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"Les adolescentes ne sont pas des femmes, les adultes ont le devoir de les protéger même malgré elles"
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Interdire la minijupe à l'école ? Oui !

L’école publique maternelle et primaire de Ploudalmézeau (Finistère) part en guerre contre les minijupes, les shorts, le maquillage et les talons. Le règlement intérieur, voté à l’unanimité par le conseil de l’école, instaure un code vestimentaire scrupuleux pour les jeunes filles. Mais, selon la féministe Lydia Guirous, "il ne faut pas confondre le combat féministe avec les principes éducatifs et moraux élémentaires que l’on doit donner à nos enfants".

Lydia Guirous

Lydia Guirous

Lydia Guirous est essayite, auteure de « Assimilation en finir avec ce tabou français » aux éditions de l’Observatoire et de « Ca n’a rien à voir avec l’Islam ? Face à l’islamisme réveillons-nous » aux éditions Plon, réédition en version augmentée et inédite.

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À Ploudalmézeau, dans le Finistère, un établissement a interdit, via le conseil d’école, les vêtements jugés indécents ou dangereux pour les enfants.

Tollé parmi les apôtres de la prétendue liberté individuelle. Les droits de la femme et les droits des parents seraient bafoués par le règlement intérieur de cette école qui a eu l’idée un peu folle d’interdire les mini-jupes et les talons aux enfants de la maternelle et du primaire… Revenons un peu sur terre et ayons le courage de ne pas se masquer derrière des principes idéologiques et des postures intellectuelles qui ne font sensation que dans des endroits reculés du quartier latin.

Alors oui, en tant que Présidente d’une association féministe, Future, au Féminin, je vous confirme qu’il ne faut pas confondre le combat féministe avec les principes éducatifs et moraux élémentaires que l’on doit donner à nos enfants.

Je l’affirme sans complexe : il est inadmissible de porter des mini-jupes et des talons à l’école primaire et encore moins du maquillage. Il est inadmissible d’avoir ses premiers rapports sexuels à moins de 14 ans dans des lieux publics dans lesquels on n’oserait promener son chien. Il est inadmissible de voir des lycéennes faire des concours de sacs à main à plus de 1000 euros à la sortie de leurs cours. Tous ces exemples semblent des évidences mais personne n’ose les rappeler. Il est en effet plus confortable de se voiler la face derrière la sacro-sainte "liberté individuelle des femmes".

Pourtant, rappeler certains principes élémentaires d’éducation et certaines règles ne procèdent pas d’une moralisation de la société, ni d’une pensée fascisante, mais du respect de notre contrat social. En effet, les enfants ne sont pas des adultes, les adolescentes ne sont pas des femmes, et les adultes ont le devoir de protéger ces populations vulnérables en leurs imposant des règles même malgré elles. 

L’école de Ploudalmézeau n’a selon moi pas commis d’erreur, car non seulement cette décision procède d’une instance démocratiquement élue au sein de l’établissement, mais en plus elle a rempli sa mission éducative (au sens de l’éducation de la conscience citoyenne) qui dans bien des cas est reléguée au rang de gadget passéiste. Si le Ministère de l’Education Nationale s’appelle « Education Nationale », c’est sans doute  qu’il a, au delà de sa mission d’instruction, une mission plus large : former des citoyens responsables et libres. Or, cette liberté est constamment attaquée, notamment chez les plus jeunes, par l’ultra marchandisation de leur image dont ils sont les victimes malgré eux.

Alors bravo à l’école de  Ploudalmézeau qui a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup pense tout bas…

Voir le point de vue de Jules Gassot sur le même sujet.

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