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Républicains au Touquet : un an après avoir voulu changer le parti du "sol au plafond", Nicolas Sarkozy a plutôt réussi son pari
©Reuters

Bilan d'étape

En novembre dernier, Nicolas Sarkozy exprimait l'envie de changer le parti "du sol au plafond" pour en faire, comme en 2004, une machine de guerre au service de l'élection de 2017. Nom du parti, organisation nouvelle, démocratie militante... Bilan d'étape du processus.

Carine Bécard

Carine Bécard

Carine Bécard est journaliste politique à France Inter.

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Atlantico : Quel point d'étape des chantiers en cours annoncés il y a un an peut-on faire ? 

Carine Bécard : D'un point de vue général, le bilan d’étape est plutôt bon. Il a dit qu’il allait mettre en place un nouveau parti : on l’a, c’est le parti des Républicains. Pour l'apport démocratique dans les prises de décision, on ne s’en est pas encore rendu compte, mais le parti n'a encore que quelques mois. Et du point de vue de l’organisation, on se rend compte que malgré de grandes voix au sein de la formation, avec parfois des positions très différentes, il réussit à les faire assoir autour d'une même table, notamment celui du bureau politique une fois tous les quinze jours.

Lorsque l'on regarde l'état de l'UMP avant son retour, le parti était complètement déstructuré, après une guerre fratricide entre François Fillon et François Copé. On ne peut pas lui retirer le fait qu’il ait mis de l’ordre dans le parti.

Maintenant, est-ce que le nouveau nom du parti a pris ? Les médias dans leur ensemble font bien attention à utiliser Les Républicains, mais le premier réflexe est souvent de parler de l’UMP. Car on ne voit pas du tout la différence entre ce qu’on a appelé l’UMP et ce qui est aujourd’hui les Républicains. Est-ce que la ligne idéologique est différente ? Pour l’instant on ne peut pas le dire. Tout comme la composition des cadres. On a donc très bien compris que c’était avant tout une opération marketing, alors que l’affaire Bygmalion pèse sur le nom de l’UMP.

Si les cadors du parti se retrouvent autour de la table, et que cela semble fonctionner, tout le monde sait que les primaires réveillent les ambitions… Les sujets sont débattus, mais en même temps on sait très bien que chacun joue avant tout pour sa carrière politique. Chacun sait qu’il ne doit pas se montrer dans l’opposition tranchée avec Nicolas Sarkozy à quelques mois des élections régionales.

Au-delà de la refonte du parti, il a promis "le rassemblement" -"Je ne veux plus de tendances, de chapelles, de clans dans notre famille politique"-, avec pour objectif "plus de 500.000 adhérents à l'horizon de la primaire". Ce dernier objectif est-il en bonne voie ?

Tout le talent de Nicolas Sarkozy est de réussir malgré tout à donner une impression, un semblant d’unité. Je ne suis pas sûr que tout le monde réussisse à installer autour de la table tous les ténors, ou de réussir à faire une photo de famille comme à la Baule la semaine dernière. Maintenant le problème c’est que ses futurs adversaires ne feront rien pour l’aider. Mais il sait appuyer sur les bons leviers –comme les élections régionales-, où tout le monde comprend ces intérêts communs. Il est un chef d’orchestre qui sait faire, qui connaît la politique.

N'oublions pas que nous entrons dans une période électorale difficile, et donc qui suscite spontanément l’unité. A partir de janvier, Nicolas Sarkozy se retrouvera devant un nouveau challenge : celui de maintenir l'unité de la maison jusqu’aux élections primaires.

Le Président des Républicains s'est réjoui du rassemblement au sein de sa famille politique lors de son discours à la Baule samedi 5 septembre. Comment cela se manifeste-t-il, et quelles en sont les limites ?

On a beaucoup critiqué Jean-François Copé qui avait mis en place une "armée mexicaine" autour de lui, mais on est bel et bien revenu à cela, soit un aréopage à plusieurs facettes. Le problème de ce rassemblement c’est que plus il y a de concurrents, plus il y a de déperdition d’énergie : d’ailleurs, c’est une proche de Christian Estrosi qui a remporté la direction des jeunes Républicains. Mais dans sa liste, il y a aussi un sarkozyste, un lemairiste, un juppéiste…  

Plusieurs sondages récents montrent une percée de son rival Alain Juppé dans les intentions de vote. Si Nicolas Sarkozy tient les rênes du parti, ses marges de manœuvre aujourd'hui sont-elles toujours ?

Je crois que oui. Ces sondages s’intéressent à la primaire, qui réunira la droite et le centre. Nicolas Sarkozy reste très fort chez les Républicains, même si la distance diminue et qu’Alain Juppé grignote des points. Mais dans le dernier baromètre Ipsos, l’écart est toujours de 10 points. Il est encore largement légitime dans son fief. Là où Alain Juppé prends des parts de marché, c’est chez les centristes.

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