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Le Royaume-Uni est-il en train
de couler ?
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Going down, down, down...

Le ministre des Finances britannique George Osborne a indiqué que l'économie du Royaume-Uni risquait de basculer dans la récession si la crise de la dette n'était pas rapidement résolue. Il a également annoncé un plan de grands travaux chiffré à 35 milliards d’euros. Suffisant pour redresser la barre ?

Sophie Loussouarn

Sophie Loussouarn

Sophie Loussouarn est spécialiste de l’histoire politique et économique du Royaume-Uni et proche du monde politique anglo-saxon.

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Le Royaume-Uni est entré dans une phase d’incertitude depuis septembre 2008. Après une phase de reprise depuis 2009, l’économie britannique subit aujourd’hui les contrecoups de la crise de l’eurozone (zone euro), qui présente le plus grand risque que le Royaume-Uni ait connu depuis son entrée dans l’Union Européenne au 1 janvier 1973, puisque 50% de ses partenaires commerciaux européens se trouvent aujourd’hui confrontés à la crise des dettes souveraines. C’est la cause du ralentissement de sa croissance économique tombée à 0,5% du PIB pour le dernier trimestre de 2011.

Les cinq maux du Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est aujourd’hui frappé par cinq maux :

  • Le déficit public ;
  • Le ralentissement de la croissance ;
  • L’inflation ;
  • Le chômage ;
  • Le déficit commercial ;

Le gouvernement travailliste de Tony Blair et de Gordon Brown a laissé un déficit public de 11,5% du PIB en 2010. Depuis le 11 mai 2010, l’objectif du gouvernement de coalition a été de réduire la dette publique par un budget d’austérité présenté le 22 juin 2010, et une revue des dépenses publiques présentée le 22 octobre 2011. Le ministre des Finances George Osborne a maintenu ces priorités cette année, tout en présentant un budget pour la croissance le 23 mars 2011. Mais la croissance économique ne sera que de 0,9% du PIB pour l’année 2011.

La hausse des prix des matières premières a fait passer l’inflation à 5% en novembre 2011. Le chômage a également connu une augmentation en novembre de cette année et atteint 8,3%. La consommation des ménages est aujourd’hui revenue à son niveau de 2008, au moment de la chute de la Royal Bank of Scotland et de Lehman Brothers.

Un plan de relance ambitieux 

Ce mardi, le ministre des Finances George Osborne a présenté ses mesures de relance à la Chambre des Communes (Chambre basse du Parlement du Royaume-Uni) pour désamorcer la grève du secteur public de mercredi. Il a donné l’exemple d’un plan ambitieux pour faire face à une conjoncture difficile.

Ce dernier a notamment la volonté d’aider les petites entreprises, de soutenir l’innovation et d’aider les familles à faire face à l’augmentation des prix. Le ministre des Finances a réaffirmé que le gouvernement ne diminuerait pas les dépenses en matière de santé et d’éducation. Pour faire face à l’allongement de la durée de la vie, il a annoncé que l’âge de la retraite passerait à 67 ans en 2024.

Enfin, le gouvernement encouragera la construction de logement pour les familles, et consacrera 5 milliards de livres aux grands travaux d’infrastructure (aéroports, routes, métro). Seront réformés le droit du travail et de la fiscalité (impôt sur le revenu et impôt sur les sociétés), afin de favoriser une plus grande flexibilité du marché de l’emploi et d’augmenter la productivité des entreprises.

Le gouvernement maintient le cap pour réduire les déficits 

Il semble paradoxal de se demander si le Royaume-Uni est en train de couler alors même que l’Europe est comparée au Titanic ! Mais l’économie britannique, très dépendante de la zone euro pour ses échanges commerciaux, subit de plein fouet la crise des dettes souveraines.

Dans ce contexte, il faut continuer à rééquilibrer l’économie britannique qui est aujourd’hui encore trop dépendante des services et notamment des services financiers. Le Royaume-Uni doit investir davantage dans son industrie, qui comporte des secteurs porteurs comme l’industrie pharmaceutique, l’aéronautique, les télécommunications, l’informatique et l’agroalimentaire.

Comme l’a dit le Vice-Premier ministre libéral-démocrate Nick Clegg : « Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour promouvoir la croissance économique. Nous devons construire des maisons et des routes pour l’avenir ». Le gouvernement de coalition veut maintenir le cap de 2015 - même si ce dernier doit se prolonger au-delà - pour réduire le déficit public structurel, et rétablir la confiance des marchés.

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