Alzheimer : comment parler à quelqu'un dont on se demande s’il commence à présenter des symptômes de la maladie<!-- --> | Atlantico.fr
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La perte de la notion du temps, les changements d’humeur fréquents, l’oubli d’événements récents, des difficultés à s’organiser sont les premiers symptômes que l’on peut observer.
La perte de la notion du temps, les changements d’humeur fréquents, l’oubli d’événements récents, des difficultés à s’organiser sont les premiers symptômes que l’on peut observer.
©Reuters

Mémento

Il y a deux cas de figure : la personne concernée peut exprimer d’elle-même une inquiétude quant à sa mémoire à son entourage ou directement à son médecin ; la personne concernée est dans le déni face aux difficultés rencontrées et refuse d’aborder le sujet.

Lucie Bordeau

Lucie Bordeau

Lucie Bordeau est chargée d’évaluation pour l’association France Alzheimer et maladies apparentées. Elle réalise la modélisation et l’évaluation des actions menées auprès des familles. 

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Judith Mollard

Judith Mollard

Judith Mollard est experte psychologue pour l’association France Alzheimer et maladies apparentées. Elle participe à la rédaction des supports d’information diffusés par l’association et au développement des dispositifs innovants.

 
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Atlantico : Comment réalise-t'on qu'un proche a des signes précurseurs de la maladie d'Alzheimer ? Quels sont les indices ?

Judith Mollard et Lucie Bordeau : Il existe plusieurs indices qui peuvent nous amener à nous interroger sur la pertinence d’inciter le proche à engager une démarche diagnostique. La perte de la notion du temps, les changements d’humeur fréquents, l’oubli d’événements récents, des difficultés à s’organiser sont des troubles que l’on peut observer.

Ces différents troubles sont-ils liés à la vieillesse ou est-ce le début d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée ? C’est l’association et la répétition dans le temps de plusieurs de ces signes qui doivent inciter à prendre rendez-vous pour une consultation médicale.

La maladie est d’apparition progressive et souvent c’est un événement qui fait sens dans la famille comme par exemple, un mari qui a toujours refusé de laisser conduire sa femme et qui subitement lui laisse le volant.

Lorsqu'un proche semble souffrir de la maladie d'Alzheimer, comment lui en parler ? Comment peut-on l'aider ?

Il y a deux cas de figure : la personne concernée peut exprimer d’elle-même une inquiétude quant à sa mémoire à son entourage ou directement à son médecin ; la personne concernée est dans le déni face aux difficultés rencontrées et refuse d’aborder le sujet.

Ces deux situations impliquent un accompagnement différent. Dans le premier cas, il s’agit d’échanger avec elle sur ses difficultés et de l’encourager à consulter son médecin traitant. C’est lui qui peut faire une première évaluation de la situation en réalisant des tests de premier niveau et qui va orienter vers un spécialiste, gériatre ou neurologue, en libéral, en ville ou en consultation mémoire à l’hôpital si une altération des fonctions cognitives sont observées.

Dans le second cas, il est possible de prétexter une visite du couple pour faire un check-up mémoire auprès du médecin traitant ce qui permettra une première approche à deux.

Il est aussi nécessaire de rassurer la personne sur le fait que ses difficultés de mémoire peuvent avoir différentes origines dont certaines sont réversibles.

Si au final, il est absolument impossible de convaincre la personne de voir son médecin, il sera toutefois nécessaire de commencer à mettre en place une aide au quotidien notamment si elle vit seule. En effet, une des répercussions des premiers signes de la maladie concerne la perte de poids puisque très rapidement elle sera en difficulté pour la préparation des repas, entrainant un risque de dénutrition.

Pour réussir la mise en place d’une aide à domicile, il faut y aller progressivement, commencer par un volume d’heure réduit puis augmenter la fréquence, le temps que la personne malade se sente en confiance et ne se sente pas dépossédée de ses activités quotidiennes. La maladie d’Alzheimer est une maladie qui affecte l’estime de soi et qui diminue l’autonomie de la personne. Il n’est pas question de faire à sa place mais de lui apporter juste l’aide dont elle a besoin dans les actes de la vie quotidienne.

Quels sont les obstacles auxquels les proches de malades sont le plus souvent confrontés ?

Une fois le diagnostic posé la difficulté pour les familles est de savoir quelles démarches effectuer, vers qui s’orienter, comment se comporter avec le parent malade, les aides possibles, comment informer l’entourage,…

Pour répondre à toutes ces questions, France Alzheimer et maladies apparentées, propose partout en France une formation gratuite pour les aidants (famille, voisin, ami) en 5 modules qui abordent la maladie et ses symptômes, l’accompagnement au quotidien, les aides financières, etc.

D’autre part, un soutien psychologique est parfois nécessaire face aux bouleversements occasionnés par l’apparition de la maladie et les divergences de point de vue au sein de la famille.

Les associations France Alzheimer et maladies apparentées vont également, du fait des actions de proximité qu’elles offrent,  lutter contre l’isolement et la désocialisation de la personne malade et de son aidant familial principal.

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