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La véritable raison pour laquelle les rock stars meurent jeunes (et non ce n’est pas ce que vous croyez…)
©Instagram Kurt Cobain

Sexe, drogue & rock'n'roll

Tentations, dérives, dépressions, dépravations, la jouissance du succès et l'exposition médiatique ont été fatales à de nombreuses rock stars. Comment le rock'n'roll a nui à des artistes comme Amy Wine­house, Jim Morrison, Jimi Hendrix ou encore Brian Jones ?

sexe, drogue et rock'n'roll : la litanie des rock stars semble liée à une existence torturée, rythmée d'excès et de débauche. "Il vaut mieux brûler que disparaître", écrivit Kurt Cobain dans sa lettre de suicide. Tentations, dérives, dépressions, dépravations, la jouissance du succès précoce et l'extrême exposition médiatique ont été fatales à de nombreuses rock stars telles qu'Amy Wine­house, Jim Morrison, Jimi Hendrix ou encore Brian Jones, toutes disparues à l'âge de 27 ans. Le destin tragique de ces jeunes artistes influents a poussé la société à s'interroger sur cette "malédiction" qui plane au-dessus des artistes en mal de rock'n'roll. "Je ne suis pas sûr que j’atteindrai les 28 ans. Au moment où, musicalement je sentirai que je n’ai plus rien à donner, je ne serai plus de ce monde" disait Jimi Hendrix. 

Une rock star a plus de chance de se suicider que le reste de la population

Qu'il s'agisse des biographies de Jimi Hendrix ou du documentaire sur la vie d'Amy Winehouse, tous les documents relatant de leur existence mettent l'accent sur le quotidien dévergondé de ces musiciens passionnés, mais si fragiles face à l'alcool, la drogue, la luxure et la déchéance. Cette terrible tendance a poussé plusieurs professeurs et chercheurs à s'intéresser au phénomène. En 2007 déjà, une étude menée par Mark Bellis de University de Liverpool et publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health, s'était penchée sur le taux de mortalité de 1064 artistes sélectionnés à partir du classement des 1 000 meilleurs albums (tous genres musicaux confondus) avant 2000. D'après les résultats, une rock star, qu'elle soit américaine ou européenne, aurait 2,5 fois plus de chance de mourir durant les 5 premières années de sa gloire qu'un citoyen anonyme.

Le professeur Dianna T. Kenny de l'Université de Sydney, a avoué à OZY que "l'industrie de la musique est plus ou moins responsable de la mort de ses musiciens." C'est en ayant étudié les histoires de vie de plus de 12 000 musiciens morts entre 1950 et 2014 qu'elle a fait cette regrettable conclusion. Selon elle, en plus d'avoir une durée de vie infiniment plus courte que le reste de la population, ces artistes seraient 5 à 10 fois plus susceptibles de mourir d'une mort accidentelle et 2 à 7 fois plus susceptibles de se suicider. Selon le professeur toujours, plus de 90% de ces artistes seraient des hommes.

Comme le précise Dianna T. Kenny, les paroles de certaines chansons évoquent des sujets brûlants comme le sexe, l'alcool, la drogue, la dépravation, la décadence ou l'argent, sans que les dangers liés à ces thèmes ne soient jamais mis en avant. L'industrie musicale encourage ce genre de direction et les jeunes en redemandent. "Dans la mesure où l'industrie de la musique encourage de tels messages et est complice de ce style de vie, elle valorise le comportement destructeur qui contribue à des taux élevés de dépression, de suicide et de décès parmi ses artistes" a déclaré Dianna T. Kenny. "Avec le métier que je fais et l'industrie [économique] que je suis, il y a tellement d'occasions de sortir tous les soirs et de se fracasser" disait Amy Winehouse…

D'où vient le goût du risque ?

Comment expliquer ce flirt incessant avec le danger, ce besoin de tester ses limites ? Les biologistes qui étudient l'histoire de la vie ont créé le modèle évolutif r/K, une théorie qui explique l'évolution de la stratégie de reproduction des espèces et surtout, leur évolution dans l'environnement. Le modèle "K-sélectionné" par exemple, regroupe les espèces évoluant dans des environnements stables, qui s'investissent auprès de leurs petits comme la plupart des mammifères. Le modèle "r-sélectionné" en revanche, regroupe des espèces qui évoluent dans des environnements instables, au cours de circonstances imprévisibles et qui agissent souvent au détriment de leur vie, comme les insectes.

Les humains intègrent généralement le modèle de K-sélectionné, mais sont également capables de se retrouver dans le modèle r-sélectionné, en aimant flirter avec le danger. Un certain nombre de déclencheurs environnementaux peuvent servir de déclencheurs, dont certains sont directement liés à l'histoire de vie d'un individu. Selon Catherine Salmon, professeur de psychologie à l'Université de Redlands, un père peu investi auprès de ses enfants peut conduire ses progénitures à aimer prendre des risques lorsqu'ils sont jeunes et en quête d'identité. Selon le professeur, si un artiste devient une rock star après avoir atteint l'âge mûr, son comportement devrait être complètement différent.

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