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Hervé Morin : remondialiser 
la France (37 heures par semaine)
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Zone franche

Mondialisation, démondialisation, altermondialisme, on connaissait déjà et on commençait même à se lasser… Mais la remondialisation, ça c’est vraiment du neuf !

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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M’étant cyniquement interrogé, il y a quelques semaines, sur l’intérêt d’une candidature d’Arnaud Montebourg à la primaire socialiste (pour mémoire, la réponse était « aucun »), je suis bien forcé de me demander à quoi rime celle d’Hervé Morin à la présidence de la République.

Cet ancien lieutenant de François Bayrou, passé au sarkozysme alimentaire quelques années durant, est en effet convaincu d’être le chaînon manquant de l’offre centriste et se jette dans la campagne avec le concept aussi décoiffant qu’inédit de « remondialisation ».

Eh oui : la mondialisation a mauvaise presse, l’altermondialisme est démodé, la démondialisation est surbookée et, en attendant que quelqu’un ne se mette à prôner l’alter-redémondialisation (ça ne saurait tarder), c’est le cheval de bataille que l’ancien ministre de la Défense a décidé d’enfourcher pour partir au combat.

Bon, je vous la fais rapide : la remondialisation façon Nouveau Centre, c’est l’exigence de relations commerciales internationales loyales fondées sur la réciprocité en matière fiscale et sociale. Ben, c’est comme la démondialisation alors ? Tout à fait. Et même comme la mondialisation tout court lorsqu’elle est présentée comme « heureuse », non ? Exactement. Z’avez tout compris.

Mais l’ami Morin ne s’arrête pas là. Centriste ultime, il n’est ni pour ni contre la réduction du temps de travail, pas plus qu’il n’est hostile ou favorable au retour à la semaine de 39 heures… Non, ce qu’il aime bien, lui, c’est la semaine de 37 heures, sorte de pierre philosophale permettant ingénieusement de faire un sort aux 35 heures sans pour autant priver qui que ce soit de ses RTT !

Le reste est à l’avenant dans son programme, où l’on trouve un peu de tout ce que l’on voit déjà à l’UMP, au PS ou au Modem, mais dans une espèce de vision tellement œcuménique qu’elle vire au syncrétisme.

Oh, il n’est pas exactement antipathique, le patron du Nouveau Centre. Et l’on a presque un peu de peine à lui taper dessus trop vigoureusement parce qu’on sent bien qu’il ne veut lui même embêter personne. Constatons toutefois que sa candidature appartient plus au registre marginal/anecdotique/surréaliste des chasseurs-pêcheurs et autres promoteurs de la loi naturelle qu’à celui des « movers and shakers » susceptibles de remettre le pays en marche.

Tiens, même lorsqu’il passe sur une radio nationale en prime time, il se retrouve à s’engueuler un quart d’heure avec l’interviewer au sujet de la vente d’un obscur cheval de course à un prince émirati à l’identité mal établie… Bah, comme le constate Jean-Louis Borloo, qui sait de quoi il parle, « Une candidature qui n’a pas une chance de gagner sur un programme extrêmement clair, c’est surtout une candidature de témoignage même si je ne veux pas vraiment en dire du mal ».

Ok, moi non plus. Enfin, quand même un peu. On ne se refait pas...

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