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Le Pape François restera-t-il vraiment dans l'Histoire ou surfe-t-il sur un effet de mode ?
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Bonnes feuilles

Comment juger si un pape a bouleversé le monde ? Faut-il mesurer son pouvoir spirituel ? Prendre en compte l’histoire de l’Église ou celle du monde ? En admirer le faste ou l’humilité ? Doit-il être un prophète, un homme d’État, un mécène ou un penseur ? Depuis l’apôtre Pierre jusqu’à François, ils ont été 266 à occuper la charge suprême à la tête de l’Église catholique. Dans l’histoire de la papauté, l’auteur a retenu douze souverains pontifes dont les actions et les convictions ont changé l’Histoire. Extrait de "Ces 12 papes qui ont bouleversé le monde", de Christophe Dickès, publié aux éditions Tallandier (2/2).

Christophe Dickès

Christophe Dickès

Historien et journaliste, spécialiste du catholicisme, Christophe Dickès a dirigé le Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège chez Robert Laffont dans la collection Bouquins. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la politique étrangère et à la papauté (L’Héritage de Benoît XVI, Ces 12 papes qui ont bouleversé le monde). Il est enfin le fondateur de la radio web Storiavoce consacrée uniquement à l’histoire et à son enseignement.

 

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Au terme de cet ouvrage se pose une première question inévitable au sujet du pontificat actuel : François sera-t‑il compté parmi les grands papes ? Au moment où ces lignes sont écrites, le deuxième anniversaire de l’élection du cardinal Bergoglio vient d’être célébré. Imagine-t‑on dresser le bilan des pontificats de Pie XI ou Jean-Paul II après deux années ? Naturellement non. Pourtant, cette question reste posée par un monde médiatique en quête de certitudes immédiates quand l’Église se propose, elle, d’appréhender les siècles. L’appréciation de l’oeuvre du pape argentin, fondée sur sa popularité incontestée et incontestable, en devient biaisée, voire surévaluée. Elle est aussi, par certains aspects, en complet décalage avec la réalité d’un personnage dont la complexité est bien plus importante qu’il n’y paraît. Le vaticaniste John Allen a décrit cette erreur de perspective créé par ce pontificat si particulier : « Une des conséquences malheureuse de l’importante fascination publique pour le pape François est que bien de gens portent attention au souverain pontife pour la première fois et ont tendance à considérer que tout ce qu’il se passe, de leur point de vue, est nouveau. » Ce qui bien évidemment faux. En conséquence, tout au long de cet ouvrage, afin d’éclairer les temps présents, il paraissait important d’évoquer par petites touches des aspects du pontificat et de la personnalité de François, aspects qui semblent nouveaux et exceptionnels alors qu’on les retrouve chez plusieurs de ses prédécesseurs : le souci de la pauvreté, la volonté de réformer la curie, la recherche d’un meilleur équilibre des structures de pouvoir au sein de la hiérarchie ecclésiastique, l’évangélisation des « périphéries » de l’Église… Il n’est donc pas si facile de distinguer les éléments faisant de ce pontife un « pape révolutionnaire », comme il est souvent qualifié ici et là. Avec son caractère trempé et volontaire, François a complété le travail que Benoît XVI a entrepris au sein des instances du Vatican. Il a aussi entamé une réforme de la curie comme Pie X, Paul VI et Jean-Paul II le firent au xxe siècle. Il est sûrement le symbole du basculement géopolitique du catholicisme vers le Sud, mais nous avons vu que Jean-Paul II avait acté ce retournement sur fond de déchristianisation européenne. Pour le vaticaniste Edward Pentin du Catholic Herald, François se distingue par sa simplicité de vie et son accessibilité dans l’exercice du pouvoir, un caractère que l’on retrouvait cependant chez Jean XXIII et bien plus encore chez Pie X. Toujours selon l’hebdomadaire britannique, la nouveauté de ce pontife réside surtout dans cette joie et cette espérance qu’il communique à l’échelle d’un monde secoué par les crises et les inégalités, les guerres et les violences, les peurs et les incertitudes. Ce que confirme un autre vaticaniste : « Dans un monde désenchanté, il apparaît […] comme un leader mondial qui n’a peur de rien alors que les plus hauts responsables politiques semblent tétanisés. »

Extrait de "Ces 12 papes qui ont bouleversé le monde", de Christophe Dickès, publié aux éditions Tallandier, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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