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Geneviève de Fontenay détrônée
par la "Miss aux dents longues"
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Coulisses des Miss

Geneviève de Fontenay n'est pas épargnée cette année. Privée de son élection Miss Nationale, la dame au chapeau fait l'objet d'un livre dans lequel la journaliste Amel Brahmi dresse le portrait sans fards de celle qui fut le symbole des Miss France. Extraits (2/2).

Amel Brahmi

Amel Brahmi

Amel Brahmi est journaliste. Elle a commencé sa carrière de journaliste en Irlande du Nord, à Belfast, où elle a travaillé en tant que rédactrice pour un magazine d'informations télévisé. Elle est, depuis 2009, journaliste au Parisien où elle suit l'actualité féminine.

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Voilà Sylvie Tellier seule à la tête de la société Miss France. La « Miss aux dents longues », ou encore « la Miss qui ne faisait pas la taille » : c’est ainsi que ses détracteurs surnomment la nouvelle recrue. Bernard Pichard, délégué régional pendant vingt-cinq ans, a dirigé des élections où elle était candidate. « Elle faisait un mètre soixante et onze et demi. C’est une tricheuse depuis le début ! »

« J’étais atypique, raconte-t-elle de son côté. J’étais plus petite et un peu plus âgée que les autres. » Sylvie est en fait un petit miracle dans l’histoire de Miss France. Élue dauphine à deux reprises en Vendée, elle ne parvient pas à décrocher la couronne. Elle déménage alors à Lyon pour poursuivre ses études, et tente sa chance avec la délégation Rhône-Alpes. À partir de l’instant où elle est enfin élue Miss France, en 2002, soit l’année du rachat de la société par Endemol, il lui faut seulement trois ans pour prendre la place occupée par Geneviève de Fontenay pendant près de cinquante
ans ! Pourtant, ces trois années ont été semées d’embûches.

Elle est en effet broyée par la dame au chapeau, avant de renaître de ses cendres. Une résurrection qu’elle doit à Xavier, dont elle n’a pas toujours été l’ennemie, au contraire. « Elle sentait bien qu’elle était rejetée par ma mère et qu’elle passait au second plan. C’est une fille assez maligne », confie-t-il. « Pendant la préparation de l’élection, beaucoup me disaient qu’elle n’était pas sympathique, que ce n’était pas une bonne camarade. Moi, j’avais l’image de quelqu’un qui se comportait très bien. Je me suis élevé contre tous ceux qui étaient contre elle. » Il la prend sous son aile.
« Au moment de la présélection, ma mère l’a jugée immédiatement », dit-il. Elle lui aurait demandé de ne pas « la mettre dans les douze favorites le soir de l’élection ». Ce qu’il se refuse de faire.

Après avoir conquis le coeur du fils, Sylvie Tellier parvient à se rapprocher de la mère. (...) Jusqu’à ce que celle-ci la choisisse pour le poste de directrice générale de la société Miss France. Dans le cercle des Miss, nombreux sont ceux qui pensent qu’elle était la candidate idéale pour remplacer la dame au chapeau. « C’est panier de crabes contre panier de serpents », confie une ancienne Miss France. « Sylvie est une ambitieuse. Elle est sa copie conforme », médit un délégué avant de raconter qu’alors que les Miss régionales posaient pour une photo de groupe, Sylvie, Miss Rhône-Alpes, aurait lancé à ses concurrentes : « Non mais vous vous êtes vues, c’est moi Miss France ! »

Le jour de son départ d’Endemol, au milieu de ses cartons, Xavier s’interroge sur son avenir. Lui qui n’a jamais travaillé pour une autre société que Miss France peine à imaginer une reconversion. Avant de partir, il menace Virginie Calmels, directrice d’Endemol France, de monter son propre concours. Elle l’ignore. N’a-t-elle pas conservé auprès d’elle la dame au chapeau, seul véritable emblème du concours ? Xavier utilise alors son arme la plus efficace contre sa mère, l’éloignement. Il coupe les ponts, l’isole, lui interdit de voir ses petites-filles.(...)

Trois années s’écoulent avant qu’il n’accepte de renouer avec sa mère. Leur rapprochement coïncide avec le scandale Valérie Bègue. Geneviève, qui n’est prête à accepter aucun écart de la part de la lauréate, se désolidarise de la direction d’Endemol, qui souhaite que la Miss conserve son titre. Xavier reprend alors contact avec elle. Il lui fait comprendre qu’elle doit tenir tête à la société de production. (...)

Geneviève claque la porte en février 2010. Elle évoque alors un futur concours qu’elle envisage de monter… avec Xavier. (...) Or, s’il veut monter sa propre affaire, il a besoin de la notoriété de la dame au chapeau. Alors, pour qu’elle claque la porte, il fait pression sur elle, jusqu’au chantage. Entre Sylvie qui l’implore de rester et Xavier qui la menace à nouveau de ne plus jamais voir ses petites-filles, Geneviève choisit. Effrayée, elle cède et démissionne. 

Extraits de La vie secrète de Geneviève, Editions du Moment, (3 novembre 2011)

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