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Malgré l'accord politique de samedi, la Belgique n'est pas tirée d'affaire...
Malgré l'accord politique de samedi, la Belgique n'est pas tirée d'affaire...
©Reuters

Pas la frite

Six (bonnes) raisons de désespérer de l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays, malgré l'accord politique et budgétaire trouvé samedi entre les six principaux partis.

La Belgique sur la voie d'une solution politique après 532 jours sans gouvernement ? Peut-être, mais cela n'arrangera rien à la situation économique et financière du pays.

Si les six principaux partis belges sont parvenus samedi à un accord sur le budget fédéral du Royaume pour 2012, ouvrant par là-même la voie à la formation d'un gouvernement par le socialiste Elio Di Rupo avant Noël, la situation de la Belgique n'est guère réjouissante.

Le pays a en effet vu la note de sa dette dégradée vendredi par Standard & Poor's de AA+ à AA avec perspective négative. L'agence de notation estime que « le secteur [financier] va avoir besoin de plus d’aides des autorités. Ceci aura pour conséquence que la dette passera la barre des 100 % du PIB ».

La veille, alors que les taux d'emprunt continuaient de s'envoler sur les marchés financiers, le gouvernement belge par intérim dirigé par Yves Leterme avait annoncé le lancement d'un emprunt d'Etat ouvert à toute la population. L'effort nécessaire pour boucler le budget est d'une ampleur sans précédent : la Belgique a besoin de trouver 11,3 milliards d'euros pour faire repasser son déficit sous la barre des 3% du PIB en 2012, comme l'exige l'UE.

Acculé, le gouvernement belge intérimaire semble prêt à explorer toutes sortes de solutions. Très utilisé dans les années 1990, ce mécanisme était peu utilisé depuis quelques années, car moins attractif que d'autre produit financiers. Les taux d'intérêts, de 3,5% à 4,2% selon l'échéance, sont cette fois d'un point supérieur à la précédente émission. "Vu les difficultés sur les marchés financiers, nous voulons davantage faire appel à la capacité d'épargne des Belges pour financer la dette", a justifié le Premier ministre sortant Yves Leterme, qui gère les affaires courantes depuis avril 2010.

Voilà 532 jours que la maison Belgique brûle à petit feu. Et la formation prochaine d'un gouvernement de plein droit par Elio Di Rupo n'y changera pas grand chose, car si le pays reste politiquement abattu et désabusé, financièrement, il est proche de l’asphyxie. Le site Business Insider donne la parole à un lecteur belge (@bdemyttenaere) qui fournit six (bonnes) raisons de désespérer de l'impasse politique dans laquelle se trouve son pays :

1 La banque franco-belge Dexia -qui vient d'être nationaliséeà la chargedu contribuable-se négocie autour de0,30euros paraction.

2 Le gouvernement par intérim vient de réaliser que le prix payé à la France pour la partie belgede Dexia était beaucoup trop élevé : 4 milliards d'euros. Pire : les garanties fourniespar le contribuablebelge sontirréalisables(près de 55 milliardsd'euros). Il cherche donc à renégocier certaines parties de l'accord avec la France.

3 Mercredi dernier, le sitetijd.bea calculé quel'ensemble des garanties fourniespar la Belgique au secteur bancaire atteignent la somme de 130 milliards euros. En comparaison, le PIB de la Belgique en 2010 était de 353 milliards euros.

4 Si le coup de tonnerre de la dégradation de la note belge par S&P et la perspective d'une amende de 700 millions d'euros de la Commission Européenne a contraint les partis belges à s'entendre sur le budget 2012, la situation politique reste morose. Avant de trouver cet accord, Elio Di Rupo (Parti Socialiste wallon) – chargé par le roi de former un nouveau gouvernement – avait en effet présentésa démission à AlbertII, lundi 21 novembre. L'instance du roi des Belges a finalement été payante, mais pour combien de temps ?

5 L'écart entre les taux d'intérêts franco-allemands progressent (sur une base de 300 points) et le rendement du pays sur 10 ans explose littéralement à hauteur d'environ 5,14%.

La chute des actions de Dexia a entraîné dans sa chute Arco : le deuxième plus gros actionnaire belge de Dexia, serait au bord de la liquidation. En raison de la garantie de l'Etat pour les épargnants dont bénéficieraient les quelque 800 000 coopérateurs particuliers des différentes sociétés du groupe Arco, la facture pour le fédéral pourrait au final approcher 1 milliard d'euros.

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