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Confessions de l'enfant terrible du rugby Mathieu Bastareaud, actuel trois-quarts centre du XV de France : "je suis une victime de la mode"
©Compte Twitter officiel/ Mathieu Bastareaud

Bonnes feuilles

Entre succès et dépression, la confession d'un homme désormais apaisé, mais qui ne cache ni ses doutes ni ses souffrances. A l'occasion de la Coupe du monde de rugby, extrait de "Tête haute", de Mathieu Bastareaud, actuel trois-quarts centre du XV de France (2/2).

Mathieu Bastareaud

Mathieu Bastareaud

Vainqueur avec les Bleus du Grand Chelem en 2010, Mathieu Bastareaud a également décroché sous les couleurs du RCT un titre de champion de France en 2014 et deux titres de champion d'Europe en 2013 et 2014.

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J'ai beau enfoncer mon bonnet jusqu'au bas du front et marcher vite, il m'arrive souvent à Toulon d'être suivi. Lorsque je fais mes courses, je sais exactement ce que je veux et je ne perds pas de temps. Au centre commercial de Mayol, qui jouxte le stade, je vais souvent racheter des téléphones, car j'ai tendance à les égarer. J'ai aussi mes habitudes à Micromania et à Atlantic, qui vend des vêtements et du matériel de skateboard. La mode, j'y ai toujours été sensible. Je suis d'ailleurs l'ambassadeur, et même un peu plus, de la marque de streetwear Urban Rugby. C'est Laurent Quaglia, mon agent, qui m'en a parlé le premier. « Bon, Kiki, j'ai un petit truc à te proposer, je te raconte... », m'a-t-il d'abord lancé. Dans sa résidence bordelaise, Laurent croisait souvent au détour des escaliers un voisin, Sylvain Liu, qui, au ®l des échanges, lui annonce sévir dans le textile. Ils évoquent leurs métiers respectifs et se disent qu'il existe un marché sur lequel investir. Laurent lui présente Mourad Boudjellal, que ça ne passionne pas. Puis le président de Toulon le rappelle et a peut-être une idée à exploiter... Il avait déjà déposé la marque Urban Rugby quelques années plus tôt, dans la perspective d'un projet de bande dessinée ± éditeur était son premier métier ± qui n'a jamais vu le jour. Nouvelle réunion avec Sylvain, qui accouche d'une marque de prêt-à-porter un peu street, Urban Rugby. Sachant ma passion pour les fringues, même si mon péché mignon demeure les chaussures ± j'ai plus de cent vingt paires ±, Laurent suggère que je prête mon image et même davantage à cette nouvelle marque.

J'ai très vite été séduit. Je me suis rendu à Bordeaux, à la rencontre de Sylvain et de son équipe. Le courant est très bien passé. J'ai aimé ce qu'ils m'ont montré, mélange de culture rugby et de la rue. Ils m'ont demandé mon avis, souhaitant que je m'approprie les modèles. Je me suis pris au jeu et je m'implique. J'observe aussi beaucoup ce que portent les jeunes, notamment mon demi-frère Lenny. Lors de la tournée en Australie avec le XV de France, j'ai constaté que la mode était le sarouel et je leur en ai fait part. Johanna, qui dessine les modèles, a alors imaginé des vêtements dans cet esprit. Je leur ai aussi proposé de fabriquer des casquettes. Je les aiguille, donne la tendance de ce que je peux observer et que j'aimerais porter. Je participe à certaines réunions, pose pour les catalogues. Lancé en juin 2014 et distribué dans plus de cent lieux, dont les boutiques Intersport et celles du RCT, Urban Rugby vend des tee-shirts, des polos, des casquettes, des sweats, des bermudas, des jeans, des pantalons de jogging. C'est ma première collection ! Les débuts sont encourageants : en un mois, nous avons vendu 30 % de la production. La cible est plutôt jeune et citadine, avec des vêtements simples, jolis, originaux et surtout, j'y tenais, à des prix abordables. Je suis conscient de la dureté de la crise. Nos supporters se saignent pour se payer l'abonnement et venir au stade. La moindre des choses était de les respecter et donc de ne pas les matraquer. Nous ne bradons pas pour autant car les matériaux sont de qualité. J'ai donné des vêtements à mes amis et coéquipiers, pour qu'ils testent eux aussi les modèles. Jusque-là, les retours sont bons. Je n'ai pas mis d'argent dans l'affaire, ni ne suis actionnaire. Je suis l'égérie de la marque, une sorte de directeur artistique bis aussi. Mais je ne décide pas, je suis juste mon inspiration. Prendre le chèque sans rien faire, très peu pour moi. M'intéresser au travail d'Urban Rugby est aussi une manière de sortir du cadre de mon sport. Je porte la marque, naturellement, mais mon partenaire principal demeure Adidas. AÁ moi de trouver le bon équilibre.

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Si la mode est une passion, j'ignore encore si je me lancerai à fond dans cet univers après ma carrière de rugbyman. Une certitude : je ne me vois pas travailler toute la journée derrière un bureau.

Extrait de "Tête haute", de Mathieu Bastareaud, actuel trois-quarts centre du XV de France, publié aux éditions Robert Laffont. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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