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Comment rendre des élections régionales intéressantes ? Oubliez les politiques et demandez aux chefs d'entreprise
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

Pas d’idées, pas de visions... les élections régionales de 2015 sont déjà terminées avant d'avoir commencées. Mais les entrepreneurs ne baissent pas les bras pour autant.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Pourquoi les régionales suscitent-elles aussi peu d’attention, d’intention de vote et d’intérêt ? Pourquoi d’ailleurs devraient-elles en susciter ? Pourquoi devrions-nous porter une attention particulière à cette institution, que si peu connaissent, que si peu comprennent et dont nous ne mesurons que si peu les conséquences sur nos vies quotidiennes ?

Pourtant, nous nous trompons. Cette entité inconnue, dotée d’un budget colossal, de pouvoirs conséquents, nous touche d’une façon invisible, chaque jour, au plus près. Ces pouvoirs mystiques gouvernent l’éducation, les transports, l’économie, le social, bref ils constituent un Etat dans l’Etat. Moins lointaine que l’Etat, la région nous semble pourtant plus éloignée. Portée par des êtres que nous ne voyons qu’à travers moultes cocktails dinatoires et d’actions d’apparat, il semble à chacun que l’essentiel du budget passe dans la rémunération de ses élus, les petits fours et les revues publicitaires à la gloire de son action. C’est exagéré bien sûr, mais pas très loin de la réalité.

La région est un des maillons de plus d’une machine à gaspillage. D’un millefeuille à grosse couche. Un relai essentiel du maillage politique d’une classe pour qui chaque action et chaque euro qui la finance est avant tout dédié à la survie de l’espèce de "l’homo politicus". Pas de vision, peu ou pas de résultats détaillés mesurant le chemin accompli, pas de mesure de l’action et aucune démocratie directe permettant d’assurer une minimum de visibilité du citoyen sur le travail quotidien de ces hommes et femmes dont la rémunération virevolte gaiement de 800 à 5500 euros environ.

La région île-de-France joue aux dés avec un budget de 5 milliards d’euros, une paille, qui manifestement s’est logée dans un œil désormais aveuglé par le brouillard entretenu par ces élus fantômes et pourtant si nombreux. La région, c’est comme Londres. Souvent froid et masqué par un brouillard permanent. Mais, chaud à l’intérieur du fait du confort bienveillant qu’un siège très parisien, qui leur permet de rester bien à l’écart des tourments des territoires extérieurs au périphérique. Néanmoins pour rompre, en apparence, avec ce parisianisme politiquement incorrect et désormais trop visible, pour des élus qui souhaitent communiquer sur la proximité, la région île-de-France a décidé de s’offrir un nouveau Palais. Un écrin plus proche des Franciliens, mais propret et confortable, afin de ne pas traumatiser ses locataires, qui n’ont plus l’habitude des conditions vécues par les barbares que nous sommes. Le coût de cette petite propriété ? Environ 1 milliard d’euros, qui vraisemblablement aussi bien géré que la plupart des projets publics, finira par un doublement, dans le meilleur des cas.

Savons-nous qu’une liste pour les régionales est composée de 215 personnes ? A l’heure où chacun se pose la question de l’utilité d’avoir 577 députés et plus de 350 sénateurs, qui s’est ému un jour qu’il soit nécessaire d’avoir 200 élus à la région ? Pourquoi une région devrait-elle avoir besoin d’autant de personnes pour être aussi invisible ? Pourquoi devrions-nous avoir besoin d’une sorte de parlement supplémentaire pour gérer la région parisienne ? La réponse est simple : AUCUNE IDEE !! Rien ne peut justifier qu’il faille un personnel politique aussi important, sauf pour se dire qu’il faut se mettre à plusieurs pour dépenser plus.

C’est aussi la raison pour laquelle ces élections sont aussi peu populaires. Personne ne connaissant son fonctionnement, personne ne se sent concerné par le fait de participer à la nomination de ses représentants.

Pourtant nous devrions. Si nous le faisions, nous pourrions peut-être pousser ces touristes politiques bien rémunérés, à avoir, à minima, une vision et des projets pour une région qui représente un tiers du PIB de notre pays. Cette région qui mériterait une ambition bien sentie et une volonté d’en faire le fer de lance du rebond de la France. Car un tiers du PIB du pays a la possibilité d’entraîner une partie du pays derrière lui. Mais non. Rien. Nothing. Niente. Le néant.

Les propositions des candidats ressemblent à une liste de vœux ou une farce de Noël. Comme toujours, le pouvoir en place, faute de transparence, vous assure de la perfection de sa gestion et de lendemain encore meilleurs. Et les prétendants promettent des milliards d’économie et un rebond démocratique, qu’ils ne mettent jamais eu œuvre dans les autres régions où ils sont aux commandes. Un jeu de dupe bien coûteux pour tous. C’est la farce ou la dette pour tous. Et le changement, avec ces acteurs ne sera jamais pour maintenant.

Les entrepreneurs ont décidé qu’il en serait autrement. Ils tentent d’entraîner la société dite civile, les citoyens, les délaissés de la décision, à leurs côtés, et de faire en sorte, qu’enfin, la France puisse se représenter elle-même. Que la France se prenne en main et cesse d’être l’otage des acteurs d’un simulacre démocratique qui a trop duré, afin d’imposer des solutions que seuls ceux qui travaillent, au quotidien, et connaissent ce qu’est "la vraie vie" peuvent apporter au projet politique.

Et surtout, faire remonter au grand jour ce que nos politiques ont enfoui au plus profond du sol régional, faute d’avoir la moindre idée sur la façon de réveiller notre envie de faire ensemble. Nous, l’ambition, la fierté de faire tous ensemble, de réécrire la définition d’un destin commun, nous avons encore une idée assez précise de la façon dont on peut y parvenir. Mais plus que tout, si nous le faisons, nous le ferons pour nous tous, pour la collectivité et non pour nous-mêmes. Pour la réussite de ce pays, chacun d’entre nous est prêt à sacrifier son confort, sa relative tranquillité, car il est des choses qui surpassent l’égoïsme quotidien et l’intérêt personnel afin de susciter le sursaut collectif.

Ces régionales sont peut être une première (et dernière) occasion de ré-enchanter le rêve français, qui est enfoui, mais pas enterré. Il faut être plus près du sol afin d’en prendre conscience et nos élus régionaux, comme tous les hommes d’appareil de ce payssont "hors sol". Plus proches de vous, car nous sommes comme vous, nous sommes la véritable France, nous pouvons transformer ce suffrage sans saveur en rêve éveillé. Il existe une quatrième voie, et nous allons l’ouvrir. Loin des populismes. Près des citoyens. Une région parisienne prospère, qui fasse de Paris le cœur mais non le corps et les membres d’un territoire qui mérite de retrouver l’équilibre. Et l’emploi. Nous devons nous y employer. C’est possible et nous pourrons en être fiers. Les quelques rares idées intelligentes et intelligibles exprimées en matière économique dans cette campagne, nous les leur avons soufflées. Ils auraient été incapables de les imaginer. Alors pourquoi se contenter d’un pâle imitateur quand on peut avoir l’orignal ? Aux actes citoyens ?

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