui fonctionnait parfaitement. Apple a ensuite décidé d'arrêter de le maintenir et Microsoft a développé de son côté un système concurrent efficace, pour ses tablettes, Tandis que Job a refusé l'utilisation du stylet en disant que le doigt suffisait.

Cette fois, pas besoin de stylet non plus, mais ce brevet tel qu'il est décrit autour de cette bague pose un certain nombre de questions: Apple qui n'a pas voulu de lunettes et qui permettent de prendre des photos en toute discrétion peut-elle sortir une bague qui remplit exactement les mêmes fonctions ; quelles sont les fonctions qu'elle peut spécifiquement remplir et qui ne peuvent être assuré par d'autres objets connectés, est ce qu'elle ne va pas « rouler » a l'utilisation ou blesser son utilisateur et finir au fond d'un tiroir...

Au moment où Tim Cook a repris le flambeau, tout le monde disait qu'il n'avait pas le même talent de leader que Steve Jobs. Aujourd'hui, Apple a repris sa place de leadership sur les smartphone, ne serait-ce qu'en termes de valeur, et si Samsung Electronics s'est remis à gagner de l'argent, c'est davantage avec son activité de composants. Donc évidemment tout le monde, médias compris, attend que le leader fasse un faux pas pour que la compétition soit relancée. Ni Apple, Ni Tim Cook n'ont donc intérêt à sortir quelque chose simplement pour lancer un nouvel objet sur le marché, et serait antipodes du fonctionnement d'Apple, c'est-à-dire se concentrer sur des produits extrêmement bien faits, très léchés et en étant sûrs que personne ne fera mieux. 

Y a t-il des brevets de design sortis qui étaient différents des produits commercialisés au final ?

Les brevets de design protège un facteur de forme bien précis, il est donc en principe extrêmement réaliste même si elle est supposée ne décrire que telle ou telle version du produit. Mais il est également très fréquent que des produits ou des concepts décrits dans des brevets ne voient jamais le jour, ou soit utilisés différemment, ultérieurement.

Apple annonce que sa voiture sortira dans quatre ans, ce qui correspond au timing habituel d'Apple avec des premières rumeurs puis une commercialisation. Ici, les rumeurs sont assez précises. L'iRing sera-t-il un accessoire de la voiture ? Comment va-t-elle être utilisée ? Peut-être comme un clé de démarrage. Mais il existe déjà l'Apple Watch.

Mais, souvenez-vous de l'iPhone ! Personne n'y croyait quelques mois encore avant sa sortie. De même que la tablette. Après l'échec de Microsoft, peu de personne n'y croyait. L'Apple Watch également. Tout dépend de l'interface et du service rendu qui est primordial pour Apple. IIs ont déjà de nombreux lièvres après lesquels ils courent comme la voiture, où ils sont en compétition avec beaucoup d'autres. L'iRing est une idée séduisante. Il faut qu'ils travaillent beaucoup pour qu'elle soit utilisable. Il y encore loin de la coupe aux lèvres. On attendait une télévision d'Apple qu'ils ont laissé tomber pouropter pour un boîtier à poser à côté de la télévision. Ce n'est pour le moment qu'une rumeur. Des idées comme ça il y a des centaines, mais ensuite peu deviennent réalité. Apple semble être le spécialiste du genre. Il y a sûrement d'autres produits que Apple commercialisera avant cette iRing. De plus, si Apple le fait, il changera le nom du produit et enlèvera sûrement le "i" puisqu'il existe déjà un accessoire qui se nomme ainsi. Mais, rien n'arrête Apple.