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Marionnettes et pédalos : gardez-moi de mes amis...
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Zone franche

Entre Joly et Mélenchon, le capitaine Hollande est plutôt mal barré. Sarkozy ne cache pas sa (Ra)joy…

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Les socialistes français, qui n’aiment guère regarder vers l’Espagne parce que les cousins locaux y sont un peu trop complaisants avec l’économie de marché, feraient bien de s’abonner à El Pais. Ils découvriraient à quel point la gauche a bien davantage perdu les élections que la droite ne les a gagnées.

OK, le Partido Popular de Mariano Rajoy est arrivé en tête dans la presque totalité des circonscriptions (45 sur 52) mais, avec tout juste 44% des suffrages, il est difficile d’évoquer un raz-de-marée.

Non, en vérité, c’est plutôt de raclée pour le PSOE qu’il faut parler (28%), ses électeurs traditionnels étant allés se promener du côté d’une ribambelle de concurrents "progressistes", de la Gauche unie (Izquierda unida, près de 7%) à l'UpvD (5%), en passant par les multiples micro-partis régionalistes qui donnent à l’Espagne son petit parfum de Balkans occidentaux

De ce côté-ci des Pyrénées, où le jacobinisme est trop ancré pour qu’on imagine qu’un vote sanction bretonnant vienne sérieusement perturber le cours des choses, les risques de dispersion n'en sont pas moins patents. Et pendant que Nicolas Sarkozy remonte dans les sondages, paradoxalement stimulé par l'idée qu’il est à la fois incapable de résoudre la crise, mais plus compétent que Hollande tout de même, c’est aux alliés du PS qu’il revient de démolir le projet socialiste à grands coups de hache.

Pour le Front de gauche, c’est bien simple, le vainqueur de la primaire n’est jamais qu’un "capitaine de pédalo centriste" (une métaphore un peu gonflée, avouons-le, rares étant ces engins dont le pédalier est placé au milieu), tout juste capable "d’enrober son obstination social-libérale de bons mots et de petites blagues [dixit Mélenchon].

Pour les écolos d’EELV (je ne m’y ferai jamais, à ce sigle. Je ne suis jamais certain d’avoir le bon ratio de consonnes sur voyelles), il n’est qu’une "marionnette de bois archaïque", "un spécialiste de la Corrèze", s’imaginant qu’il pourrait "dicter notre politique énergétique" [dixit Eva Joly].

On aurait pu croire, il n’y pas si longtemps, l’omniprésident tout aussi empêtré dans ses querelles de famille droitière, mais la façon dont il a su faire le ménage et éliminer les Borloo et autres Villepin du paysage montre qu’il a moins de mal à recadrer la dissidence.

Mais bon, la campagne s’amorce à peine et les communistes du Front de gauche ou les pragmatiques chez les Verts peuvent encore se débrouiller pour rappeler à leurs intransigeantes têtes de listes que la marionnette en pédalo est à peu près leur seule chance de mettre les pieds dans un ministère autrement qu’à l’occasion des journées du patrimoine...

Tiens, et comment dit-on 21 avril, en espagnol ?

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